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mercredi 25 février 2015

L’enjeu pour Frontex : « être accueillants sans alimenter les trafics »


Le Français Fabrice Leggeri rappelle le rôle de l’agence Frontex, chargée de surveiller les frontières extérieures de l’Union européenne (UE), qu’il dirige depuis janvier 2015.
La Croix, 24/2/15 
Fabrice Leggeri est directeur exécutif de Frontex depuis janvier 2015.

 

 

Fabrice Leggeri est directeur exécutif de Frontex depuis janvier 2015.











LA CROIX : Pourquoi l’opération Triton, coordonnée par Frontex, n’a-t-elle pas pu empêcher les derniers naufrages, particulièrement meurtriers ?

Fabrice Leggeri : Les naufrages du début du mois se sont déroulés à moins de 80 km des côtes libyennes, dans un périmètre qui, d’après les règles internationales du secours en mer, relève de la zone d’intervention de la Libye. Mais celle-ci étant un État failli, elle n’a pas la capacité de faire du secours en mer.
Dans ces conditions, il appartient à un État voisin de prendre la main. L’Italie ayant les moyens opérationnels de faire du secours en mer, elle s’en est chargée, malgré une tempête très violente.

L’opération Triton n’est donc pas en charge du sauvetage en mer ?

F. L. : Elle est déployée pour la surveillance de la frontière extérieure de l’Union européenne (UE) à proximité des côtes italiennes.
Mais lorsque les autorités italiennes reçoivent des appels de détresse et que les bateaux et les avions de Triton peuvent être le plus rapidement sur les lieux, ils y sont envoyés. Lorsque il y a une urgence, les autres missions deviennent secondaires.
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« Plus jamais ça » : cette promesse des responsables européens, faite après le naufrage qui a tué plus de 360 personnes en octobre 2013, n’a pas été tenue. Comment les institutions européennes, dont Frontex, peuvent-elles conserver leur crédibilité ?

F. L. : Les naufrages se produisent en raison d’un afflux de migrants provenant de Libye de plus en plus important. Malgré l’hiver et la tempête, le phénomène ne décroît pas. Si le bilan a été très lourd au début du mois, c’est que les migrants ont été forcés de monter sur des embarcations de fortune. Cela justifie l’orientation de l’UE de lutter contre le trafic d’êtres humains.
Nous avons signé un arrangement de travail avec Europol (1), fin novembre 2014, afin de faciliter les échanges d’informations sur les trafiquants et de permettre aux enquêtes de police d’avancer.
Il est important de détecter les migrants qui s’apprêtent à franchir illégalement la frontière. Cela permet d’orienter ceux qui, parmi eux, relèvent de la politique d’asile et d’identifier les personnes qui n’ont aucun droit de séjour en Europe.
> À lire aussi : L’Italie a recueilli plus de deux mille migrants fuyant le chaos libyen

Considérez-vous, comme cela a été dit, que l’opération de sauvetage de grande ampleur Mare Nostrum a provoqué un appel d’air vers l’Europe ?

F. L. : Il y a une ligne difficile à tenir. Nous devons être accueillants pour les personnes qui ont besoin de protection et d’asile, et faire du secours en mer. Le sauvetage est la priorité absolue.
Pour autant, il ne s’agit pas d’alimenter le business d’organisations criminelles. C’est la quadrature du cercle.
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Mi-février, un bateau italien normalement engagé dans Triton s’est rendu sur le lieu d’un naufrage et a transbordé des migrants dans des bateaux de patrouille. Des hommes, sur l’embarcation des migrants, ont sorti des kalachnikovs.
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À tous les niveaux, Frontex dépend de la bonne volonté des États membres de l’UE. Quelle est votre marge de manœuvre ?

F. L. : La question des prérogatives de Frontex est d’ordre institutionnel. En termes de moyens, je suis en train d’organiser les choses pour que le budget permette de poursuivre Triton jusqu’à la fin 2015. J’ai obtenu 20 millions d’euros supplémentaires.
Nous avons aussi besoin de moyens opérationnels. J’ai lancé un appel aux États membres pour sécuriser leurs engagements en bateaux, en avions et en garde-frontières jusqu’à l’été 2015.
Mais Frontex n’est pas une agence qui s’occupe uniquement des urgences. Nous ne devons pas être réduits à des pompiers de service. Nous avons aussi des missions de formation ou encore le chantier système d’échange d’informations pour la surveillance des frontières, Eurosur…
(1) Agence européenne qui facilite l’échange d’informations entre les polices nationales
24/2/15 - 09 H 26
 http://www.la-croix.com/Actualite/Europe/L-enjeu-pour-Frontex-etre-accueillants-sans-alimenter-les-trafics-2015-02-24-1284218?xtor=EPR-9-%5B1300804695%5D

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