K.F., El Watan, 9/3/2015
Nous avions écrit dans ces colonnes que l’attelage du meeting du 6 mars «contre l’islamophobie» et de la manifestation du 31 mars prochain sur le même thème était bizarrement hétéroclite, entre laïcs à la bonne conscience et groupes islamistes politiques.
Les réactions suscitées depuis le confirment. Ainsi L’Express
titre-t-il : «Ce meeting contre l’islamophobie qui divise la gauche». Le
rédacteur parle d’un «malaise dans les rangs de la gauche alors que
certaines associations participantes sont perçues comme communautaristes
et porteuses d’un islam politique».
En tout cas, la réunion a regroupé 150 personnes, selon le reportage du blog Réseau des démocrates publié sur internet. Il cite Michèle Sibony de l’Union des juifs pour la paix : «Aujourd’hui, le racisme tue des juifs parce qu’ils sont juifs. Aujourd’hui, le racisme tue et toutes les émeutes françaises dans les quartiers sont parties de la mort d’habitants de ces quartiers.
Racisme islamophobe et racisme antijuif sont les deux faces d’une même médaille.» Dans le même registre, Sihame Assbague, porte-parole du collectif Stop contrôle au faciès, devait dire : «Il n’y a pas de problème musulman en France. Pas de problème noir. Pas de problème rom. Il y a un problème français !» Pourtant, la présence des mouvements islamistes a fortement bousculé l’agenda militant à gauche de la gauche.
Ainsi, Eric Coquerel, du Parti de gauche (de Jean-Luc Mélenchon), a confié à L’Express : «Le terme d’islamophobie nous pose problème depuis plusieurs années. Dans un contexte post-attentats, il aurait fallu un appel plus large…» L’homme politique ajoute : «Les signataires nous posent problème. Il s’agit pour certains d’organisations communautaristes ou d’organisations qui ont une vision politique de l’islam.»
Pas de saucissonnage
Les écologistes d’EELV avaient, quant à eux, retiré leur signature, l’un des responsables regrettant qu’on en vienne «parfois à accepter les discours insupportables d’organisations pour qui les discriminations justifieraient quelque part la radicalisation des jeunes et in fine les attentats». Pourtant, trois responsables de ce parti ont indiqué dans une tribune citée par le Courrier de l’Atlas, que «l’écologie politique se bat contre tous les racismes, donc contre l’islamophobie et contre l’antisémitisme». «La lutte contre le racisme ne se saucissonne pas et ne se clientélise pas».
Ses divergences sont significatives du débat d’actualité en France, celui des limites de l’action solidaire humaniste lorsque des velléités religieuses prennent le dessus sur les normes antiracistes laïques. Où commence l’anti-islamophobie, et où commence l’idéologie
islamiste ? Comment ainsi ne pas être intrigué quand, comme le cite L’Express, «le collectif contre l’islamophobie en France (CCIF)…, pointe du doigt rien de moins qu’un racisme d’Etat qui ressemble à ce qu’on a vécu dans les années 30».
Enfin, l’interrogation se fait plus prégnante encore lorsque, selon l’hebdomadaire, le seul élu à prendre la parole, Abderrahmane Azzouzi, ancien adjoint au maire (SE) d’Angers, met en garde : «Si l’Etat n’invite pas les musulmans à la table de la République, attention à ce que les musulmans ne lui retournent pas un jour la table sur la tête!»
Prochain épisode : le rassemblement, au métro Barbès, le 31 mars à 15 h, sous le mot d’ordre «Ensemble contre tous les racismes et le fascisme. L’égalité ou rien».
En tout cas, la réunion a regroupé 150 personnes, selon le reportage du blog Réseau des démocrates publié sur internet. Il cite Michèle Sibony de l’Union des juifs pour la paix : «Aujourd’hui, le racisme tue des juifs parce qu’ils sont juifs. Aujourd’hui, le racisme tue et toutes les émeutes françaises dans les quartiers sont parties de la mort d’habitants de ces quartiers.
Racisme islamophobe et racisme antijuif sont les deux faces d’une même médaille.» Dans le même registre, Sihame Assbague, porte-parole du collectif Stop contrôle au faciès, devait dire : «Il n’y a pas de problème musulman en France. Pas de problème noir. Pas de problème rom. Il y a un problème français !» Pourtant, la présence des mouvements islamistes a fortement bousculé l’agenda militant à gauche de la gauche.
Ainsi, Eric Coquerel, du Parti de gauche (de Jean-Luc Mélenchon), a confié à L’Express : «Le terme d’islamophobie nous pose problème depuis plusieurs années. Dans un contexte post-attentats, il aurait fallu un appel plus large…» L’homme politique ajoute : «Les signataires nous posent problème. Il s’agit pour certains d’organisations communautaristes ou d’organisations qui ont une vision politique de l’islam.»
Pas de saucissonnage
Les écologistes d’EELV avaient, quant à eux, retiré leur signature, l’un des responsables regrettant qu’on en vienne «parfois à accepter les discours insupportables d’organisations pour qui les discriminations justifieraient quelque part la radicalisation des jeunes et in fine les attentats». Pourtant, trois responsables de ce parti ont indiqué dans une tribune citée par le Courrier de l’Atlas, que «l’écologie politique se bat contre tous les racismes, donc contre l’islamophobie et contre l’antisémitisme». «La lutte contre le racisme ne se saucissonne pas et ne se clientélise pas».
Ses divergences sont significatives du débat d’actualité en France, celui des limites de l’action solidaire humaniste lorsque des velléités religieuses prennent le dessus sur les normes antiracistes laïques. Où commence l’anti-islamophobie, et où commence l’idéologie
islamiste ? Comment ainsi ne pas être intrigué quand, comme le cite L’Express, «le collectif contre l’islamophobie en France (CCIF)…, pointe du doigt rien de moins qu’un racisme d’Etat qui ressemble à ce qu’on a vécu dans les années 30».
Enfin, l’interrogation se fait plus prégnante encore lorsque, selon l’hebdomadaire, le seul élu à prendre la parole, Abderrahmane Azzouzi, ancien adjoint au maire (SE) d’Angers, met en garde : «Si l’Etat n’invite pas les musulmans à la table de la République, attention à ce que les musulmans ne lui retournent pas un jour la table sur la tête!»
Prochain épisode : le rassemblement, au métro Barbès, le 31 mars à 15 h, sous le mot d’ordre «Ensemble contre tous les racismes et le fascisme. L’égalité ou rien».
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