Par Abdelkader El-Aine le 7/01/2015
Abdeslam Seddiki, ministre de l'Emploi.
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L’accident est survenu à l’intersection des
boulevards Mohammed V et Mohamed Diouri à Kénitra, lorsque la femme du
ministre Abdeslam Seddiki a reversé avec sa voiture un agent de la
circulation, lui causant des blessures aux jambes. Selon des sources policières citées par Al Massae,
dans son édition du 7 janvier, la femme du ministre de l’Emploi et des
Affaires sociales a commis une infraction au code la route. «Lorsque
l’agent de la circulation lui a demandé ses papiers pour établir un PV,
elle a refusé de les présenter, arguant qu’elle était femme de
ministre, avant de tenter de s’enfuir. C’est alors qu’elle l’a renversé», rapporte le quotidien arabophone dans son édition du mercredi 7 janvier.
De hauts responsables de la police se sont dépêchés sur le lieu de
l’accident quand ils ont appris qu’il s’agissait de la femme d’un
ministre. Le policier blessé a été transporté dans une ambulance à
l’hôpital pour recevoir des soins. «En dépit de la dangerosité de
l’acte commis par la conductrice, celle-ci criait devant les
responsables de la police, menaçant l’agent de la circulation des pires
sanctions puisqu’il avait osé lui demander ses papiers», selon Al Massae.
Et le quotidien de rapporter l’indignation des citoyens qui se sont
rassemblés sur le lieu de l’accident. Surtout après les menaces de la
femme du ministre à l’encontre d’un commandant de la police : «Mon mari a la carte blanche pour l’exiler de la ville». Une
demi-heure après ce charivari, le wali de la préfecture de police de
Kénitra est arrivé sur les lieux en compagnie du chef du premier
arrondissement. Après qu’un PV ait été établi, le wali a demandé à la
femme du ministre de le rejoindre à la préfecture de police. Le ministre
Seddiki est arrivé à bord de sa voiture de fonction, et au bout d’un
moment, sa femme est sortie «la tête haute».
Selon Al Massae, citant des sources au sein de la préfecture
de police, des pressions seraient exercées sur l’agent de la circulation
renversé par la femme du ministre pour abandonner toute poursuite. «Un commandant de la police a même déchiré le PV devant le ministre», souligne le journal. Tout est bien qui finit bien ? En tout cas oui, pour ceux qui ont le bras long.
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Maroc : Auteure d'un accident de la circulation, un ministre délivre son épouse des mains de la police
Par Mohammed Jaabouk, 7/1/2015
Après les scandales de la facture du chocolat et la
pelouse du complexe sportif Moulay Abdellah de Rabat submergée par les
eaux, un autre ministre du gouvernement Benkirane est dans le viseur.
Abdeslam Seddiki aurait usé de son influence pour délivrer sa femme des
mains de la police. Détails.
Abdeslam Seddiki, ministre de l'Emploi / DR |
Le ministre à la rescousse de sa femme
La dame aurait refusé qu’un policier de la circulation l’arrête pour une infraction du code de la route. En voulant prendre la poudre d’escampette, elle aurait renversé l’agent. Blessé, le policier a été transporté à l’hôpital, ajoute la même source.
Même si tout indiquait que la femme de ministre venait d'aggraver son cas, elle savait pouvoir compter sur son époux. Celui-ci n’a pas tardé à faire irruption dans l'affaire. Fort de son titre de ministre, il a pu convaincre un haut gradé de la police de Kenitra de déchirer le PV et de clore toute l’affaire, indique le journal Al Akhbar. Même les menaces proférées par la dame contre le policier pour l’ « exiler de la ville » ont vite été oubliées par ses supérieurs hiérarchiques.
« La police au service du peuple »
Il faut dire que le comportement du ministre Seddiki ne constitue guère une première. Pour mémoire en 2010, un de ses camarades du PPS avait usé de son influence pour ordonner à un policier d’enlever les menottes à son fils et de laisser partir librement alors qu’il était lui aussi impliqué dans un accident de la circulation.
Les agents de sûreté sont habitués à passer l’éponge sur les insultes, les menaces, les offenses et même les blessures corporelles quand elles sont l’œuvre de proches de nantis ou de personnes de pouvoir, n'hésitant pas à les relâcher sans la moindre poursuite judiciaire. L’agression lors du festival de Mawazine, en mai 2012, d’un préfet de police de la capitale en est bien la preuve.
Et même lorsqu’ils sont arrêtés dans le cadre d’une sale affaire par exemple pour appartenance à un réseau de trafic et consommation de cocaïne, ils n’écopent que de 25 jours de prison. C’est justement le verdict que le tribunal de première instance de Rabat avait condamné en septembre 2007, Merieme Benjelloun, la fille adoptive d’un ancien conseiller du roi Hassan II.
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