Le lundi nous avions consacré un article
à l’arrestation d’un jeune Marocain, accusé de diffuser la foi
chrétienne. Il vient d'écoper, hier, de trente mois de prison. Devant la
cour, le prévenu a avoué sa conversion au christianisme. Deux
Américains figurent parmi ses contacts.
L’arrestation du prévenu s’est produite, comme nous l'avions annoncé dans un précédent papier, le mercredi 28 août, deux jours plus tard, il est remis au parquet pour un complément d’interrogatoire et le mardi le verdict tombe. Un record.
Devant la cour, le jeune n’a pas nié les faits
Une sentence, plutôt, conforme à l’article 220 du code pénal qui prévoit des peines entre « six mois à trois ans et d'une amende de 100 à 500 dirhams » pour quiconque emploie « des moyens de séduction dans le but de convertir » un musulman « à une autre religion, soit en exploitant sa faiblesse ou ses besoins, soit en utilisant à ces fins des établissements d'enseignement, de santé, des asiles ou des orphelinats ».
Selon le site taounatenews.com, le marchand ambulant n’a pas nié, devant la cour, sa conversion au christianisme. Il s’est dit complètement convaincu des idées qu’il était en train de diffuser auprès des jeunes de la région. Pour mémoire, le mis en cause a adopté la même attitude lors de l’interrogatoire avec les gendarmes de la commune de Aïn Aicha ou chez le juge d’instruction.
Deux Américains parmi les contacts du prévenu
Cette affaire de prosélytisme à Taounate n’a pas encore révélée tous ses secrets. Le prévenu a avoué, lors des différentes phases de l’enquête, être en contact avec deux ressortissants américains qui l’équipaient en livres et CD louant la foi chrétienne.
A quelques heures de l’annonce du verdict, est-il prématuré d’avancer que le parquet de Taounate lancera un avis de recherche et d’arrestation des deux étrangers ? Sachant que depuis l’éclatement de l’affaire de l’orphelinat d’Aïn Leuh, en 2010, les autorités marocaines privilégiaient l’expulsion en catimini des Américains et des Européens pris en flagrant délit de prosélytisme chrétien, notamment auprès de la population des montagnes de l’Atlas. A moins que la justice marocaine ne se contente des seuls Marocains qui ont eu des contacts avec le jeune de Aïn Aicha ?
Maroc : La justice conteste la décision d'expulsion des étrangers pour prosélytisme chrétien
http://www.yabiladi.com/articles/details/19359/religion-mois-prison-pour-jeune.html
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Les chiites marocains se solidarisent avec le jeune de Taounate,
condamné à trente mois de prison, pour être converti au christianisme.
Mieux encore, ils défendent le droit à la liberté de conscience. Une
position exprimée, d'ailleurs, sur le site de La ligne Rissali.
Les rivaux des sunnites craignent, en effet, de subir à leur tour les
conséquences de l’article 220 du code pénal, notamment le passage où il
est mentionné clairement la condamnation de toute tentative dans « le
but d'ébranler la foi d'un musulman ». Ils se sentent, également, dans
le viseur.
Les chiites veulent l’abrogation de l’article 220 du code pénal
Les chiites considèrent que la peine de 30 mois infligée au marchand ambulant de Taounate est « une violation d’une part de la Constitution, laquelle a banni la discrimination en raison de la confession, et d’autre part des pactes internationaux liés aux droits de l’Homme ». Ils se réfèrent à l’article 18 de la Déclaration universelle de l’ONU des droits de l’Homme de 1948 : « Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion ; ce droit implique la liberté de changer de religion ou de conviction ainsi que la liberté de manifester sa religion ou sa conviction seule ou en commun, tant en public qu'en privé, par l'enseignement, les pratiques, le culte et l'accomplissement des rites ».
Les chiites soulignent, par ailleurs, que ce verdict est « une interprétation arbitraire de l’article 220 du code pénal ». Et du coup, ils demandent son abrogation.
