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jeudi 12 septembre 2013

Violences contre les migrants : le cabinet royal tacle le gouvernement Benkirane, le CNDH réagit après coup.


Le roi Mohammed VI et le chef du gouvernement Abdelilah Benkirane

Le jour même où le gouvernement présente à Genève son rapport sur les droits des migrants, le cabinet royal valide publiquement un rapport du CNDH qui dénonce les «nombreuses violations des droits des migrants en situation irrégulière».
Le ministre de l'Emploi et de la Formation professionnelle, Abdelouahed Souhail, et le délégué interministériel aux droits de l'Homme, Mahjoub El Haiba, étaient à Genève aujourd'hui pour défendre devant un comité de l'ONU le rapport du gouvernement sur les droits des migrants au Maroc.
Dans ce rapport, les autorités persistent à nier toute infraction commise par les forces de l'ordre, et ce malgré les nombreux témoignages recueillis. «Les informations accusant les autorités marocaines de recours à la violence et mauvais traitements à l'encontre des migrants en situation irrégulière sont infondées», rapporte le texte.
Or, aujourd'hui, le cabinet royal a publié de son côté un communiqué indiquant que le roi Mohammed VI «a pris connaissance» d'un nouveau rapport du CNDH sur les migrants, qui dénonce notamment «de nombreuses violations des droits» et appelle le gouvernement marocain à «bannir toute forme de violence exercée contre les migrants en situation irrégulière lors des opérations d'interpellation».
Le communiqué du cabinet royal indique que «le Souverain a pris note des recommandations pertinentes du CNDH».

Qui dirige la DGSN, les forces auxiliaires et la Gendarmerie royale ?
Après le discours royal sur l'éducation du 20 août dernier, dans lequel le roi a critiqué directement – et pour la première fois de son règne – l'actuel gouvernement, Mohammed VI tacle donc une nouvelle fois l'équipe Benkirane, cette fois sur la question des migrants. La responsabilité des violences exercées par les forces de l'ordre contre les migrants en situation irrégulière incombe pourtant à la DGSN, aux forces auxiliaires et à la Gendarmerie royale, dont les responsables, Bouchaïb Rmail et les généraux Haddou Hajjar, Hamidou Laânigri, Hosni Benslimane, sont nommés par le roi et répondent directement au Palais. Les associations locales dénoncent depuis plusieurs années l'approche sécuritaire adoptée par Rabat (et soutenue par l'UE) pour traiter la question migratoire.
Quant au rapport gouvernemental présenté aujourd'hui à Genève, il faut rappeler qu'il est attendu par l'ONU depuis... 2004. La première mouture n'a finalement été envoyée qu'en juillet 2012 par l'actuel gouvernement, avec huit ans de retard.

Le «timing» du CNDH
La position du CNDH est elle aussi sujette à interrogation. Le rapport gouvernemental initial envoyé à Genève en 2012 indique en introduction que l'organisme dirigé par Driss El Yazami a participé à son élaboration. Si le CNDH n'était pas d'accord avec le contenu validé par le gouvernement l'année dernière, ou s'il n'avait pas réussi à faire entendre sa voix, pourquoi avoir attendu aujourd'hui pour publier les conclusions de son propre rapport ?
Cela rappelle l'épisode Gdim Izik en février dernier. Le CNDH avait attendu la fin du procès des activistes sahraouis – et leur condamnation à de lourdes peines de prison - avant de publier un rapport demandant à ce que les civils ne soient plus jugés devant un tribunal militaire, conformément à la constitution et aux engagements internationaux du royaume. Mohammed VI s'était alors «félicité» du rapport du CNDH.

http://fr.lakome.com/index.php/maroc/1337-violences-contre-les-migrants-le-gouvernement-benkirane-tacle-par-le-cabinet-royal
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Maroc Hebdo récidive : « Le Maroc pris au piège » des Subsahariens

