Par Nadine Rosa-Rosso, 8/5/2016
Voici
mon analyse des 25 ans écoulés depuis la révolte des jeunes de Forest jusqu'à
l'ère de la "radicalisation"...
Le
10 mai 1991 éclatait à Forest, en Belgique, la première révolte de jeunes issus
de l’immigration. Suite à un énième contrôle au faciès par des policiers
communaux, le quartier s’enflammait. La révolte dura trois jours, elle s’étendit
un peu aux communes avoisinantes, Saint-Gilles, Anderlecht… Elle ne prit jamais
l’ampleur des révoltes que la France connaîtra régulièrement et,
spectaculairement, en novembre 2005. Et pourtant, elles ont marqué
définitivement la politique nationale et communale, et même la politique tout
court, à l’égard des jeunes des quartiers populaires de Bruxelles. Vingt-cinq
ans plus tard, la réponse des gouvernants de l’époque à la révolte des jeunes
Bruxellois permet certainement d’éclairer les raisons du mal-être d’une partie
de plus en plus grande de notre jeunesse. Y compris de ceux qui ont tenté de
mettre fin à ce mal-être en entamant le grand voyage vers la Syrie et, pour
certains d’entre eux, vers le terrorisme. Car la seule réponse aux
demandes de la jeunesse qui a été la mise en place, ce sont les contrats de
sécurité. Aux jeunes qui revendiquaient l’arrêt des contrôles policiers au
faciès, la fin des arrestations arbitraires, la reconnaissance d’un statut de
citoyen à part entière, tous les partis politiques répondirent par le
renforcement du dispositif policier et l’intégration de toutes les politiques de
terrain dans ce dispositif.
Contrats de sécurité et de
prévention
Le Forum Belge pour la Prévention et la
Sécurité Urbaine retrace l’historique des contrats de sécurité de la manière
suivante : « Pour rappel, suite aux événements dramatiques des années 1980
(agressions attribuées aux " Tueurs du Brabant ", attentats commis par les
Cellules communistes combattantes, drame du Heysel et émeutes de Forest), face à
l’augmentation conjointe de l’insécurité et du sentiment d’insécurité, le
gouvernement s’est engagé le 9 mars 1992 à développer une politique
contractuelle associant l’État, les Régions et les Communes, soit à développer
les premiers contrats de sécurité. Cet accord gouvernemental a prévu, en outre,
la constitution d’une structure permanente détenant des compétences en matière
de prévention : le Secrétariat permanent à la Politique de Prévention »[1].
Il est utile de revenir sur l’énumération
des faits dramatiques.
Les meurtres de la Bande de
Nivelles
|
En deux vagues s’étalant de 1982 à 1985,
les tueurs du Brabant, appelés également les tueurs fous et la Bande de
Nivelles, ont perpétré une série d’attaques à main armée visant des
supermarchés. Elles avaient été précédées d’attaques dans des armureries. Ces
attaques ont fait 28 morts, dont des enfants, et 22 blessés ; les faits se sont
produits dans une dizaine d’endroits différents en Belgique. Les tueurs n’ont
jamais été retrouvés. Beaucoup d’hypothèses ont été émises, dont celle de
l’extrême droite, mais n’ont jamais été validées par la
justice.
Les Cellules Communistes Combattantes sont
quant à elles un groupe clairement politique, se revendiquant de l’idéologie
marxiste-léniniste. Elles sont fondées en 1983 et commettent une série
d’attentats violents, jusqu’à l’arrestation de leurs membres en 1985. Les cibles
des attentats sont militaires, en particulier les installations de l’OTAN. Pour
les CCC, il s’agit d’appliquer la politique de la « propagande armée ».
La dernière opération des CCC, le 1er mai 1985, vise le siège du
patronat belge, à Bruxelles, mais elle tourne mal : deux pompiers appelés sur
place sont tués par l’explosion de la camionnette placée par les CCC. Celles-ci
affirmeront n’avoir jamais voulu tuer personne et accuseront la gendarmerie de
manipulations de la communication.
