Mobilisation contre la montée du fascisme et le racisme d’Etat
A l’origine, l’appel à
mobilisation vient de l’association grecque KEERFA (Mouvements Unis
contre le Racisme et la Menace Fasciste) qui souhaitait une mobilisation
internationale pour faire du 22 mars une journée d’action antifasciste
et antiraciste.
En France, l’Union Nationale Sans Papiers organise une manifestation à
Paris pour reprendre la rue avec des revendications que l’on avaient
plus entendues depuis longtemps.
A Lyon, voici l’appel proposé.
Contre la montée du fascisme et contre la riposte d’état : ripose populaire !!
Partout en Europe, racisme, antisémitisme, islamophobie, et repli national
Ce 22 Mars est une journée internationale contre le racisme et le
fascisme. L’appel à manifestation vient de Grèce, pays où les
migrant-e-s subissent de graves agressions racistes et où
l’extrême-droite assassine impunément.
En Europe, nous assistons sur fond de crise économique et sociale au
développement du fascisme.
Partout se développent racisme, antisémitisme, repli national
et violences fascistes !
Cette montée de l’extrême-droite trouve sa source dans les politiques
économiques et sociales mises en place par les gouvernements de
droite comme de gauche.
Celles-ci ne servent que les intérêts du patronat et des
actionnaires qui exploitent toujours plus les salariéEs et les
précaires.
Les conséquences pour les populations sont partout les mêmes :
chômage de masse, précarité galopante, baisse des salaires, casse
des acquis sociaux et des services publiques !!
Dans chaque pays d’Europe, pour détourner la colère sociale qui monte,
patronat, actionnaires et gouvernantEs trouvent des
boucs-émissaires : les immigréEs, les sans-papierEs, les Rroms...
Les mouvements nationalistes et fascistes, quand à eux, sont les
aiguillons de cette stratégie de défense des inégalités sociales
par la désignation de faux responsables, et mettent en œuvre une
stratégie d’intimidation contre les acteurs et actrices du
mouvement social qui pourraient briser la spirale infernale.
En France, retour de l’idéologie fasciste et des violences de l ’extrême droite
Il y a six mois, l’assassinat du jeune militant syndicaliste et
antifasciste Clément Méric, a médiatisé la violence des groupes
fascistes (Identitaires, GUD, Jeune Nation...) et visibilisé leur
présence politique aux yeux de tous et toutes. Si l’on rajoute à ce
fait la montée électorale du FN, la situation est donc alarmante.
Cette recrudescence de la haine et de la xénophobie vient, hélas,
de la banalisation des idées racistes, sexistes, islamophobes,
antisémites, homophobes-lesbophobes-transphobes et
réactionnaires, encouragées par le racisme d ’État (rappelons
nous les propos abjects du ministre de l’intérieur sur les Rroms, et
d’élus de tous bords, ainsi que le nombre record d’ expulsions en
2013).
Semaine après semaine, lors du mouvement contre l’égalité des
droits appelé « Manif pour tous », des dizaines de milliers de
réactionnaires ont paradé dans nos rues, y déversant la haine de
l’autre. Quant à la manifestation du 26 janvier 2014 à Paris dite
« Jour de Colère » elle n’est qu’un pas de plus dans la tentative
d’expansion d’un mouvement fasciste de masse en France (des propos
antisémites tels que « Dehors les juifs » ou « Juifs, la France n’est
pas à toi » ont été scandés sans gêne dans la rue ; des saluts nazis
ont été effectués, des slogans pétainistes repris...).
Face à tous ces mouvements réactionnaires, les reculs du
gouvernement concernant la loi sur la famille et la PMA ainsi que
ses cadeaux au patronat n’ont fait que cautionner un peu plus les
agissements d’une extrême-droite qui défend :
à la fois d’un ordre moral rétrograde (et qui applaudit lorsque le gouvernement espagnol interdit l’IVG)
et également toutes les offensives de la bourgeoisie contre les acquis des salariéEs.
En France, l’extrême-droite se sent maintenant suffisamment
légitime par exemple pour tirer au fusil à l’entrée d’un concert de
soutien aux sans-papierEs à Clermont-Ferrand (18 janvier 2014), ou
encore pour attaquer avec matraques et gazeuses les clients d’un bar à
Tours.
A Lyon, depuis 4 ans, recrudescence des violences fascistes
A Lyon en 2010, des nervis fascistes avaient tenté de s’attaquer à
des piquets de grève lors du mouvement contre la réforme des
retraites.
A Lyon, on peut depuis recenser près de 40 agressions physiques,
dont 2 tentatives de meurtre.
Dernièrement, vendredi 14 Février, deux jeunes mineurs ont été
poignardés par une bande de fascistes à St Jean. C’est dans ce
quartier que se trouve « La Traboule », local du groupuscule
fasciste « Génération Identitaire ».
Toute manifestation antifasciste dans ce quartier y est désormais
interdite par le Préfet, qui de fait renforce la volonté des
fascistes de faire de ce quartier une base arrière pour leurs
agissements. Quant au maire socialiste de Lyon, son silence honteux
sur les exactions de l’extrême-droite dans sa ville n’en font qu’un
triste complice ! Préfecture et Mairie se permettent même de
renvoyer dos à dos fascistes et antifascistes pour justifier
leur inaction.
Il est temps de reprendre la rue et de construire une véritable riposte sociale.
Si l’extrême-droite réussit à s’approprier une partie du
mécontentement, c’est que parallèlement, on ne peut que constater
la faiblesse actuelle du mouvement social, matraqué par la
répression patronale et étatique, divisé par le racisme d’État,
anesthésié par les manœuvres électorales.
En l’absence de réaction déterminée de toutes celles et ceux qui
aspirent à plus d’égalité économique et sociale, la violence fasciste
a de beaux jours devant elle, avec des conséquences dramatiques
pour toutes les minorités et les classes populaires.Contre les politiques racistes d’État, nous luttons :
- pour l’arrêt des expulsions des sans-papierEs et la fermeture des centres de rétention où ils-elles sont emprisonnéEs,
- pour l’égalité et l’extension des droits des travailleurs et travailleuses, quelles que soient leurs origines.
- l’arrêt des contrôles au faciès
- l’arrêt de la chasse aux Rroms, de leur expulsion systématique et pour leur relogement
- la fin des politiques racistes de l’Europe forteresse
- la suppression de Frontex (outil européen de répression des étrangerEs)
- En France comme en Europe, nos résistances doivent converger dans une solidarité internationale des luttes antifasciste et antiracistes.
Pour construire cette
mobilisation nous invitons tous les collectifs, associations, organisations et syndicats qui partagent nos objectifs à nous rejoindre le 22 mars à 14h place Gabriel Péri (place du Pont) pour une manifestation unitaire et populaire.
P.-S.
Premiers
signataires : Coordination des Groupes Anarchistes ; Alternative
Libertaire ; CGT Vinatier ; CNT Arts et Cultures ; CNT Education ; Ras
l’Front ; Nouveau Parti Anticapitaliste ; Parti de Gauche....
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