Alger, 7 mai 2016 (SPS)
La question du Sahara Occidental est une question
d'occupation et de décolonisation, ont souligné les participants à la
journée de solidarité avec le peuple sahraoui organisée samedi à Alger.
Le statut quo au Sahara Occidental constitue une réelle "menace" sur
la sécurité et la stabilité de la région d'où l'impératif pour le
Conseil de sécurité de trouver au plus vite une solution juste et
définitive à travers l'organisation d'un référendum d'autodétermination,
ont tenu à préciser les participants.
Lors de cette rencontre de solidarité avec le peuple sahraoui
organisée par le parti algérien Tajamoue Amel El-Djazair (TAJ) dans le
cadre des festivités commémorant le 71e anniversaire des évènements du 8
mai 1945, en présence de l'ambassadeur sahraoui à Alger, M. Amar Ghoul,
président de TAJ a assuré que la question du Sahara Occidental "est
avant tout une question d'occupation et de décolonisation" soulignant
que le statut quo au Sahara Occidental représente "une réelle menace sur
la stabilité de la région".
Il a appelé à "accorder un intérêt particulier à cette cause qui
concerne toute la région "mettant en garde contre la "persistance de la
pression, de l'entêtement et de l'occupation sur fond de détérioration
de la situation des droits de l'Homme des Sahraouis qui pourrait
conduire à une situation explosive dans le continent".
M. Ghoul a, à cet égard, exhorté l'"Etat, le peuple, l'élite et les
sages du Maroc à amener leurs dirigeants à renoncer à leur projet
expansionniste au Sahara Occidental et mettre un terme à ces
comportements susceptibles de faire exploser la région".
Après 40 ans d'occupation des territoires du Sahara Occidental par le
Maroc, "une prise de conscience internationale et régionale a pris
forme en vue de trouver une solution à la question du Sahara
Occidental", a affirmé pour sa part, l'ambassadeur de la République
arabe sahraouie et démocratique (RASD) à Alger, Bechraya Hamoudi
Bayoune selon lequel les décisions du Conseil de sécurité
comporteraient, à l'avenir, davantage de crédibilité".
"La sécurité et la stabilité de la région arabe et africaine sont
aujourd'hui tributaires d'une solution juste de la question sahraouie",
a-t-il réaffirmé, appelant le Conseil de sécurité à fixer dans les
meilleurs délais un calendrier pour l'organisation d'un référendum sur
l'autodétermination du Sahara Occidental.
Pour sa part, le Pr Lazhar Marouk, de l'Institut des sciences
politiques de l'Université d'Alger a mis en garde contre "les multiples
dangers géostratégiques" pouvant découler de la négligence du règlement
du conflit sahraoui, en l'absence d'une approche commune des pays de la
région quant à la sécurité régionale, notamment les pays du Maghreb.
Parmi les éventuelles répercussions, il a cité le risque
"d'encourager certains lobbies influents qui tentent de reconstituer de
la région du Moyen Orient, à employer la question pour servir leurs
desseins expansionnistes dans la région, de par l'attrait de
multinationales pour exploiter davantage de ressources sahraouies,
faisant fi de la légalité et du droit international, au risque de
compromettre la crédibilité de l'ONU".
M. Lazhar a également mis en garde contre la menace du déclenchement
d'une guerre dans la région "une fois la patience du peuple sahraoui
épuisée, face au gel de toute tentative de règlement du conflit".
Qualifiant la récente décision du Conseil de sécurité en faveur du
retour de la Minurso dans un délai ne dépassant pas 90 jours de "pas
positif" dans le processus de règlement du conflit sahraoui, l'expert
algérien en droit constitutionnel et membre du Conseil de la nation,
Boudjemaa Souilah, estime toutefois que le Conseil de sécurité doit
défendre la paix et la sécurité, au regard des dangers qui pèsent sur la
région, notamment le crime organisé, le terrorisme, la traite des êtres
humains et autres.
"A travers ses desseins expansionnistes dans la région, le Maroc
tente sans cesse de spolier davantage de territoires", a indiqué M.
Souilah, précisant que cet Etat "n'a pas tracé ses frontières à ce jour
ni déposé le tracé des frontières au secrétariat général de l'ONU, et ce
en vue de poursuivre ses tentatives d'expansion".
Le président du Comité national algérien de solidarité avec le peuple
sahraoui (CNASPS), Saïd Layachi a affirmé que la question du Sahara
occidental constituait "une question de principe" pour le peuple
algérien qui a de tout temps soutenu les questions de libération à
travers l'histoire et les décisions de son gouvernement demeurent
inaliénables.
Soulignant la justesse de la cause sahraouie, M. Layachi a affirmé
que l'Algérie a toujours appelé à la nécessité d'organiser un référendum
sur l'autodétermination du peuple sahraoui et à mettre fin à la
dernière colonie en Afrique, dans le cadre du respect des principes du
Droit et de la légalité internationale.(SPS)
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