Le drame du Heyzel est certainement le plus
meurtrier des événements violents des années quatre-vingt. Le 29 mai 1985 à
Bruxelles a lieu la finale de Coupe d'Europe des clubs champions 1984-1985 entre
Liverpool et la Juventus. Suite à des poussées des supporters, des grilles de
séparation et un muret s'effondrent. Le match se transforme en tragédie : 39
morts et plus de 454 blessés.
La décennie quatre-vingt a donc été particulièrement violente : au total, 69 morts et près de 500 blessés.
Prenons maintenant le bilan de la révolte des jeunes de
Forest : en mars 1993, trois jeunes hommes comparaissent pour les délits
constatés au cours des émeutes. « Le ministère public les poursuit à des
titres divers pour avoir méchamment entravé la circulation, avoir tenté de
bouter le feu à des voitures de police et de gendarmerie ou encore pour avoir
agressé un policier et trois gendarmes »[2]. Jets de cocktails
Molotov vers les policiers et les gendarmes, faits reconnus par les inculpés,
mais du côté des dégâts : pas de morts, pas de blessés graves, pas de
destructions …
La première chose qui choque est que tous
ces événements sont mis sur le même pied… alors que ceux de Forest ne comportent
aucun caractère meurtrier, à la différence des autres.
Et pourtant, ce sont bel et bien les
révoltes de Forest qui vont être l’élément décisif pour la mise en place des
contrats de sécurité. Car cette révolte a été traitée, dès le début, comme un
acte criminel et c’est toute la population du quartier qui l’a vécue comme telle
: « Dans les quatre cafés qui bordent le parvis, les conversations vont bon
train. On raconte avec mille et un détails les fouilles, les menottes, les
transferts vers les écuries (nettoyées) de la gendarmerie, les photos
anthropométriques, les prises d'empreintes, les questions parfois indiscrètes
sur l'état de leurs dents ou sur leur santé »[3]. « Quinze
arrestations administratives vendredi soir, quatre samedi, 204 dimanche. Des
jeunes et des moins jeunes ont été fouillés et menottés. Ils ont passé la nuit
dans les anciennes écuries de la gendarmerie avant d'être relâchés par petits
paquets hier »[4]. Quelqu’un s’est-il
soucié par la suite de ce que sont devenus ces jeunes et ces moins jeunes
maltraités de la sorte ?
Même si le projet des contrats de sécurité
était déjà dans les cartons en novembre 1990, il n’y a
aucun doute sur le fait que leur mise en place a été décidée suite à Forest :
« Le point de départ a été les émeutes dans les communes de Saint-Gilles et
de Forest en 1991 qui témoignaient d'un mal-être chez certaines populations
fragilisées »[5]. Tous les bilans
communaux, toutes les études de sociologie ou de criminologie en font état. Les
contrats de sécurité sont définis dans le cadre de la prévention de
la criminalité. Et c’est là que les responsables politiques ont donné un
signe extrêmement fort à toute la population. Les Tueurs Fous du Brabant, les
Cellules Communistes Combattantes, les hooligans à l’origine des poussées
mortelles au Heyzel avec leurs 69 morts et leurs 700 blessés n’ont pas été
suffisants pour mettre en place des actions contre la criminalité. Mais la
révolte de jeunes demandant l’égalité des droits et le respect, qui n’ont tué ni
blessé personne, oui !
La une du journal flamand De
Morgen
|
Et, comme il fallait s’y attendre, le
résultat de ce message fort lancé à la population, et par la même occasion aux
électeurs, ne s’est pas fait attendre : le 24 novembre 1991, l’extrême droite
faisait sa première percée spectaculaire en Belgique, récoltant sur l’ensemble
du pays, tous partis et groupuscules confondus, 479.917 voix. Un dimanche
« noir », peut-être, mais un dimanche prévisible, résultat de politiques
introduites, non par la NVA mais bien par les partis classiques, socialistes en
tête.
