Opinion.
La cavale des meurtriers de Charlie Hebdo s’est achevée comme elle
avait commencé. Dans le crépitement des armes automatiques, l’odeur de
la poudre et du sang. La tragédie avait pris naissance dans les locaux
d’un journal. Elle a fini dans ceux d’une imprimerie. Comme un ultime
pied-de-nez, un immense doigt d’honneur du dessin, de l’écriture, et de
la pensée aux « fous de Mahomet », avant qu’ils ne passent de vie à
trépas.
Quelques
minutes avant de succomber aux tirs des forces de l’ordre, Chérif
Kouachi, interviewé par BFM TV, s’était légitimé d’un code de l’honneur.
Une bien étrange conception de l’honneur qui dicta aux tueurs d’achever
un adversaire à terre, blessé et qui, de surcroît, demandait qu’on
épargnât sa vie. Un code de l’honneur qui aura fait, en trois jours,
dix-sept victimes innocentes, en comptant celles du supermarché casher,
Porte de Vincennes.
Ils
disaient vouloir venger le prophète. Ils l’ont souillé. Ils disaient
avoir tué Charlie. Ils l’ont rendu immortel. Ils ont fait pire. En fils
indigne, ils ont commis un parricide, poignardant leur mère-patrie, en
plein cœur. Dans ce qu’elle avait de plus gaulois, la satire. S’ils
avaient été contemporains des lumières, ces obscurantistes-là auraient
assassiné Montesquieu, Voltaire, Diderot ou Condorcet.
Et
soudain, l’horreur semble ne plus avoir de frontières. Elle s’est
cruellement rappelée à nous, pendant les soixante-douze heures qu’ont
duré les abominations et la traque des assassins. La peste islamiste a
fini par nous rattraper, ses exactions ne se commettant plus à l’autre
bout du monde, sur un quelconque théâtre moyen-oriental ou africain,
mais sous nos yeux et à nos fenêtres, preuve que le monde est devenu
bien trop étroit pour que l’on tolère que l’intolérable y prenne place,
même dans ses contrées les plus reculés.
Mais
à écouter les déclarations revanchardes des uns et des autres, à voir
se noyer dans la salive de leurs éructations certains islamophobes et à
contempler cet aréopage d’ennemis de la liberté, prendre part à la
marche de dimanche dernier, on ne peut s’empêcher de craindre que prenne
forme une nouvelle imposture et que de bien sombres moments s’abattent,
à nouveau, sur l’humanité.
Mohamed
Merah, Mehdi Nemmouche, Amedy Coulibaly, Saïd et Chérif Kouachi ne
furent jamais que des seconds couteaux. De pauvres minables que la
république avait oubliés sur le bas-côté et qui naviguèrent, un moment,
entre rap et rapine, avant de s’en prendre au reste du monde. La vérité
est ailleurs que dans les banlieues sinistrées de la Gaule. Les cerveaux
de la tragédie ont depuis longtemps été identifiés. Des imposteurs qui
somnolent tranquillement, sur des matelas de pétrodollars, repus
d’agapes, pendant que des danseuses du ventre désespèrent de réveiller
en eux, une ardeur défunte. Même pas comique. Plutôt ridicule. Et l’on
comprend un peu mieux pourquoi ces Tartuffe qui ne servent à rien et se
servent royalement au passage, craignent autant les caricatures et
instrumentent d’autres, afin d’assassiner les caricaturistes, ceux-là
mêmes qui, précisément, ridiculisent le ridicule, pour notre plus grand
bonheur!
Cruelle réalité que celle que l’on s’apprête à vivre, comme au lendemain du 11 septembre, la traque des lampistes, avec ce risque avéré de ramener dans la nasse bien des innocents. Des victimes collatérales, s’excuseront-ils, sans autre forme de procès et pour solde de tout compte. Pendant que se poursuivront la danse du ventre et le bal des faux-culs !
Cruelle réalité que celle que l’on s’apprête à vivre, comme au lendemain du 11 septembre, la traque des lampistes, avec ce risque avéré de ramener dans la nasse bien des innocents. Des victimes collatérales, s’excuseront-ils, sans autre forme de procès et pour solde de tout compte. Pendant que se poursuivront la danse du ventre et le bal des faux-culs !
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