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Association
de Défense des Droits de l’Homme au Maroc
ASDHOM 79, rue
des Suisses 92000 Nanterre
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Rappelons-nous, nous avons
rendez-vous le 16 novembre à Nanterre (Salle
Jacques Decour 12, rue des Rosiers) pour revenir ensemble sur la
campagne de parrainage que l’ASDHOM a lancée il y a un an en faveur des victimes
de violations de droits commises par l’État marocain.
Ce sera aussi l’occasion d’écouter les parrains et marraines nous parler de
leurs expériences, de leurs échanges avec leurs filleuls (quand c’est possible)
et nous dire l’importance du parrainage par la correspondance. Cet acte concret
de solidarité permet à la victime derrière les barreaux, quand la relation est
établie, de se sentir soutenue et réconfortée. Gilles
Perrault, parrain de cette campagne, disait à son
lancement le 17 novembre 2012 :
« Parrainer un ou une prisonnière politique représente un
geste de solidarité élémentaire auquel nul ne doit se dérober. C’est briser la
solitude que peut ressentir celui ou celle qu’on parraine. C’est réconforter les
familles. C’est aussi et surtout démontrer au pouvoir que ses victimes ne sont
pas à sa merci, ignorées du monde extérieur, livrées à sa
vindicte.
»
En un an, nous avons réussi à
faire parrainer une centaine de détenu-e-s d’opinion sur un total qui ne cesse,
malheureusement, de grossir. Au dernier recensement effectué la semaine dernière
nous vous disions qu’on était passé de 172 au coup d’envoi à 244 victimes et cela, sans compter la
dizaine d’arrestations opérées récemment.
Nous venons
d’apprendre qu’après la France et
la Suisse, notre campagne touche
l’Espagne. La Coordination Syndicale Méditerranéenne dont
le siège se trouve en Espagne nous assure « qu’elle a décidé de lancer une campagne d'information, de
sensibilisation et de mobilisation pour la libération des prisonniers/ères
politiques au Maroc. Des différentes activités seront mises en marche comme une
campagne de signatures online et la diffusion d’un dossier sur les prisonniers
politiques au Maroc. Au même temps, nous soutenons des initiatives déjà en cours
comme la campagne de parrainage des prisonniers politiques,
commencée le 17-11-2012 par l’ASDHOM »
Et comme une
bonne nouvelle ne vient jamais seule, nous apprenons avec satisfaction également
que l’Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture (ACAT-France) compte parrainer tout le
groupe sahraoui de Gdeim Izik,
incarcéré à la prison de Salé 1 depuis novembre 2010 et dont les condamnations
lourdes, prononcées le 17 février 2013 par le tribunal militaire de Rabat, sont
allées jusqu’à la perpétuité pour huit du groupe.
Ces deux bonnes
nouvelles nous renforcent et nous réconfortent dans notre action en faveur de
ces détenu-e-s politiques et d’opinion au Maroc. Et si l’État marocain
met en branle sa machine répressive pour arrêter encore plus et monter des
procès injustes et inéquitables, nous ne relâcherons pas nos efforts pour
développer encore plus la solidarité internationale. C’est le sens que nous
voulons donner à notre soirée du 16 novembre 2013 à
Nanterre.
Comme nous
l’avons toujours fait, voici quelques informations relatives aux groupes que
nous suivons.
Groupe
20-Février à Al-Hoceima : Le prisonnier politique de
l’ANDCM, Abdelhalim Bakkali, qui purgeait sa peine
de deux ans à la prison Sept Villages de Tanger, avait été transféré à la ville
d’Al-Hoceima pour être rejugé le 14 octobre
2013 devant la cour d’appel. Le parquet général avait introduit un
recours en cassation après la diminution de moitié de la peine à laquelle
Abdelhalim était initialement condamné. Si ça ce n’est pas de
l’acharnement !