"Une nouvelle sorte de prolétariat"
C’est en effet Louis Tobback, alors
ministre SP de l’Intérieur qui lance officiellement les contrats de sécurité et
de prévention en mars 1992. C’est un libéral bon teint, Jacques Simonet, alors
président de la Région Bruxelloise, qui rappelle qu’« un contrat de sécurité
doit s'articuler autour d'un double objectif. Assurer une plus grande présence
visible des forces de l'ordre, via le recrutement de policiers et de civils qui
libèrent les forces de l'ordre des contraintes administratives. Et, en ce qui
concerne la prévention, répondre au manque d'offre d'encadrement de certains
jeunes «candidats délinquants »[6]. Le message à la
jeunesse est clair : il faut l’encadrer car elle recèle de futurs délinquants.
Son père, Henri Simonet, socialiste lui, a bien éduqué son fils. Comme
bourgmestre PS d’Anderlecht, il déclarait, lors d’une séance du conseil communal
en mai 1982 : « Comme chef de la police d’Anderlecht, je dois assumer mes
responsabilités. Pour résoudre le problème des étrangers, il est nécessaire de
réfléchir et d’utiliser la répression, surtout contre les étrangers de la
seconde génération, qui constituent une nouvelle sorte de prolétariat. La
sécurité des Anderlechtois doit tout de même être garantie »[7]. Non, ce n’est ni
Bart De Wever, ni Jan Jambon qui s’expriment ainsi, mais bien un bourgmestre
socialiste des années quatre-vingt. D’ailleurs, pour ce qui est des ministres de
l’Intérieur et afin de ne pas oublier les sociaux-chrétiens, déjà en 1987,
Joseph Michel (PSC), alors ministre de l’Intérieur, « parlait ainsi des
immigrés «non CEE» dans une interview : «Je ne puis les qualifier autrement que
de barbares... Ils n'ont rien de commun avec notre civilisation.»[8]
C’est encore une socialiste, Magda De
Galan, alors bourgmestre de Forest qui lance un message complémentaire à cette
même jeunesse : « Magda de Galan, bourgmestre de Forest ne comprend
visiblement pas ce qui lui arrive. Pourquoi à Forest, pourquoi des incidents
aussi durs et répétés. Mais elle n'entend pas non plus céder au seul réflexe de
la répression. Nous avons reçu le consul du Maroc et dès demain, les autorités
marocaines vont tenter d'ouvrir un dialogue positif avec les associations de
commerçants, avec les gens du quartier, a-t-elle expliqué, dimanche soir, à
l'issue d'un entretien avec des représentants du Maroc »[9]. Les jeunes
Forestois, même si la plupart sont nés ici et se revendiquent comme membres à
part entière de la société belge, sont renvoyés au statut de Marocains. La
bourgmestre ne « comprend pas ce qui arrive » et délègue sa
responsabilité politique aux … autorités marocaines ! Rappelons qu’à l’époque,
le Maroc vit toujours sous la férule d’Hassan II, un grand spécialiste en
matière de traitement de la jeunesse révoltée. Sept ans auparavant, le régime
avait maté la révolte des jeunes de Nador à coups de balles réelles, faisant 16
morts. Pour justifier cette intervention musclée, Hassan II avait traité les
jeunes de « déchets de la société » (awbach), ce qui n’a naturellement
pas entaché les excellentes relations de la Belgique avec le régime marocain.
Quand l’actuel ministre de l’Intérieur, Jambon, propose de faire appel aux
polices marocaines pour mettre de l’ordre dans les quartiers, il ne fait que
poursuivre sur la lancée d’une bourgmestre … socialiste. Car, selon le ministre,
« nos agents ne savent pas toujours bien comment réagir lors d’interventions
dans certains quartiers »[10]. Cela n’a rien
d’étonnant, puisque rien n’a été changé dans la police depuis 25 ans alors que
les jeunes de Forest demandaient tout simplement le respect de la part des
forces de l’ordre. Mais qui de nos dirigeants a jamais attaché la moindre
attention aux demandes concrètes des révoltés ?
