Publié par : Malika Benarab Attou | 16/10/2013
Ali Anouzla : soutien à un journaliste indépendant emprisonné
COMMUNIQUE DE PRESSE - Bruxelles, le 16 octobre 2013
Le 17 septembre dernier, Ali Anouzla, Directeur de la version
arabophone du site d’information marocain Lakome, a été arrêté pour
avoir publié un lien vers le site du quotidien espagnol El País
renvoyant vers une vidéo "d’Al-Qaïda au Maghreb islamique" (AQMI),
intitulée "Maroc: royaume de la corruption et du despotisme". D’emblée,
Lakome avait précisé qu’il s’agissait d’une vidéo de "propagande".
Le 24 septembre, Ali Anouzla est passé devant le
juge d’instruction pour "assistance matérielle", "apologie du
terrorisme" et "incitation au terrorisme" et est
actuellement incarcéré à la prison de Salé-Rabat, connue pour abriter de
nombreux détenus impliqués dans des affaires de terrorisme islamique.
Il encourt de 6 à 20 années d’emprisonnement.
Ali Anouzla est connu pour être un journaliste indépendant qui
s’attaque à des questions sensibles, taboues, ignorées par les
médias traditionnels et qui touchent les plus hautes sphères du
pouvoir marocain.
La diffusion de vidéos d’AQMI est
une pratique existante dans les médias internationaux, elle est
destinée à informer et non pas à cautionner.
La
Fédération internationale des
Journalistes considère qu’Ali Anouzla "n’a pas enfreint le code de conduite et la déontologie qui s’applique au métier de journalisme".
Malika Benarab-Attou, eurodéputée Les Verts/ALE, déclare :
"Tout comme une soixantaine d’organisation dont Reporters sans
frontières, Human Rights Watch, Amnesty international, Mediapart qui se
mobilisent pour la libération de M. Anouzla, je m’inquiète du
risque grave de violation de la liberté de presse. Dans ce
contexte, le 30 septembre, j’ai envoyé un courrier à l’Ambassadeur du
Maroc auprès de l’UE. J’ai aussi pris contact avec Driss El Yazami,
Président du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) au Maroc.
Ces deux tentatives n’ont pas permis de débloquer la situation de M.
Anouzla qui reste incarcéré depuis 1 mois dans
l’incompréhension totale."
L’eurodéputée ajoute :
"J’ai été interpellée par Aboubakr Jamai, Directeur de la version
francophone de Lakome, que j’ai invité au Parlement européen. Comme il
l’explique, M Anouzla est le journaliste qui dénoncé l’affaire du
"Daniel Gate", créant une vive polémique. Son arrestation n’est-elle pas
une attaque contre l’expression d’un nouveau modèle de journalisme; un
journalisme émergent qui dénonce la répression des libertés en
règle générale ?
Le pouvoir marocain se cache-t-il derrière
l’argument de la lutte contre le terrorisme pour
justifier toutes atteintes aux libertés de la presse et d’expression ? Au
PE ce lundi 14 octobre, M. Jamai a pu être entendu, à ma demande, par
les participants de la Délégation Maghreb. Le Président de
cette Délégation, M. Panzeri s’est engagé à interpeller les
autorités marocaines par l’intermédiaire de son ambassadeur.
Avec d’autres eurodéputés (Ana Gomes, Marie-Christine Vergiat, Marisa
Matias, Sonia Alfano, Veronique De Keyser) nous avons affirmé notre
soutien à M. Anouzla."
Malika Benarab-Attou conclut :
"La libération de M. Anouzla est une nécessité car sont en jeu les
libertés d’expression au Maroc et la crédibilité du processus de
réforme qui se veut démocratique.
Enfin, le
cas d’Ali Anouzla rappelle aussi que des jeunes du Mouvement du 20
février sont arrêtés et emprisonnés dans le silence."
Contact presse :
Bureau de Malika Benarab-Attou
Parlement européen – Bruxelles
Tel : 0032 (2) 283 00 32
http://malikabenarabattou.wordpress.com/2013/10/16/maroc-ali-anouzla-soutien-a-un-journaliste-independant-emprisonne/http://malikabenarabattou.wordpress.com/2013/10/16/maroc-ali-anouzla-soutien-a-un-journaliste-independant-emprisonne/
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