Par Karima Mokrani,12/3/2015
L’Union européenne s’en prend, à nouveau, au
régime marocain et l’interpelle sur les droits des Sahraouis dans les
territoires occupés. Elle s’élève particulièrement contre le fait que le
Maroc continue à faire de la résistance aux organisations
internationales et aux parlementaires européens.
Ces derniers qui persistent dans leur engagement à mener à terme leurs
enquêtes sur les droits de l’homme dans ces territoires occupés.
Interpellée par des parlementaires européens, l’organisation de
Bruxelles, par la voix de la vice-présidente de la Commission en charge
des Affaires étrangères et de la politique de sécurité, Federica
Mogherini, a reconnu l’existence d’entraves sérieuses et les a
déplorées.
Dans une déclaration, reprise hier par l’APS, la représentante de l’UE, a
affirmé qu’elle «déplore les entraves rencontrées par les différentes
organisations, notamment celles de défense des droits de l'homme, ainsi
que les parlementaires européens désirant se rendre dans les territoires
sahraouis occupés». Une situation assez critique et qui menace
davantage le processus de résolution du conflit dans la région.
Autre source d’inquiétude et d’indignation, l’annonce de l’organisation
du Forum de l’organisation suisse Crans Montana à Dakhla qui est une
ville sahraouie sous occupation marocaine. Ce forum de trois jours
(d’aujourd’hui à samedi) sur «l’Afrique et la coopération sud-sud» est
sous le patronage du roi du Maroc. L’évènement est contesté par un grand
nombre de pays, d’organisations non gouvernementales et de responsables
politiques parce que considéré comme «une agression contre le peuple
sahraoui et une violation flagrante du droit international».
L’UE a officiellement affirmé son refus d’y prendre part, de même que
l’Unesco. Même rejet exprimé avant, et avec force, par l’Union africaine
(UA) et le Parlement panafricain (PAP). C’était par la voix du
président de la commission, Jean Claude Junker, et celle de la Haute
représentante pour les Affaires étrangères, Federica Mogherini, que
l’Union européenne a confirmé officiellement sa décision de ne pas
prendre part à la conférence. L’UE a rappelé, à l’occasion, son refus de
reconnaître une quelconque autorité marocaine sur les territoires
sahraouis.
L’Unesco a affirmé le même refus d’y participer. Irina Bukova, la
directrice générale de l’Organisation onusienne, l’a déclaré de manière
ferme, en réponse aux sollicitations répétées de la chancellerie
marocaine à Paris. Plus ferme était encore la position de l’UA, appuyée
évidemment par l’Algérie qui est membre de cette organisation. En effet,
dans une déclaration officielle, l’UA a relevé que «cette conférence
internationale est en contradiction avec les efforts fournis par la
communauté internationale pour résoudre le conflit au Sahara occidental
et ne peut engendrer qu’un climat de confrontation sur ce territoire».
Dès lors, elle a appelé tous les pays membres, toutes les organisations
internationales, ainsi que les représentants de la société civile, à
simplement la boycotter.
Les représentants du forum n’ont pas réagi à ces prises de position.
Autrement dit, sauf changement de dernière minute, l’évènement aura lieu
dans la ville prévue initialement, à savoir Dakhla qui, rappelons-le
encore, est une ville sahraouie sous autorité marocaine. Et ce ne sera
pas sans conséquences assez lourdes sur le processus de paix, mais aussi
dans les relations du Maroc avec les organisations suscitées et leurs
membres, en Afrique et en Europe, voire ailleurs à travers le monde.
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