Victorieux, les militants du Bassin minier ont retrouvé la liberté
C'est avec grand bonheur que nous avons appris la libération des héros des
luttes sociales de Rdeyef et du bassin minier de Gafsa. Nous félicitons
chaleureusement les compagnons de lutte, leurs familles et leurs soutiens
tunisiens et internationaux pour cette victoire historique. Nous saluons les
déclarations dignes et déterminées du leader du mouvement, Adnane HAJJI,
estimant que la liberté n'est pas un cadeau et que la lutte est loin d'être
finie.
Cette issue heureuse montre de façon éclatante que la digne résistance finit
toujours par payer. C'est là une réponse cinglante à tous ceux qui travaillent à
saper le potentiel de lutte du peuple tunisien. Quels que soient leurs mobiles
et leurs intentions, ils inspirent davantage la pitié que le mépris.
C'est dans le droit fil de ce souffle salvateur et de foi dans la victoire du
peuple que nous appelons la société civile tunisienne, les organisations et les
militants amis du peuple tunisien, ainsi que les médias objectifs à contrecarrer
le dessein du général Ben Ali consistant à faire passer sa vengeance contre ses
opposants en contrepartie de l'élargissement des militants du Bassin minier. Ce
serait aussi l'occasion de redorer le blason de son obsessionnel 7-Novembre en
ce 22ème anniversaire.
Face à une levée de bouclier comme les Tunisiens n'en avaient plus connu depuis
le SMSI, le pouvoir a manœuvré avec le cynisme froid caractéristique des menées
du renseignement, dans le but d'obtenir les faveurs de milieux qu'il sait avoir
mis dans une posture intenable. Certains de ses soutiens traditionnels les plus
bienveillants ont éprouvé le besoin de se démarquer, parfois de manière assez
spectaculaire, tant à propos du résultat des élections qu'en ce qui concerne la
vendetta qui les a accompagnées et les a suivies, contre les opposants et les
journalistes, notamment l'indomptable Taoufik BEN BRIK.
Nous voudrions espérer que tout intervenant de bonne foi dans l'affaire
tunisienne, national ou étranger, s'abstiendra d'exprimer toute forme de
satisfaction à l'endroit du gouvernement tunisien pour avoir remis des innocents
en liberté. Tant que les militants, notamment les journalistes opposants
Taoufik BEN BRIK et Zouhair MAKHLOUF seront maintenus en détention, il s'agit
bien d'un chantage sous forme de deal des plus odieux : je vous offre les
militants du Bassin minier et vous me cédez les journalistes.
Relâcher la pression serait encourager le potentat sénilisant à aller jusqu'au
bout dans l'assouvissement de sa vengeance. Ce serait donc perpétuer le calvaire
des victimes -Taoufik BEN BRIK et leur faire courir les pires risques que l'on
peut imaginer lorsque l'on est livré sans défense à une vengeance quasi-privée.
Les prisonniers personnels de M. Ben Ali s'appellent désormais Taoufik BEN BRIK
et Zouhair MAKHLOUF. Les deux sont malades et ont besoin de soins spécifiques.
Ce sera pour leur geôlier une raison de plus de les garder le plus longtemps
possible.
Seule une mobilisation vigoureuse et une campagne de soutien déterminée sauront
desserrer l'étau autour des victimes
Centre d'information et de documentation sur la Torture (CIDT-TUNISIE)
cidtunisie@free.fr CCP N° : 6 458 94 X DIJON
Association de citoyens du monde pour le droit des Tunisiens à ne pas être torturés
Membre du Réseau SOS-Torture de l'OMCT-Genève
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire