Marie-Christine Vergeat, 17/10/2013
"À vouloir faire l'ange, on finit par faire la bête, du Front National "; Telle est l'une des dernières répliques de Manuel Valls face aux réactions qu'ont suscité ses propos, sans aucun doute xénophobes, sur les Roms.
Bêtise, ignorance et cynisme se mélangent sans doute dans l'esprit du ministre de l'Intérieur qui ose encore se dire de gauche et se réclamer des valeurs républicaines.
Et il prétend apaiser les fractures sur l'Islam et l'immigration en disant la vérité aux Français.
"À vouloir faire l'ange, on finit par faire la bête, du Front National "; Telle est l'une des dernières répliques de Manuel Valls face aux réactions qu'ont suscité ses propos, sans aucun doute xénophobes, sur les Roms.
Bêtise, ignorance et cynisme se mélangent sans doute dans l'esprit du ministre de l'Intérieur qui ose encore se dire de gauche et se réclamer des valeurs républicaines.
Et il prétend apaiser les fractures sur l'Islam et l'immigration en disant la vérité aux Français.
Quelles vérités sortent de sa bouche quand il ose dire que seule une
minorité de Roms veulent s'intégrer dans la société française car "ces
populations ont des modes de vie extrêmement différents des nôtres"?
De quels modes de vie parle-t-il ?
Et à qui les comparent-ils ?
Pense-t-il que les modes de vie sont les mêmes partout en France ?
Sait-il que, dans notre pays, 100 000 personnes vivent dans des conditions de pauvreté extrêmes analogues à celles des Roms.
Sait-il
au moins que les Roms de Roumanie sont sédentarisés depuis des siècles ?
Pense-t-il vraiment que ces hommes, ces femmes, ces enfants choisissent
de vivre dans des bidonvilles sans eau, sans électricité et dans des
conditions d'hygiène déplorables ?
Il a même osé rabâcher comme tant
d'autres la célèbre phrase de Michel Rocard " la France n'a pas vocation
à accueillir toute la misère du monde " oubliant comme tant d'autres la
suite de cette phrase "mais elle doit y contribuer" alors même qu'il
était un proche conseiller du Premier ministre de l'époque.
Pire, il
ose évoquer, comme les 16 maires et premiers adjoints socialistes qui
ont publié une tribune pour le soutenir, les conditions humanitaires
dans lesquelles vivent ces populations pour justifier le démantèlement
des camps.
Le degré de cynisme de ces élus dits de gauche atteint un niveau que l'on pensait inatteignable.
Alors oui, osons dire la vérité.
La situation faite à ces populations est indigne du pays qui se prétend la Patrie des droits de l'Homme.
Ils
sont les plus pauvres parmi les pauvres, les plus discriminés de toute
l'Union européenne, et oui, compte tenu de cette situation de misère et
alors qu'on leur interdit de travailler, ils sont réduits à la mendicité
et sont des proies faciles pour les trafiquants en tous genre.
Disons
à Mr Valls que sa politique de démantèlement des camps est indigne,
inefficace et de surcroit coûteuse puisque les expulsions de Roms
coûtent chaque année à la France plus de 10 millions d'euros, à mettre
en parallèle avec le petit million d'euros du fonds social européen que
la France a daigné leur consacrer dans le cadre de la dernière
programmation budgétaire du FSE dotée d'un montant de 4 milliards
d'euros.
Demandons-lui des comptes sur les 15 000 évacuations de camps opérées cette année.
Un
record dont il n'a pas de raison de se vanter puisqu'elles démontrent
par leur nombre même que ces politiques sont totalement inefficaces
puisqu'elles correspondent peu ou prou à l'évaluation de la population
Rom en France et que l'on sait que celle-ci est stable depuis plusieurs
années.
Les Roms de Roumanie sont très largement majoritaires parmi
les Roms étrangers vivant en France. Ce sont des citoyens européens et
rien ne justifie qu'on les traite de cette façon.
Qu'il demande à ses préfets de mettre enfin en œuvre la circulaire
interministérielle du 26 aout 2012 "relative à l'anticipation et à
l'évacuation des opérations d'évacuation des campements illicites".
Que les crédits de l'Union européenne destinés à l'insertion de ces
populations soient enfin utilisés par la France, lanterne rouge en la
matière.
Que la France mette enfin en place une stratégie nationale
d'intégration des Roms conforme aux textes européens au lieu de dire que
les Roms bénéficient de dispositifs de droit commun.
Mais pour cela, il faut avoir du courage politique et non vouloir surfer sur les vagues de l'opinion publique.
Ces discours et ces pratiques alimentent les préjugés, aggravent la stigmatisation et le rejet des populations Roms.
C'est cette démagogie qui fait le lit du Front national et non l'inverse.
http://www.eurocitoyenne.fr/content/votre-deputee/chronique-manuel-valls-les-roms-et-la-betise
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