On ne peut conclure cette esquisse de
l’ambiance en 1991, sans rappeler que cette année noire a commencé par la
première guerre du Golfe, elle-même précédée dès août 1990 d’un embargo
meurtrier contre l’Irak. Cette première guerre consécutive à la disparition de
la « menace soviétique » a inauguré une guerre ininterrompue contre les
pays du Golfe et le monde arabo-musulman en général. Dès le début, elle a, à
juste titre, mobilisé la jeunesse des quartiers qui ont rejoint les
manifestations anti-guerre. Cette participation au combat anti-impérialiste a
été immédiatement visée par la répression. Le 3 septembre 1990, Charles Picqué,
PS, alors ministre-président de la Région bruxelloise adresse une lettre à son
compère politique, Valmy Féaux, ministre-président de la Communauté française,
pour lui demander une intervention contre les radios arabes libres. Il la
justifie en ces termes : « Insidieusement, des appels à une nécessaire
mobilisation des masses arabo-musulmanes contre l’impérialisme américain et
occidental risquent de précipiter dans les rues bruxelloises des populations
maghrébines abusées par des manipulations extrémistes et irresponsables. Le
souvenir de la manifestation d’avril 1986, qui a suivi le bombardement américain
de tripoli reste vivace et les conséquences d’une pareille manifestation
seraient néfastes, et surtout pour les populations d’origine
maghrébine » [11].
C’est le premier signe clair que dorénavant
les populations maghrébines seront suspectes, non plus seulement à cause de leur
provenance étrangère, mais aussi à cause de leur religion et de leurs positions
anti-impérialistes et anti-américaines. Il insiste un an plus tard : « Dans
sa lettre adressée à Bernard ANSELME à propos des radios de la Fréquence arabe
(cf. communiqué de presse du 23/10/1992), Charles PICQUE se plaint de ce que les
émissions diffusées par celles-ci ne répondent pas à "la volonté de l'exécutif
bruxellois »[12]. En refusant aux
« masses arabo-musulmanes » un droit qu’on accorde aux autres, celui de
protester contre une politique jugée injuste, le socialiste Picqué enferme les
travailleurs immigrés et leurs enfants dans le statut qu’on leur destine depuis
leur arrivée : « Travaille et tais-toi, tu n’es pas chez
toi ! ».
Les contrats de sécurité, la nouvelle
pompe à fric des « acteurs de terrain »
Les contrats de sécurité, devenus par la
suite contrats de sécurité et de prévention en 2002, vont petit à petit absorber
toute la politique envers la jeunesse : ils ont en effet pour objectif « une
meilleure intégration des groupes cibles, via des projets tels que : Service de
prévention de l’agression et sensibilisation à la plainte, Travail de rue,
Animations socio-sportives ou culturelles, Maison de quartier, Maison de jeunes,
Fan coaching, Prévention dans les écoles, Actions de prévention à l’égard des
personnes âgées, Prostitution, Permanences psycho-sociales à destination des
jeunes et des familles, Professions à risques, Service juridique de 1ère ligne,
Lutte contre le décrochage scolaire via la médiation scolaire communale ».
La lutte contre la toxicomanie en est un autre. Ce qui signifie
que toute la politique envers la jeunesse doit être considérée comme une
politique de prévention de la criminalité. Vous voulez un subside ? Expliquez
que vous êtes capable de prévenir la criminalité dans la jeunesse par
l’organisation de vos activités. Et naturellement travaillez dans une commune
avec « un haut taux de criminalité » car « sont retenues, les communes qui
ont les taux de criminalité par habitant les plus élevés. Il n’a pas été tenu
compte ici de tous les types de criminalité, seuls les chiffres relatifs aux
vols de voitures, aux autres vols (à l’exclusion des vols de vélos), le
vandalisme, les coups et blessures en dehors de la sphère familiale ont été
déterminants »[13]. Naturellement, on
n’a pas tenu compte de « tous les types de criminalité », comme la
criminalité en col blanc et les contrats ne visent pas non plus tous les profils
socio-économiques : « Sont reprises au sein du dispositif des contrats de
sécurité, les communes qui ont les revenus moyens par habitant, les plus
faibles, qui ont une population excédant 10 000 habitants, et qui connaissent
des problèmes de criminalité sans être celles qui ont les taux de criminalité
les plus élevés ».
