Par H24info.ma 11/09/2013
Des instructions ont été données pour traiter les personnes en situation irrégulière dans le strict respect de la loi. © AFP
Dans un communiqué conjoint, les départements
de l'Intérieur, des Affaires étrangères et de la Justice ont annoncé
les grandes lignes d'un plan d'action traduisant la nouvelle politique
de l'immigration au Maroc.
Ce ne sont pas un, mais trois
départements ministériels qui ont (très vite) réagi à la séance de
travail présidée par le roi Mohammed VI, mardi à Casablanca, et
consacrée à la politique d’immigration au Maroc. Dans un communiqué,
l’Intérieur, les Affaires étrangères et la Justice annoncent les grandes
lignes du nouveau visage de la politique nationale d'accueil des
étrangers. Ainsi, un plan d’action opérationnel sera mis en place autour
des quatre axes essentiels du rapport du Conseil national des droits de
l’Homme (CNDH).Concrètement, et s’agissant de l’asile, un processus de mise à niveau du cadre juridique et institutionnel national sera lancé dans l’immédiat. Objectif, doter le pays d’un système de gestion conforme aux standards internationaux. En attendant, «les cas des personnes détentrices, à ce jour, de documents délivrés par la Représentation du Haut Commissariat pour les Réfugiés (HCR) à Rabat seront traités en priorité», nous informe un communiqué conjoint des trois départements.
Concernant les étrangers en situation administrative irrégulière, des instructions ont été données aux autorités compétentes pour continuer de traiter les personnes en situation de séjour irrégulier dans le strict respect de la loi et de veiller à la protection de leurs droits et de leur dignité. «Une commission interministérielle établira dans les jours à venir un cadre procédural pour l’examen, au cas par cas et selon des critères précis, de la situation juridique de certaines catégories d’étrangers en situation administrative irrégulière», précise le communiqué.
Les recommandations du rapport du CNDH relatives aux étrangers en situation régulière feront l’objet d’un examen approfondi. Cela étant, «les autorités marocaines continueront leur lutte sans relâche contre les réseaux de trafic des migrants et de traite des personnes». Au programme, le renforcement du dispositif juridique et des actions de sensibilisation en la matière.
Le Maroc ne peut agir seul sur le terrain de l’immigration. «Les partenaires du Maroc, notamment l’Union européenne, sont également concernés au premier plan par la nouvelle donne migratoire et doivent faire preuve d’un engagement plus concret dans leur appui à la mise en œuvre de cette nouvelle politique marocaine d’immigration », prévient-on dans le communiqué. De même, «une attitude responsable est requise de la part des pays voisins».
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Au Maroc le roi condamne le racisme
Le meurtre d’un jeune Sénégalais à Rabat en août dernier a suscité une vive indignation. Aujourd’hui, le Maroc prend un nouveau tournant en essayant d’améliorer sa politique d’immigration. Dès demain, des associations se rassembleront devant le palais pour réitérer leur engagement.
Suite à l’appel de plusieurs organisations marocaines, notamment de l’Association démocratique des femmes du Maroc, l’association Lumière sur l’émigration clandestine au Maghreb, le Conseil des migrants subsahariens au Maroc, le Groupe antiraciste d’accompagnement et de défense des étrangers et migrants et d’autres associations, un rassemblement est prévu demain à 17h devant le Parlement marocain. «Beaucoup de plaintes rarement des condamnations, les ressortissants subsahariens vivant au Maroc sont victimes d’actes de violence et de racisme, tant de la part des autorités (rafles, arrestations, tabassages, déportations) que de la part de simples citoyens (insultes, discriminations, agressions).Entre juin et août 2013, quatre crimes racistes ont été commis près de Nador, à Tanger et à Rabat ayant pour auteurs des policiers ainsi que des citoyens ordinaires. Face à cette montée des violences et de l’intolérance, nous appelons tous les citoyens à se mobiliser pour stopper cette vague raciste, combattre l’impunité et les discriminations», lit-on de le communiqué de cette campagne antiraciste. A la prochaine rentrée parlementaire du 24 octobre prochain, les députés marocains négocieront, pour adoption, un projet de loi portant sur l’incrimination de toutes formes de racisme au Maroc. «Le Maroc est devenu une terre d’accueil pour les migrants. Ainsi, à titre d’illustration, le nombre d’immigrés issus des pays d’Afrique subsaharienne a quadruplé», a déclaré le roi du Maroc Mohammed VI, mercredi lors d’une session de travail, au palais de Casablanca. En ajoutant vouloir «réitérer la nécessité de procéder à la régularisation de la situation de ces personnes en matière de résidence et d’activités qu’elles exercent, au même titre que les immigrés réguliers des autres nationalités, dont les immigrés subsahariens».
Ces déclarations viennent au lendemain de la publication du rapport du Conseil national des droits de l’homme au Maroc. Une mesure jugée tardive, selon la journaliste marocaine, Houda Belabdar. «On est en 2013 et il a fallu en arriver jusque- là pour qu’une loi pareille puisse pointer le bout de son nez !», s’insurge-t-elle. «Personnellement, je n’irai pas jusqu’à applaudir une telle initiative. C’est le minimum qu’un pays comme le Maroc, qui se veut ouvert, puisse avoir. Pour ce qui est des mentalités, il nous faudra des mesures draconiennes pour en finir, une bonne fois pour toutes, avec des fléaux comme celui-là. Ce «nous» ne renvoie pas uniquement aux citoyens marocains, mais aux Maghrébins et arabes en général», conclu-t-elle.
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