Par Hamid Challal
Dans une déclaration faite lors de la conférence de presse conjointe
avec son homologue de la république de Colombie, en visite en Algérie,
le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a réagi aux
attaques successives de l'agence marocaine de presse qui accuse
l'Algérie de s'être «inscrite de nouveau en porte-à-faux», en les
qualifiant d'«irresponsables et inadmissibles».
Foncièrement attaché à l'usage d'une diplomatie responsable, le
ministre a appelé les voisins du royaume chérifien à la retenue, tout en
exprimant son souhait que ça soit la dernière charge du genre.
M. Lamamra indiquera que l'attaque de l'agence de presse marocaine
intervient suite au discours du chef de l'État, Abdelaziz Bouteflika, lu
par le ministre de la Justice, Tayeb Louh, à Abuja (Nigeria), en sa
qualité de représentant du Président, lors de la Conférence africaine de
solidarité avec le peuple sahraoui, et dans lequel M. Bouteflika a
exprimé son souhait de la mise en place d'un mécanisme qui permettra la
défense et la protection des droits de l'Homme du peuple sahraoui.
D'autre part, le Président a affirmé que la seule issue au conflit
sahraoui sera l'organisation d'un référendum sous l'égide de l'ONU, dans
le cadre de la mission de la Minurso pour un referendum sur
l'autodétermination.
Par ailleurs, cette réaction de la part de l'agence marocaine
s'explique aussi par la réaffirmation du président Bouteflika du soutien
de l'Algérie à la cause sahraouie, et aux efforts du Secrétaire général
de l'ONU ainsi que de son envoyé personnel, Christopher Ross, dans la
recherche d'une solution, conformément à la Résolution 1 514 de l'AG de
l'Organisation des nations unies. Le chef de l'État a également rappelé
que l'ONU et son Conseil de sécurité «sont, au quotidien, interpellés
par les souffrances qu'endure le peuple du Sahara occidental depuis près
de 40 années», citant «les violations massives et systématiques des
droits de l'Homme», commises à l'intérieur des territoires occupés.
Rappelons que cette attaque contre l'Algérie n'est pas la première du
genre. Mais cette dernière intervient dans un contexte défavorable pour
le Maroc, qui voit les soutiens en faveur de la cause sahraouie se
multiplier, des capitales européennes et africaines ayant exprimé leur
soutien au plan de Christopher Ross pour l'organisation d'un referendum
pour l'autodétermination du peuple sahraoui. Rabat se voyant perdre du
terrain, cherche coûte que coûte à reprendre l'avantage, et l'Algérie
est sa cible favorite pour détourner et complexifier le problème de la
question sahraouie. Le dernier revers essuyé par Rabat est venu avec le
forum de Crans Montana que le Palais entendait organiser dans la ville
sahraouie de Dakhla, et qui a été boycotté par l'Union africaine,
l'Union européenne et de nombreux pays, ONG et organisations
internationales. Cet échec est resté en travers de la gorge du Makhzen
qui ne pouvait que chercher une victime expiatoire : l'Algérie.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire