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mardi 15 octobre 2013

Pour les Roms qui travaillent, l'avenir est en France






"Mon avenir est en France, pour le travail, les enfants": Sorin Ciorba, qui tient ces propos, est un Rom sorti d'un bidonville qui a obtenu appartement et travail.
(c) Afp
"Mon avenir est en France, pour le travail, les enfants": Sorin Ciorba, qui tient ces propos, est un Rom sorti d'un bidonville qui a obtenu appartement et travail. (c) Afp

Bobigny (AFP) - "Mon avenir est en France, pour le travail, les enfants": Sorin Ciorba, qui tient ces propos, est un Rom sorti d'un bidonville qui a obtenu appartement et travail.
Son histoire vient contredire des propos polémiques cette semaine du ministre français de l'Intérieur Manuel Valls, qui a jugé que la "majorité (des Roms) doit être reconduite à la frontière" car elle ne peut s'intégrer en France.
Il y a quatre ans, Sorin vivait avec sa famille près de Paris "dans une maison en carton dans un platz", ces campements illégaux sur des terrains vagues aux abords des villes, raconte-t-il.
C'est dans ces campements que vivent, dans une grande précarité, la majorité des 15 à 20.000 Roms présents en France.
Quelques mois après son arrivée, Sorin a eu "la chance" de croiser un travailleur social de l'association Emmaüs Coup de main. Il a d'abord pu déménager dans un village d'insertion, monté pour une vingtaine de familles à Saint-Denis, dans la banlieue nord de Paris. "J'ai travaillé, j'ai fabriqué les bungalows", relate-t-il.
"C'est avec le travail qu'on apprend le français", dit-il, assis dans son appartement coloré situé dans un quartier cossu de Paris, où il vit avec sa femme et ses six enfants, qui vont tous à l'école.
L'association l'a ensuite épaulé dans ses démarches pour obtenir un titre de séjour, et surtout une autorisation de travail, sans laquelle il n'aurait jamais pu signer un contrat de travail, chez Emmaüs, qui l'emploie dans une boutique d'objets d'occasion à Pantin. Les restrictions imposées aux ressortissants roumains et bulgares imposent d'obtenir une telle autorisation, limitée aux métiers jugés "en tension".
"Cela passe l'envie d'embaucher un Rom"
Pour ce sésame, "les délais sont facilement de six mois. On a déjà eu des cas où entre la promesse d'embauche et l'embauche, presqu'un an s'était écoulé. Un employeur privé, ça lui passe l'envie d'embaucher un Rom", déplore Laugan Plantat, chargé de mission chez Emmaüs, qui en accompagne une trentaine actuellement.
"Il faut vraiment qu'on nous offre des opportunités. Si on nous la donne, on peut réussir", plaide Liliana Hristache, qui a vécu dans des bidonvilles de 2004 à 2007, puis a été embauchée comme médiatrice par une association qui l'avait aidée à scolariser sa fille. Elle est aujourd'hui gardienne d'immeuble dans la banlieue parisienne.
"J'entends ce que dit Manuel Valls. C'est vrai que les Roms ont une mentalité très différente. Quand on est arrivés en France, moi et mon mari, on ne savait pas ce que voulait dire un contrat de travail, une fiche de paie... Mais là, ça a changé, on arrive nous aussi à s'adapter", souligne-t-elle.
"Peut-être qu'il y en a qui volent", reconnaît pour sa part Sergiu, qui raconte être venu de Roumanie il y a cinq ans parce qu'on lui avait raconté qu'"en mendiant à Paris, on pouvait gagner 50 euros par jour". "Mais on n'est pas tous les mêmes!".
Il a d'ailleurs vite déchanté. "En mendiant, je gagnais peut-être deux euros par jour, c'était dur, et je ne voulais pas faire la ferraille". Aidé par Emmaüs, il a un temps travaillé dans un restaurant d'entreprise.
"En Roumanie, c'est dur, il n'y a pas de travail... Je veux travailler, je ferai n'importe quoi. Ici, c'est bon la vie, on peut prendre une chance, pour avancer. C'est pour ça qu'on est là", explique-t-il à l'AFP.
A défaut de travail, certaines familles parient sur leurs enfants. La famille Istfan, qui vit dans des cabanes à proximité de Paris, envoie sept enfants à l'école, espérant qu'avec un métier ils auront "tous les droits".
Jeudi, le gouvernement français a durci sa position sur l'entrée de la Roumanie et de la Bulgarie dans l'espace Schengen de libre-circulation des personnes en Europe, jugeant que les conditions pour cette adhésion n'étaient "pas réunies".
Auparavant, Paris faisait plutôt valoir qu'aucune décision n'avait été prise en plaidant pour une entrée progressive des deux pays dans cet espace Schengen.
A voir sur le web: Roumanie : les Roms dénoncent l'attitude de la France

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