PARLEMENT - Après de multiples reports et rebondissements, le vote du projet de loi relative aux employé(e)s domestiques, communément appelées "petites bonnes", a eu lieu ce lundi 9 mai. Et c'est l'âge de 16 ans qui a été retenu comme âge minimum du travail domestique.
Programmé,
puis reporté à maintes reprises, ce projet de loi a cristallisé les
divergences, et a été au centre d'un bras de fer entre le Parti de la
justice et du développement (PJD), des parlementaires progressistes de
la majorité, ainsi que les groupes de l'opposition. L'un des principaux
désaccords concernait l'âge minimum du travail domestique. Tandis que
l'opposition, ainsi que des parlementaires de la majorité, du Parti du
progrès et du socialisme (PPS) notamment, souhaitaient le relever à 18
ans, le Parti de la justice et du développement (PJD), lui, l'a abaissé à
16 ans. Et c'est le camp des 16 ans qui l'a finalement emporté.
Du côté de l'opposition, la
promesse de voter contre le projet de loi a été tenue. La quasi totalité
des députés issus de groupes parlementaires de l'opposition ont voté
contre le projet de loi.
Craquelures dans la majorité
Le projet de loi inclut, certes, des dispositions imposant aux
employeurs de se charger d'un examen médical semestriel en faveur des
travailleurs mineurs; d'interdire le travail de nuit; de ne pas les
soumettre à des travaux éprouvants; de disposer, d'abord, d'une
autorisation écrite des tuteurs les autorisant à travailler, mais "nous
avons signalé au ministre (Abdeslam Seddiki, ministre PPS de l'Emploi
ndlr) que nous adoptons une position de principe, en nous opposant au
travail des mineurs. Le ministre a promis d'intégrer, dans les décrets
d'application de la loi, des dispositions prohibant le travaux
éprouvants et les travaux de nuit, mais nous estimons que cela n'offre
pas suffisamment de garanties, et qu'il ne s'agira que d'ajouts
cosmétiques, insuffisants pour protéger les mineurs", indique au
HuffPost Maroc Adil Tchikito, député istiqlalien et membre de la
commission des Secteurs sociaux à la Chambre des représentants.
Adil
Tchikito ajoute que "ce projet de loi a révélé de profonds désaccords.
Tandis que le ministre de l'Emploi défend le projet de loi, des
parlementaires de son parti s'y opposent, ce qui a créé un réel embarras
non seulement dans la majorité, mais au sein même du PPS. D'où
l'absence des parlementaires du parti, qui ont refusé de venir défendre
le projet de loi."
Après son adoption en commission, le projet de loi sera voté en plénière, dernière étape avant son adoption définitive.
Immédiatement après le vote du projet de loi, des ONG n'ont pas manqué de protester contre le maintien de l'âge de 16 ans
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