Maroc Hebdo publie, cette semaine, un dossier titré, en Une : « Le Maroc pris au piège » en référence aux immigrés subsahariens. Nouveau dérapage pour l'hebdomadaire qui avait déjà titré, il y a un an : « Le péril noir ». Yabiladi a voulu analyser le contenu du dossier et la démarche du journaliste.
10 mois après la fameuse Une de Maroc Hebdo sur « Le péril noir », l’hebdomadaire marocain récidive et publie en Une de son numéro du 13 au 19 septembre, « Le Maroc pris au piège » sur fond de Subsahariens assis et abattus, la tête entre les mains. Dans le numéro de cette semaine, il fait référence à la première polémique en encadré : « le titre de la Une avait suscité une grosse polémique poussant de nombreuses personnes à nous traiter de racistes », pour conclure, comme une revanche, « toujours est-il que l’histoire nous a donné raison, malheureusement, pour les Subsahariens. Ceux-ci vivent dans de très mauvaises conditions. »
L’ensemble du dossier est ambigu comme cette dernière phrase. Le titre laisse entendre que les immigrés Subsahariens posent un grave problème au Maroc. « Le Royaume pays d’accueil, malgré lui, d’immigrés subsahariens. Une charge dont il n’a pas les moyens », indique le sous-titre. Pourtant, la quasi-totalité de l’article principal du dossier fait l’éloge du rapport du CNDH, rendu public lundi 9 septembre qui propose une politique migratoire nouvelle et généreuse de la part du Maroc.
Quel piège ?
Quels arguments légitiment alors l’intitulé du dossier ? Où se trouve le « piège », dernière version du « péril » noir ? « En quelques années, le nombre d’immigrés subsahariens a quadruplé. Et il va crescendo », note le journaliste, sans se donner la peine de préciser un seul chiffre, ni sa source. « Pour le Maroc, ce déferlement massif d’immigrés est une charge supplémentaire dont il n’a pas besoin, ajoute-il plus loin. « Comme pour boucler la boucle nos voisins algériens nous mettent sur le dos les immigrés qui viennent de leur vaste contrefort saharien. Ils les acheminent, avec une diligence infinie, jusqu’à nos frontières orientales », tient-il à souligner pour renvoyer une nouvelle fois la responsabilité vers l’Algérie.
Le nombre d’immigrés subsahariens arrivés dans le royaume est le seul est unique argument venu appuyer l’utilisation du mot « piège ». Début août, le Conseil de la communauté marocaine de l’étranger (CCME), l’Institut de recherche sur les politiques publiques (IPPR, institut britannique) et l’Union Européenne publiaient une étude selon laquelle, le nombre de Subsahariens sans papiers n’excédait pas, en réalité, les 10 000 pour 32 millions d’habitants que compte le Maroc, soit 0,031% de la population marocaine.
Une revanche
Trois hypothèses peuvent néanmoins expliquer le choix éditorial de Maroc Hebdo : un esprit de revanche « nous vous parlions des Subsahariens et nous avions raison, voyez, il s’agit bien d’un problème puisque le roi lui-même exige une nouvelle politique », aurait pu écrire le directeur de publication ; un manque de professionnalisme qui rend la rédaction incapable de titrer de façon pertinente un article ; l’envie de voir se répéter le pic de ventes dont a bénéficié le magazine en novembre dernier grâce à la polémique.
Le Maroc félicité par l’ONU et la France
La France a assuré le Maroc de son « soutien à la mise en place de sa nouvelle politique d'asile et d'immigration, qui organise le statut de réfugié et garantit le principe de non-refoulement », par la voix de son porte- parole au ministère des Affaires étrangères Philippe Lalliot. « Nous avons entendu ses appels à la coopération internationale, adressés aux pays partenaires du Maroc et à l'Union européenne », a-t-il ajouté, hier, jeudi 12 septembre.
« Secrétaire général [des NU, Ban Ki-moon, ndrl] encourage vivement le gouvernement marocain à mettre en œuvre notamment les recommandations du Conseil National des Droits de l'Homme (CNDH) », indique le bureau du Porte-parole de l'ONU, vendredi 13 septembre. Il « a formé le vœu qu'une fois mises en œuvre, ces mesures feront progresser la protection des droits de tous les migrants indépendamment de leur statut au Maroc. »
http://www.yabiladi.com/articles/details/19589/maroc-hebdo-recidive-maroc-pris.html?utm_source=footer_fr_news&utm_medium=footer&utm_campaign=footer_news_html

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