Groupe
20-Février à Casablanca (voir point 37) : Les trois jeunes militants du
mouvement, Hamza Haddi, Rabie Homazin et
Mouad Khalloufi, arrêtés le 6 octobre 2013 à l’hôpital Averroès (Ibn
Rochd) quand ils s’y sont rendus pour s’enquérir de l’état de santé de la
militante du même mouvement Fatiha
Haloui, mère de l’un des trois camarades (Hamza), ont été placés en détention provisoire à la prison
Oukacha de Casablanca en attendant leurs procès le 23 octobre 2013 pour
« outrage et agressions sur agents de police ». La mère de Hamza,
Fatiha Haloui, qui avait été malmenée et passée à tabac au commissariat passe du
statut de victime à «agresseur». Elle sera
jugée en état de liberté le 25 octobre
2013.
Groupe Liberté
d’expression-Journalistes-Avocats :
- Le journaliste Mustapha El-Hasnaoui, condamné le 11
juillet 2013 à quatre ans de prison ferme pour « terrorisme » (voir point 35) et incarcéré à la prison
centrale de Kénitra, a été mis au
cachot après que l’administration pénitentiaire se soit rendue compte
qu’il avait une communication avec son Comité national de solidarité qui s’est
réuni le 23 septembre 2013 à Rabat pour réclamer sa libération et l’amélioration
de ses conditions de détention.
-
Nous apprenons par
un communiqué publié par Aboubakr
Jamaï, directeur de la version francophone du site d’information
électronique Lakome, que son collègue Ali
Anouzla, ex-directeur de la version arabophone du même site, en
détention provisoire à la prison de Salé 2 en attendant son procès pour
« apologie de terrorisme et assistance de terrorisme » (voir points précédents) a changé d’avocat.
Rappelons qu’il avait été défendu par quatre avocats dont deux bâtonniers qui
s’étaient portés volontaires pour sa défense. Maître Naima El-Guellaf qui parlait au nom de ses
trois autres collègues (le Bâtonnier
Abderrahmane Benameur, le Bâtonnier Abderrahim Jamaï et Maître Khalid
Soufiani) n’a pas caché son étonnement et craint que ce soit les
pressions des autorités marocaines derrière ce
revirement.
Groupe
« Baiser de Nador » (Nouveau voir point 37) : Les trois adolescents de
Nador, deux garçons de 15 ans et une fille de 14 ans, poursuivis pour avoir
échangé un baiser à la sortie d’un lycée et posté des photos sur Internet,
seront de nouveau convoqués à comparaitre
devant le tribunal de Nador le 22 novembre 2013. La première séance
du procès a eu lieu le vendredi 11 octobre. Ils sont poursuivis pour « atteinte
à la pudeur publique ».
Groupe
Ouarzazate-Microcrédits
(voir points précédents) : Les deux
coordinateurs du mouvement des victimes des microcrédits dans la région
d’Ouarzazate, Amina Mourad et Bennacer
Smaini, n’ont pas fini avec la justice marocaine. Ils avaient été
innocentés le 25 avril 2013 par le tribunal de première instance et quatre des
cinq associations ont retiré leur plainte. Mais le procureur général et une des
associations (Inma) qui les poursuivent ont fait appel de ce jugement. Nos deux
coordinateurs sont déjà passés une première fois en appel le 10 septembre 2013.
Leur procès a été ensuite reporté au 22
octobre 2013.
Groupe
des Sahraouis à Aït-Melloul : Le prisonnier
politique Issa Bouda, incarcéré à
la prison d’Aït-Melloul depuis le 5 février 2009 pour une peine de quatre ans,
avait observé une grève de la faim depuis le 24 août 2013 pour protester contre
les mauvaises conditions de détention et son transfert de force d’une cellule à
l’autre. Il a mis fin à sa grève le 14 octobre 2013 sans que l’administration
daigne s’enquérir de sa santé et des séquelles engendrées par la grève de la
faim. Sa famille demande une intervention urgente pour l’examiner et éviter la
détérioration de sa santé.
L’interpellation et
le maintien sous pression des autorités marocaines sont des devoirs de tout un
chacun, épris de justice et de démocratie. Alors ne relâchons pas la
pression !
N’oubliez pas le 16
novembre, mais avant, vous pouvez continuer à
parrainer….
Le bureau exécutif
de l’ASDHOM
Paris, le 19 octobre
2013
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