Alors qu’elle couvrait la « marche républicaine » de Paris contre le
terrorisme du dimanche 11 janvier, une envoyée spéciale de la chaîne
française BFMTV a interviewé en direct l’ancien champion du monde de boxe thaïe Zakaria Moumni sur les raisons de sa présence.
Moumni en profita alors pour faire un plaidoyer contre la torture au Maroc et en accusant nommément le patron de la DST marocaine, Abdellatif Hammouchi, et le directeur du cabinet privé du roi Mohamed Mounir Majidi.
« Le Maroc est un pays où on continue à torturer des gens. J’ai été victime de tortures (…). J’ai été enlevé, torturé et séquestré pendant quatre jours. Et j’ai été en prison pendant dix-huit mois. J’ai pu identifier le directeur de la DGST marocaine Abdellatif Hammouchi dans la salle de torture. Il y a une plainte… (…) Le commanditaire de tout cela c’est le secrétaire particulier du roi Mohamed VI, Mounir Majidi, qui m’avait menacé de mort ici à Paris ».
Tout était dit en quelques minutes. Mais ce n’était pas fini.
Quelques minutes plus tard, Moumni était interviewé par une autre chaîne
française, I-Télé. Et, bis repetita, il
déballa encore une fois ses accusations contre les autorités marocaines,
en citant encore une fois Hammouchi et Majidi.
« Les autorités marocaines n’ont pas leur place ici. J’ai été victime de tortures au Maroc. J’ai été enlevé, séquestré et torturé parce que j’ai osé manifester devant la résidence du roi Mohamed VI en France, devant son château à Betz. Et j’ai été enlevé par les services secrets à l’aéroport de Rabat. J’ai été séquestré et torturé pendant quatre jours. J’ai été électrocuté, suspendu la tête en bas, tabassé, privé de sommeil, privé de nourriture, privé d’eau et après j’ai été jugé suite à un procès inique et je suis resté dix-huit mois en prison. Après j’ai été gracié par le roi du Maroc. Là, aujourd’hui, il y a une plainte contre le directeur de la DGST marocaine, Abdellatif Hammouchi, et une plainte contre le secrétaire particulier du roi Mohamed VI, Mounir Majidi pour torture et complicité de torture dans le pôle spécialisé crimes contre l’humanité, crime de guerre (…). »
D’autre part, une dépêche de l’agence de presse britannique Reuters où il est question du cas de Zakaria Moumni a été reprise en temps réel par une centaine de sites à travers le monde.
A la vue de ces deux vidéos et de ces articles, il est quasiment
certain maintenant que le refus du ministre des affaires étrangères, Saleh-Eddine Mezouar, de participer à la marche de dimanche a beaucoup à voir avec les sorties médiatiques de Zakaria Moumni.
On a dû, en haut lieu, ordonner au ministre de s’effacer de peur
qu’ils soit apostrophé en public par le boxeur qui a prouvé ces derniers
temps qu’il pouvait accéder partout.
Le prétexte de Mezouar mettant en avant l’exhibition des caricatures
du prophète Mohammed lors de la marche n’a convaincu personne. Cette
exhibition n’a pas empêché le roi de Jordanie et son épouse, ainsi
qu’une ribambelle de représentants de pays musulmans et de taïfas du Golfe persique d’y participer.
Dernière question : Mounir Majidi va-t-il déposer plainte contre BFMTV et I-Télé pour avoir recueilli le témoignage de l’ancien champion du monde de boxe thaïe ?
Demain
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