Près de 10 000 personnes ont manifesté dimanche à Rabat, au Maroc, à
l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, réclamant
notamment une mise en œuvre plus rapide de la Constitution de 2011, qui
appelle l’Etat marocain « à œuvrer à la parité ».
Répondant à l’appel d’un collectif baptisé « Parité et démocratie »,
les participants à cette marche nationale, dont de nombreuses femmes et
des responsables de partis d’opposition, ont convergé dans le calme vers
le Parlement, scandant notamment des slogans critiques à l’égard du
chef du gouvernement, l’islamiste Abdelilah Benkirane, a constaté un
journaliste de l’AFP.
« Révisons nos lois discriminatives à l’égard de la femme! », ont-ils notamment proclamé.
« Par cette marche, nous voulons prouver au monde que les femmes
marocaines sont des militantes qui n’hésitent pas à répondre présent sur
le terrain », a déclaré à l’AFP Amina Sabil, une des organisatrices,
membre du collectif.
« Nous dénonçons le recul enregistré dans le domaine des droits des
femmes ces dernières années », a pour sa part clamé la présidente de la
Fédération de la ligue démocratique pour les droits des femmes, Fouzia
Assouli, citée par l’agence MAP.
Cette responsable a notamment évoqué les problématiques du mariage
des mineures –en forte augmentation au cours de la décennie écoulée avec
plus de 30 000 cas par an–, des violences faites aux femmes ou encore
de la précarité sociale.
Selon des chiffres du Haut-commissariat au plan (HCP), près d’une
Marocaine sur deux (45,7%) est analphabète et près de deux sur trois
(62,8%) sont victimes de violences.
Adopté dans le contexte du Printemps arabe, la Constitution de 2011
consacre « l’égalité des droits » et exhorte l’État à « oeuvrer pour la
parité » à travers la mise en place d’une instance spéciale.
Si le gouvernement emmené par les islamistes du Parti justice et
développement (PJD) a récemment qualifié d’imminente l’adoption du
projet de loi créant cette instance, des ONG jugent la mise en œuvre de
la nouvelle Constitution bien trop lente.
L’été dernier, M. Benkirane, leader du PJD, avait par ailleurs
suscité une polémique en vantant la place de la femme au foyer lors d’un
discours au Parlement.
Environ 200 personnes, brandissant pour certaines casseroles et
cuillères, s’étaient dans la foulée rassemblées devant le Parlement pour
dénoncer ces propos, jugés « rétrogrades ».
AFP
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