par AlifPost, mars 2014
Rabat donne 20 millions $ aux lobbies américains pour promotionner l’image d’un Maroc stable au milieu du “chaos du Printemps Arabe “
Le roi Mohamed VI et le président américain Alifpost - 3
مارس، 2014
La revue américaine
Foreign Policy a révélé dans son édition numérique le montant que le
Maroc a consacré aux lobbies américains pour lustrer l’image du roi
Mohammed VI et défendre la position marocaine dans le conflit du Sahara,
soit un montant de 20 millions de dollars au cours des six dernières
années. Si le recours des pays aux lobbies est une pratique courante, le
Maroc ne semble pas disposer des bons « mécanismes d’impact » capables
d’influencer l’opinion publique et la classe politique.
La presse numérique
marocaine, et particulièrement celle proche des organes officiels et des
renseignements, évoque de temps en temps des articles signés par des
journalistes et des diplomates américains, dont l’ancien ambassadeur
américain à Rabat Edouard Gabriel, et sa société Gabriel Company, alors
que d’après Foreign Policy, qui a épluché les données sur le lobbying,
la majorité de ces articles est rédigée contre monnaie sonnante et
trébuchante. La sympathie pour le Maroc n’est donc pas gratuite.
Le recours du Maroc aux
services des lobbies ne date pas d’aujourd’hui puisqu’il a été pratiqué
par l’ancien ministre des Affaires étrangères, Mohamed Benaissa, qui
avait une connaissance profonde des rouages qui font l’opinion publique
américaine et influent les cercles de décision à Washington.
À partir de 2007, le Maroc a
entamé une nouvelle phase dans les relations avec les lobbies, en leur
demandant d’axer leurs messages sur deux dossiers : celui du Sahara et
celui de la stabilité du Maroc y compris l’image du roi Mohammed VI. La
revue affirme que le Maroc dépense en frais de lobbying plus que les
autres pays arabes, dont les pays du Golfe, l’Egypte et même l’Algérie.
Une revue rapide des articles
publiés par des journalistes et des diplomates lobbyistes engagés par
le Maroc montre qu’ils font d’abord l’éloge du plan d’autonomie pour
contrer l’idée du référendum d’autodétermination, et ensuite, depuis
trois années, la promotion de l’image d’un Maroc qui serait un havre de
paix au milieu d’un Printemps arabe chaotique.
Cependant, ce lobby américain
pro-marocain n’a pas réussi à convaincre les grands médias tels que
« The New York Times », « The Washington Post » et « Time magazine »,
qui n’ont jamais publié un article pour promouvoir le plan d’autonomie
ou saluer la politique du roi Mohammed VI. Le seul éditorial où le
Washington Post a évoqué le Maroc au cours des dernières années, a été
consacré à l’affaire du journaliste Ali Anouzla, qui a été emprisonné
après avoir publié un lien vers le journal espagnol El Pais, et qui
comporte lui –même une vidéo attribuée à l’AQMI ( Al Qaida au Maghreb
Islamique).
Concrètement, en dépit de ces
sommes colossales d’argent dépensées aux États-Unis, l’image du Maroc a
dégringolé en raison du dossier du Sahara, au point où la Maison
Blanche a présenté l’an dernier à l’ONU proposition pour que la MINURSO
surveille le respect des droits de l’homme au Sahara. Ainsi, quand le
budget alloué par aux lobbies augmente, le Maroc subit les revers
diplomatiques cinglants.
En plus des lobbies, l’Etat
marocain a adopté une autre stratégique dont l’effet demeure très
limitée, et qui consiste à créer des sites Internet en anglais qui se
présentent à l’opinion publique en tant que sites américains
sympathisant du Maroc, alors qu’en fait ils sont gérés par des
Marocains. Ces sites ont vu le jour soudain lors de la visite du Roi
Mohammed VI à Washington et ont disparu ensuite, après avoir enregistré
un lectorat quotidien qui ne dépasse pas 50 lecteurs.
En réalité, la Maroc a échoué
à construire des bons mécanismes d’impact pour influencer l’opinion
publique et la classe politique occidentale, en comptant sur lui-même,
sur le soutien des bons centre d’analyses stratégiques et les cabinets
de communication. Pourquoi, à titre d’exemple, le Maroc n’a pas réussi
malgré ce budget immense, à produire ou faire produire un bon film
documentaire qui expose intelligemment son point de vue, alors que le
film « Enfants des nuages, la dernière colonie », qui a été produit par
l’acteur espagnol Javier Bardeen fait le tour des grandes capitales du
monde pour soutenir le Front Polisario ? Ce lobby américain, grassement
payé, n’a pas réussi à attirer une seule figure célèbre connue du
public américain pour soutenir le Maroc, tandis que le Front Polisario
est soutenu par la Fondation Robert Kennedy et surtout sa directrice,
Kerry Kennedy, connue pour les Américains.
Historiquement, le Maroc n’a
jamais réussi à bien communiquer diplomatiquement avec l’opinion
publique internationale dans les dossiers sensibles tels que le conflit
du Sahara. Cet échec se perpétue en ce début du XXIe siècle, où la
communication diplomatique est l’un des piliers des relations
internationales.
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