11.01.2015
Fabius et Mezouar / Archive - DR |
Une telle condition était-elle justifiée alors que les dirigeants et officiels d'autres pays musulmans n'ont pas dicté de tels préalables ? Ou bien était-ce un prétexte pour prolonger le climat glacial dans les relations franco-marocaines en vigueur depuis février 2014. Paris ne pouvait de toute façon pas en tenir compte. Brandir les fameuses caricatures, publiées auparavant par Charlie Hebdo, par des individus relève de l’exercice du droit à la liberté d’expression. Les interdire reviendrait à cautionner un certain discours religieux radical de surcroît, ce pourquoi un très grand nombre de Français (2,5 millions sur toute la France) ont manifesté aujourd'hui.
Des considérations liées à la commanderie des croyants
La condition posée par la partie marocaine à sa participation à la grande marche de Paris contre le terrorisme semble répondre à des considérations internes liées aux obligations de l’institution de la commanderie des croyants. C’est ce qui explique, d’ailleurs, que le texte des Affaires étrangères avait pris la précaution de préciser que le « Maroc sera représenté par le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération à la marche » de Paris et non le roi.
En effet, d'habitude, lorsque les membres du gouvernement effectuent des déplacements à l’étranger à l’occasion de sommets internationaux, régionaux ou lors de cérémonies d’investitures de présidents de républiques, ils le font en tant que « représentants de sa majesté le roi » et non pas du Maroc.
Néanmoins, malgré les possibles raisons évoquées ci-dessus, le signal envoyé par cette absence du Maroc tranche avec son engagement contre le terrorisme. En effet, depuis les attentats du 11 septembre 2001, le royaume chérifien a toujours été du côté des pays qui lutte contre Al Qaida et plus récemment contre Daesh.
Mohammed Jaabouk
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