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jeudi 9 juillet 2015

«le Maroc remplit un cahier des charges qui n’est pas le sien».





 Rabah Beldjenna, 7/7/2015

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Le Collectif algérien des journalistes algériens solidaires avec le peuple sahraoui (CaJSPS), en collaboration avec le quotidien DK News, a organisé hier au siège de ce dernier une conférence-débat intitulée «Le droit international humanitaire et le droit à l’autodétermination : cas du Sahara occidental».
Un cas pour lequel la moudjahida, résistante de la première heure, Annie Fiorio-Steiner, trouve «une grande similitude entre le combat pour l’indépendance de l’Algérie et celui du Sahara». «Je ne peux vous raconter que ce que j’ai vécu personnellement», insiste-t-elle. «Quand on parlait de la décolonisation, on l’avait dans l’esprit, elle faisait partie de notre vie», a-t-elle dit. Seulement, si l’Algérie a eu depuis 53 ans son indépendance, les Sahraouis luttent toujours pour leur liberté.

Pourquoi le Timor oriental et pas le Sahara ? 
 Après avoir fait la genèse de la résolution 15-14 de l’ONU et de son application, l’enseignant-chercheur à l’université d’Alger et spécialiste en relations internationales, Ahmed Kateb, estime que «le Maroc remplit un cahier des charges qui n’est pas le sien». «C’est celui des forces occidentales, principalement la France», a-t-il estimé.
Le conférencier explique en outre le blocage de l’autodétermination du peuple sahraoui par  le contexte actuel. «Le rapport des forces au niveau international est aujourd’hui en faveur des forces impériales et des multinationales qui pillent les richesses du Sahara occidental», a-t-il estimé. Avant d’ajouter : «Le Maroc joue à fond la carte de l’amalgame entre terrorisme et Front Polisario».

 
Pour A. Kateb, il clair que «le Maroc, qui s’invite dans le jeu sahélo-saharien, répond à une feuille de route pour accomplir une sale besogne pour certains États». Le président du CAJSPS, le Dr Saïd Layachi, appelle le Maroc à corriger son «erreur» pour mettre fin à l’impasse politique dans laquelle s’est embourbée la question du Sahara occidental.
Le Dr Ayachi a tenu à saluer l’initiative des journalistes, celle de la création du CJASPS. Une initiative saluée par l’ambassadeur de la RASD à Alger, Brahim Ghali, lequel considère que «la question sahraouie a connu un développement important» depuis la dernière décision de l’UA, lors de son dernier sommet à Johannesburg, en Afrique du Sud, de soutenir l’envoyé spécial au Sahara occidental, Joaqim Chissano.

Briser le blocus médiatique
Le coordinateur du Collectif, Mustapha Aït Mouhoub, a tenu à rappeler le contexte dans lequel a été créé le collectif des journalistes solidaires avec le peuple sahraoui. «C’est l’omerta et le silence» qui entourent la question sahraouie, dit-il. C’est aussi, explique-t-il, cet embargo et ce black-out qui entourent le combat d’une femme.
M. Aït Mouhoub fait allusion à la Sahraouie Takber Haddi - la mère du jeune Sahraoui Mohamed Lamine Haïdalla lâchement assassiné par les colons marocains - qui a repris depuis vendredi dernier sa grève de la faim après un voyage à Genève où elle a déposé sa plainte au Conseil des droits de l’homme de l’ONU. Le CJASPS, réaffirmant sa solidarité avec le combat de Takber Haddi, exige la restitution de la dépouille de Mohamed Lamine à ses parents, ainsi que l’ouverture d’une enquête par une institution neutre sous contrôle du Conseil des droits de l’homme de l’ONU.
Le CJASPS lance par ailleurs un appel aux journalistes libres à travers le monde pour agir dans le but de «briser le blocus médiatique imposé à la lutte légitime de Takber Haddi» et au combat du peule sahraoui. Les journalistes solidaires avec le peuple sahraoui dénoncent «la tromperie et les mensonges d’une certaine presse du Makhzen» pour étouffer la voix de Takber Haddi en falsifiant les faits.
Le CJASPS, qui exprime son étonnement face à l’appel du ministre espagnol des Affaires étrangères à ne pas donner un caractère politique à la grève de la faim de Takber Haddi, condamne ce qui s’apparente à «un déni de justice de la part d’un responsable politique d’un pays qui continue à ignorer ses responsabilités en tant qu’ancien occupant des territoires sahraouis».

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