26/2/2015 à 11:44
Un rapport publié mercredi à Rabat, 20 ans après la Conférence
mondiale sur les femmes à Beijing, fait état de discrimination persistante à
l’égard des femmes au Maroc. Une conférence sur le sujet est prévue vendredi à
Rabat par le ministère des Affaires étrangères et ONU-Femmes, à l’occasion de
la Journée internationale de la femme.
Des ONGs marocaines ont rendu public, mercredi à Rabat, un rapport coordonné
par l’Association démocratique des femmes du Maroc, avec l’appui de l’Union
européenne, sur la mise en oeuvre de la Déclaration et du programme d’action
de Beijing. Ce rapport dresse l’état des lieux et propose des recommandations
concernant la situation des femmes au Maroc, 20 ans après la quatrième
Conférence mondiale sur les femmes – Beijing 1995.
Le Maroc, qui a ratifié la plupart des instruments généraux et
internationaux visant à instaurer et promouvoir le principe de l’égalité
hommes-femmes, est engagé politiquement et moralement dans le processus de la
concrétisation des droits des femmes, note le rapport.
Sur les réformes législatives engagées pour améliorer la situation des
femmes, l’étude fait état de « la persistance de discriminations
basées sur le genre dans tous les domaines, entravant l’instauration d’une
égalité effective entre les femmes et les hommes ».
Promotion de la situation des femmes
Selon le rapport, les lois régissant le domaine de la presse et de
l’audiovisuel devraient inscrire l’égalité femmes-hommes parmi leurs principes
structurants afin qu’elle s’applique à l’ensemble des métiers de ce
secteur. Les médias sont en effet appelés à lutter contre les images
stéréotypées des femmes et l’inégalité de l’accès et de la participation à tous
les systèmes de communication.
Les ONGs ont aussi fait remarqué l’insuffisance de mécanismes de
promotion de la situation de la femme, préconisant la mise en place d’un
mécanisme national chargé de la coordination des politiques nationales. Il aura
pour tâche principal d’appuyer l’intégration de la problématique hommes-femmes
dans tous les secteurs et toutes les entités de l’Etat.
Le rapport s’intéresse également à la question de la représentation des
femmes dans les instances dirigeantes des pouvoirs législatif, exécutif et
judiciaire. Dans ce sens, l’étude fait ressortir les résultats de l’enquête
emploi réalisée par le Haut-Commissariat au Plan (HCP) en 2012. Dans cette
enquête, le HCP soutient que les femmes restent sous représentées (24,2%) dans
les fonctions de responsabilité notamment en tant que membres des corps
législatif, responsables hiérarchiques de la fonction publique, directeurs et cadres
dirigeants des entreprises.
Mariage des mineures
Par ailleurs, pour lutter contre toutes les formes de violence à l’égard des
femme, le rapport des ONGs prône la mise en place du Plan gouvernemental ainsi
que l’opérationnalisation réelle et coordonnée des stratégies des différents
départements ministériels, avec l’implication de l’ensemble des acteurs
concernés à tous les niveaux territoriaux.
En dépit des avancées enregistrées en matière de lutte contre
l’analphabétisme, les femmes demeurent les plus touchées par ce fléau avec un
taux de 47,6%en 2012 conte 25,3% pour les hommes, note le rapport. Les
ONGs appellent ainsi à la mise en oeuvre de la loi sur l’obligation de la
scolarisation à travers une stratégie d’application à court terme.
Les associations soulignent aussi le problème de travail des petites filles
domestiques et les mariages précoces, suggérant d’une part la révision du
code de la famille et son harmonisation avec la nouvelle Constitution et
d’autre part l’abrogation des dispositions juridiques autorisant le mariage des
mineurs.
Une conférence-débat, ce vendredi à Rabat
Le ministère des Affaires étrangères et de la coopération et l’ONU-Femmes
vont célébrer ce vendredi la Journée internationale de la femme, en
organisant conjointement, à Rabat, une conférence-débat sous le thème
« Les droits des femmes au Maroc, 20 ans après Beijing ».
L’objectif de la conférence consiste, entre autres, à approfondir la
réflexion et à renouveler l’engagement politique et à mobiliser l’opinion
publique en faveur de l’égalité de genre et l’autonomisation des femmes au
Maroc, indique le communiqué du ministère des Affaires étrangères et de la
coopération.
aufait avec MAP
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