Nous
condamnons avec la plus grande fermeté les attentats odieux qui ont
couté la vie à au moins 129 personnes et en ont blessé des centaines
d’autres selon les autorités, à Paris, le 13 novembre 2015. Notre
solidarité la plus profonde va aux victimes et à leurs proches.
LE RESPECT DES DROITS HUMAINS
Les
attaques abjectes contre des centaines de personnes innocentes à Paris
et Saint-Denis constituent de graves atteintes aux droits humains, et
notamment au droit à la vie et à la sécurité des personnes.
Les
autorités françaises ont l’obligation de protéger leurs populations, et
de poursuivre en justice tous ceux qui ont ordonné, planifié, organisé
et participé à ces attaques.
Face à la menace terroriste, la
France doit prendre toutes les mesures nécessaires, dans le respect du
droit et de ses obligations internationales. Car assurer réellement la
sécurité des personnes et de la population passe nécessairement par un
renforcement du respect des droits humains de tous, et non par l’érosion
des droits humains.
Ainsi, les 15 dernières années ont montré
que les politiques antiterroristes violant les droits humains n’avaient
en rien protégé les populations de la menace terroriste : elles ont au
contraire contribué à renforcer cette menace tout en rognant durablement
et gravement sur les libertés de leurs populations.
LA FRANCE ET L'ETAT D'URGENCE
Le
14 novembre, le président François Hollande a déclaré l’état d’urgence,
ce qui se justifie par la situation d’urgence exceptionnelle dans
laquelle se trouve la France.
L’état d’urgence permet notamment de :
- Interdire les manifestations publiques en Ile de France, jusqu’au 20 novembre
-
Assigner à résidence toute personne « dont les actions sont
susceptibles de porter atteinte à la sécurité et à l’ordre public »
- Prononcer des interdictions de séjour
- Mener des perquisitions, jour et nuit, sans supervision judiciaire
Les
mesures d’urgence doivent à la fois être temporaires, justifiées,
nécessaires et proportionnées à la menace. Elles ne doivent pas être
discriminatoires à l’encontre de personnes en fonction de leur
appartenance à un groupe (religieux ou autre) ou de leurs opinions.
LES RÉFUGIÉS FUIENT LES MÊMES MENACES QUE CELLES QUE NOUS SUBISSONS
Le
14 novembre a été annoncé le rétablissement des contrôles aux
frontières. Si les attaques dont a été victime notre pays peuvent
justifier une telle mesure, elles ne doivent pas se faire au détriment
des droits des réfugiés et demandeurs d’asile, qui fuient les zones de
violence, en les repoussant à l’extérieur de nos frontières et en les
exposant à des violences encore plus grandes.
Ce risque est
d’autant plus grand que se multiplient les discours faisant le lien
entre crise des réfugiés et les attaques terroristes.
La grande
majorité des réfugiés fuient des zones de conflit, de violence, et de
terreur, notamment perpétrées par des groupes comme l’État Islamique.
Les
autorités françaises doivent s’assurer que ces personnes auront accès
au territoire français et pourront demander l’asile dans notre pays, en
assurant des routes sûres et légales, pour les réfugiés. Dans le cas
contraire, non seulement la France tournerait le dos à ses obligations
internationales, mais elle mettrait directement en danger la vie de
milliers de personnes.
FAIRE FACE A TOUTES LES FORMES DE DISCRIMINATIONS, DISCOURS OU CRIMES DE HAINE
Les
jours et semaines qui ont suivi les attentats de janvier 2015 en France
ont été émaillés d’une hausse spectaculaire des actes, discours et
crimes de haine, notamment à l’encontre de la population musulmane.
Plusieurs
actes de haine ont déjà été répertoriés en France suite aux attaques du
13 novembre. Par ailleurs, de nombreux discours politiques ont tenté de
faire le lien entre populations migrantes et réfugiés, et les
terroristes.
Il est essentiel que les autorités françaises garantissent la sécurité de toutes les personnes sur le sol français, notamment :
- En s’abstenant de toute mesure ou propos discriminatoire
- En poursuivant et condamnant avec fermeté les auteurs de ces actes
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