Le prosélytisme de l’islam malékite sunnite est autorisé, le reste non
Bien que la loi fondamentale du 1er juillet 2011 dans son préambule et les articles 3 et 41 insistent sur la garantie accordée à « tous » de la « libre exercice du culte », la pratique a montré que des obstacles se dressent contre un tel droit. Dans son rapport 2013 sur les libertés religieuses dans le monde, le département d'Etat américain a relevé que la loi marocaine « autorise la prédication de l’islam sunnite selon le rite malékite mais elle prohibe toute tentative de convertir les sunnites malékites à d’autres religions » ou rites.
En 2010, lors de l’expulsion de chrétiens étrangers dans le sillage de l’affaire de l’orphelinat de Aïn Leuh, les chiites marocains ont souffert, également, des conséquences de cette main ferme des autorités contre les minorités religieuses. Pour mémoire, à l’époque le MUR (Mouvement unité et réforme, bras prédicateur du PJD) et le ministère des Affaires islamiques avaient fait campagne, tambour battant, contre les courants qui menacent « la sécurité confessionnelle des Marocains ». Une allusion aux chrétiens et aux chiites.
http://www.yabiladi.com/articles/details/19359/religion-mois-prison-pour-jeune.html
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Religion : Les chiites marocains solidaires avec le chrétien de Taounate, condamné à 30 mois de prison
La condamnation, mardi par le tribunal de première instance de Taounate, d’un jeune pour avoir embrassé la foi
chrétienne a remis en selle le débat sur la liberté de conscience,
éclipsé de l’actualité voilà plus de deux ans. Si les laïcs nationaux
ne se sont pas mobilisés pour défendre l’habitant de Aïn Aïcha, les
chiites marocains ont saisi cette occasion pour plaider le respect de
ce principe et demander l’abrogation de l’article 220 du code pénal.
Les chiites veulent l’abrogation de l’article 220 du code pénal
Les chiites considèrent que la peine de 30 mois infligée au marchand ambulant de Taounate est « une violation d’une part de la Constitution, laquelle a banni la discrimination en raison de la confession, et d’autre part des pactes internationaux liés aux droits de l’Homme ». Ils se réfèrent à l’article 18 de la Déclaration universelle de l’ONU des droits de l’Homme de 1948 : « Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion ; ce droit implique la liberté de changer de religion ou de conviction ainsi que la liberté de manifester sa religion ou sa conviction seule ou en commun, tant en public qu'en privé, par l'enseignement, les pratiques, le culte et l'accomplissement des rites ».
Les chiites soulignent, par ailleurs, que ce verdict est « une interprétation arbitraire de l’article 220 du code pénal ». Et du coup, ils demandent son abrogation.
Le prosélytisme de l’islam malékite sunnite est autorisé, le reste non
Bien que la loi fondamentale du 1er juillet 2011 dans son préambule et les articles 3 et 41 insistent sur la garantie accordée à « tous » de la « libre exercice du culte », la pratique a montré que des obstacles se dressent contre un tel droit. Dans son rapport 2013 sur les libertés religieuses dans le monde, le département d'Etat américain a relevé que la loi marocaine « autorise la prédication de l’islam sunnite selon le rite malékite mais elle prohibe toute tentative de convertir les sunnites malékites à d’autres religions » ou rites.
En 2010, lors de l’expulsion de chrétiens étrangers dans le sillage de l’affaire de l’orphelinat de Aïn Leuh, les chiites marocains ont souffert, également, des conséquences de cette main ferme des autorités contre les minorités religieuses. Pour mémoire, à l’époque le MUR (Mouvement unité et réforme, bras prédicateur du PJD) et le ministère des Affaires islamiques avaient fait campagne, tambour battant, contre les courants qui menacent « la sécurité confessionnelle des Marocains ». Une allusion aux chrétiens et aux chiites.
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