Le croissant pauvre
Or les communes avec les revenus les plus
faibles en Région bruxelloise, sont aussi les communes où la part de la
population issue des diverses immigrations est la plus grande. La concentration
des plus pauvres ? La concentration du chômage ? La plus haute densité de
population ? Le plus faible niveau de scolarisation ? La population la plus
jeune ? Les populations d’origine marocaine et turque ? À toutes ces questions,
une seule réponse : le croissant pauvre, soit les communes où ont éclaté les
révoltes de 1991 et où se sont produites toutes les révoltes depuis en région
bruxelloise. On pourrait ajouter que le risque de tomber sous le seuil de
pauvreté s’élève à 12% pour les Belges, à 22% pour les Européens du sud, à 33%
pour les Turcs et à 54% pour les Marocains .On pourrait y ajouter que
l’espérance de vie d’un enfant né dans le croissant est de 76 ans, alors qu’un
enfant né à Boitsfort ou Woluwé en reçoit cinq de plus ! Il s’agit de la même
différence que celle qui existe entre un enfant né en Belgique ou au Mexique,
comme le constate Plouf ![14].
Après les contrats de sécurité, les plans pour la déradicalisation
Plouf ! est une
revue qui se définit comme « Un pavé dans le canal ». Et nous voilà tout
naturellement amenés au « Plan canal contre l’islamisme et la
radicalisation » cher à Jan Jambon. Vingt-cinq ans après la révolte de
Forest, voici qu’à nouveau les mêmes communes, encore et encore !, sont ciblées
par l’intervention policière : « Le Plan Canal, initialement prévu pour la
seule commune de Molenbeek-Saint-Jean, a été étendu à sept autres communes
(Bruxelles-Ville, Koekelberg, Schaerbeek, Saint-Josse-ten-Noode, Anderlecht,
Saint-Gilles, Vilvorde) englobant cinq zones de police. La police locale sera
notamment chargée d’assurer le suivi des mosquées et des salles de prière mais
aussi de repérer les immeubles subdivisés en unités locatives non
réglementaires. Les agents seront formés au suivi des personnes radicalisées.
Cette opération, qui nécessite l’engagement de nouveaux policiers, aura un coût
estimé à 15 millions d’euros, mais l’addition pourrait encore augmenter »[15].
À nouveau plus d’argent pour la répression
et le contrôle. Les policiers peuvent dorénavant visiter les domiciles sans
mandat de perquisition, comme nous le montrait récemment un reportage télévisé
de la RTBf : « Grâce aux 400 millions d’euros du plan contre le radicalisme,
une cinquantaine de policiers sont temporairement mis à disposition de la zone
de police de Bruxelles Ouest. Parmi leurs nombreuses missions, celle d’effectuer
des visites domiciliaires à Molenbeek. Menées par les agents de quartier, ces
visites sont issues d’un nouveau règlement qui va systématiser les enquêtes de
voisinage pour chaque nouvel arrivant dans la commune. L’objectif est donc
d’aider la police à mieux identifier les nouveaux habitants. Et ce, sans
mandat »[16].
Nos dirigeants sont plus que jamais
incapables de résoudre toute question sociale et politique autrement que par
toujours plus de guerre, toujours plus de répression. Ceux qui protestent
aujourd’hui, même faiblement, contre les déclarations de Bart De Wever ou de Jan
Jambon oublient qu’ils ont pavé la voie à ces politiques en niant
systématiquement, depuis un quart de siècle, les aspirations légitimes d’une
partie importante de notre jeunesse populaire et de leurs familles et en
répondant à toute revendication sociale et politique par la répression et le
tout sécuritaire.
Tout le monde est « stupéfait » que des
jeunes, maintenant souvent de la troisième génération, ne trouvent pas leur
place dans cette société et en arrivent aux actes les plus extrêmes et les plus
condamnables. Il ne s’agit pas d’analyser « le parcours individuel »,
« les conditions socio-économiques » et encore moins « le contexte
familial » de ces jeunes pour faire face à la radicalisation. Il s’agit de
mettre un terme à la radicalité des politiques de nos gouvernants, à leur
aveuglement policier et guerrier.
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