Gdeim Izik, le campement au campus
De notre bureau de Bruxelles, Aziouz Mokhtari
L’Université libre de Bruxelles (ULB) abrite, depuis lundi, une série d’activités sur le Sahara occidental.
Autour de l’exposition du photographe français Anthony Jean «Gdeim Izik,
le campement de la dignité», des manifestations, des prises de parole
et des actes de soutien au peuple sahraoui sont prévus à cet effet.
Pierre Galand, ex-sénateur, président du Comité européen de solidarité
avec les populations de Saguia El Hamra et Oued Eddahab (Eucoco) a été
l’un des premiers à intervenir pour relever : «Toutes les résolutions de
l’ONU, l’ensemble des actes et décisions du droit international vont
dans le même sens, celui de permettre au peuple sahraoui de jouir,
pleinement, de son droit à l’autodétermination.»
Lui succédant à la
tribune, Eric David, éminent juriste récemment expulsé de Rabat parce
que soutenant les prisonniers politiques sahraouis, n’a pas été tendre
avec le palais royal et le Makhzen dans leur aveuglement à ne pas voir
«la réalité en face», «le Sahara occidental n’est pas, n’a jamais été et
ne sera jamais marocain». Le comportement des autorités marocaines
envers les Sahraouis constitue, à lui seul, la preuve irréfutable que le
Maroc est une puissance coloniale à laquelle, d’ailleurs, pas même le
statut de puissance administrante n’est pas attribué par l’ONU, ce
dernier étant dévolu à l’Espagne qui, rappelons-le, quitta, dans la
honte son ex-colonie pour permettre aux armées de Hassan II de remplacer
un colonialisme par un autre.
En vertu d’accords secrets en dehors de toute légalité que la Cour
internationale de La Haye en 1975 n’accepta pas. Ni dans le fond, ni
dans la forme.
Ce fut, ensuite, le tour de Hugo Perilleux, humanitaire et témoin de
longue date des souffrances du peuple des ténèbres, de revenir sur la
propagande marocaine concernant le camp de Gdeim Izik, sauvagement et
férocement démantelé par les bidasses, les policiers et les colons
marocains. Tout simplement parce que des Sahraouis manifestaient fort
leur impatience et exigeaient, par des marches, des grèves et des
protestations organisées, leur droit à l’indépendance.
Jamel Zakari, représentant de la RASD et du Front Polisario en Belgique,
a tenu à présenter les remerciements du peuple et de la direction
sahraouis pour les promoteurs de cet important événement. Le vernissage
et les activités qui ont débuté hier dans l’enceinte de la prestigieuse
université belge sont le commencement d’un intense mouvement de soutien
au peuple sahraoui dans la capitale belgo-européenne. Point d’orgue, le
12 mai courant, avec un midi de mobilisation sur «violation des droits
de l’Homme au Maroc ; regard marocain - regard sahraoui» et une
projection du film-documentaire de la réalisatrice Lara Lee La vie
attend, référendum et résistance au Sahara occidental.
Selon Ophelie Ingarao (Comité belge de soutien au peuple sahraoui), ces
actions multiples sont «un hommage aux prisonniers politiques sahraouis
et à leur détermination à se battre pour le droit et la justice».
Les cercles étudiants Ecoloj, cinéphage et la cellule de droit
international humanitaire ont été très actifs dans la préparation, le
déroulement et, sans doute, la réussite de cette importante
manifestation.
A. M.
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