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lundi 12 janvier 2015

A la marche républicaine, des dirigeants peu attachés à la liberté de la presse



Le Monde.fr |
 
Alors que la liste des dirigeants mondiaux présents, dimanche 11 janvier, à la manifestation en hommage à Charlie Hebdo et aux victimes des attentats qui ont frappé la France ne cesse de s'allonger, la présence de certains responsables, dont les pays sont peu connus pour leur respect de la liberté d'expression et de la presse, suscite des critiques.
L'Elysée s'est justifié à ce sujet :
« Le président a été clair. Compte tenu du mal mondial que représente le terrorisme, tout le monde est bienvenu, tous ceux qui sont prêts à nous aider à combattre ce fléau. Ces terroristes ont une démarche totale. Ils se sont attaqués à la liberté de la presse à des policiers et ont commis des crimes antisémites. Nous ne pouvons pas nous permettre des distinctions entre les pays et des stigmatisations. Tous ces dirigeants ont clairement condamné l'attaque contre “Charlie Hebdo”. »
LONGUE LISTE DE PERSONNALITÉS CONTROVERSÉES
Seront donc présents, entre autres personnalités controversées, le premier ministre turc Ahmet Davutoglu, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov, le président de la République gabonaise Ali Bongo, le roi et la reine de Jordanie Abdallah II et Rania, le chef du gouvernement hongrois Viktor Orban, le ministre des affaires étrangères égyptien Sameh Choukryou encore Naftali Bennett, ministre de l'économie israélien qui se vantait d'avoir tué « beaucoup d'Arabes ».
A titre d'exemple, leurs pays respectifs sont très mal placés sur le classement mondial 2014 de la liberté de la presse réalisé par Reporters sans frontières (RSF) : sur 180 pays, la Turquie est 154e, la Russie 148e, la Jordanie 141e, le Gabon 98e, Israël 96e et la Hongrie 64e.
  • Vague massive d'arrestations de journalistes de l'opposition en Turquie
En Turquie, le président Recep Tayyip Erdogan s'est récemment illustré par une vague d'arrestations massive contre des médias de l'opposition. La police a notamment interpellé le rédacteur en chef de l'un des principaux quotidiens du pays, Zaman, le président de la chaîne de télévision Samanyolu et 23 autres personnes dans treize villes du pays.
Des mandats d'arrêt ont été délivrés contre 32 personnes, accusées entre autres de « former un gang pour attenter à la souveraineté de l'Etat ». Ce qui n'a pas empêché le président d'affirmer par la suite que la presse turque est « la plus libre du monde ».
  • En Hongrie, le gouvernement encadre strictement la liberté de la presse
Depuis qu'il est au pouvoir en Hongrie, Viktor Orban, président du Fidesz, parti ultraconservateur et populiste, est particulièrement critiqué pour ses attaques envers la presse et l'indépendance des médias. En 2010, il a fait voter une loi très restrictive sur les médias, qui donne au gouvernement un contrôle étendu sur l'information.
En réponse aux très nombreuses critiques européennes, le premier ministre s'est toutefois engagé à amender cette loi sur les médias et à mieux réprimer les discours de haine. Le Conseil de l'Europe a salué ces initiatives, mais il estime que le bilan est toujours très insuffisant.
  • En Israël, Naftali Bennett se vantait d'avoir tué « beaucoup d'Arabes »
La présence annoncée dans le cortège du ministre de l'économie israélien Naftali Bennett – aussi chef du parti de la droite sioniste religieuse Foyer juif – qui avait défrayé la chronique en 2013 en déclarant « J'ai tué beaucoup d'Arabes dans ma vie. Et il n'y a aucun problème avec ça » ne manquera pas de susciter la polémique.
  • La Jordanie arrête des journalistes et ferme des chaînes de télévision
La Jordanie est, elle aussi, coutumière des arrestations de ses journalistes jugés dissidents. En juin, les autorités du pays ont arrêté des journalistes et fermé une chaîne de l'opposition irakienne basée à Amman, critique du premier ministre, Nouri Al-Maliki, dénonçait RSF.
  • Au Gabon, piratages et séquestrations
Au Gabon, pays tenu d'une main de fer par Ali Bongo, deux hebdomadaires d'opposition ont annoncé en septembre l'arrêt temporaire de leur publication à la suite d'un piratage qu'ils attribuaient au gouvernement. Le porte-parole de la présidence, interrogé par RSF, a réfuté ces accusations : « La présidence et le gouvernement de la République gabonaise n'ont jamais piraté un journal, quelle que soit la virulence de ses écrits. »
En janvier, un journaliste d'investigation du pays a affirmé avoir été séquestré et menacé par un élu du gouvernement dans son bureau, après la publication d'un article qui dénonçait des crimes rituels perpétrés dans le pays, rapporte RSF.
  •  En Russie, les opposants muselés
Enfin, en Russie, la censure de la liberté d'expression n'est plus à démontrer. Officiellement, la liberté de la presse est reconnue par la Constitution et le pouvoir, de fait les Jeux olympiques de Sotchi ou la condamnation à trois ans et six mois de prison avec sursis du blogueur Alexeï Navalny ont récemment illustré à quel point le pouvoir contrôle les médias d'une main de fer, n'hésitant pas à faire taire les opposants par tous les moyens.
  • En Egypte, des emprisonnements arbitraires
En Egypte, Mohamed Fadel Fahmy, Peter Greste et Baher Mohamed, trois journalistes de la chaîne qatarie Al-Jazira, respectivement de nationalité égypto-canadienne, australienne, et égyptienne, sont emprisonnés depuis un an.
Ils ont été condamnés en juin 2014 à des peines allant de sept à dix ans de prison, après avoir été accusés de soutien aux Frères musulmans. Onze autres journalistes ont été condamnés in abstentia dans ce procès dénoncé comme une « farce » par les organisations de défense des droits de l'homme. En tout, 46 journalistes locaux et étrangers ont été arrêtés sous prétexte notamment de proximité avec les Frères musulmans ou d'« atteinte à l'unité nationale » en Egypte, selon RSF.


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