Chers amis lecteurs de solidmar,

Solidmar est fatigué ! Trop nourri ! En 8 ans d’existence il s’est goinfré de près de 14 000 articles et n’arrive plus à publier correctement les actualités. RDV sur son jumeau solidmar !

Pages

vendredi 13 septembre 2013

Sahara Occidental : Le Maroc a menti



33
GENEVE (© 2013 Afriquinfos) – Une fosse commune datant de 1976 a été découverte au Sahara Occidental. Cette macabre trouvaille, qui met en lumière les mensonges que le Maroc soutient depuis des années, a été présentée hier devant le Conseil des Droits de l'Homme de l'ONU à Genève.

Aba Ali Said Daf avait 13 ans quand il a entendu des soldats marocains exécuter son père et son frère aîné. Aujourd’hui, 37 ans après, il n’a rien oublié. Le père et le fils viennent tout juste d’être retrouvés avec six autres cadavres dans une fosse commune découverte par l’équipe espagnole d’investigation menée par Francisco Etxeberria.
« Vers les 8 heures du soir, un militaire marocain est arrivé en jeep » raconte Aba Ali Said Daf. « Il a appelé Mohamed Mouloud en premier. Il lui a demandé : « Où se cache le Polisario ? » Mohamed Mouloud a dit qu’il ne savait rien du Polisario. Alors le soldat, sans rien ajouter, lui a tiré une balle en plein cœur. Puis il a appelé Abdelahe Ramdane, il lui a posé la même question, et il l’a exécuté pareil. Celui qui les a exécutés avait un pistolet, mais il utilisait un fusil pour les tuer ».
Le fusil en question a été retrouvé dans la fosse, de même que des papiers d’identité espagnols appartenant aux victimes au nombre de huit, dont deux avaient moins de 18 ans. Victimes qui, selon l’Etat marocain, sont décédées après avoir été emmenées en prison.

Les mensonges de la couronne
Durant des décennies, le Maroc avait ignoré les familles des Sahraouis disparus. Et puis, en 2004, l’actuel roi du Maroc Mohammed VI a créé l’Instance Equité et Réconciliation, pour indemniser les familles et faire amende honorable des crimes commis sous le règne de son père, Hassan II.
En 2006, un rapport de cette même Instance présente une liste des victimes, sur laquelle ne figurent que quatre des huit victimes retrouvées dans cette fosse. De plus, le rapport affirme que ces quatre personnes en question avaient été amenées en prison, où elles y avaient trouvé la mort.

Que justice soit faite
L’enquête d’investigation, répondant à une pétition de l’Association des familles des prisonniers et disparus Sahraouis, est venue chercher la vérité, et l’a trouvée en juin dernier : le Maroc a menti. Cette semaine, Francisco Etxeberria et son équipe se sont rendus au Conseil des Droits de l’Homme à Genève pour présenter à l’ONU les preuves accablantes contre le Royaume.
« Ce mensonge sur ces quatre victimes remet en question la crédibilité du document officiel publié par le Maroc dans son ensemble » souligne Francisco Etxeberria. « C’est pourquoi nous nous rendons jeudi (12 septembre) à Genève, à l’ONU, pour leur demander d’intervenir ».
Tout ce qu’ils veulent, c’est que justice soit faite. Etxeberria a mené des fouilles similaires dans bien des points du globe, mais il ne se remet pas pour autant de ce qu’il a déterré en même temps que ces corps : « le sentiment de l’injustice perpétuelle au fil du temps, la nécessité de savoir ce qui est arrivé aux êtres chers, le deuil qui ne s’arrête jamais… ».
Pour cela, le Maroc est responsable. Et son mensonge est maintenant manifeste.
Afriquinfos
Posté par amaidan-salah
----------------------------------------------------------------------------------------------------------
Par Philippe Leclercq, militant de la paix et Président de l'Association de Solidarité avec le Peuple Sahraoui, 14/9/2013

Le désert est en train de parler : les Sahraouis exigent des explications !

Comme il a été relaté ici, des experts espagnols ont confirmé la découverte de fosses communes au Sahara Occidental, à Fadret Leguiaa, près d’Amgala et Mehiris.
Des corps ont déjà été identifiés et on sait désormais que des enfants ont été assassinés en février 1976. Amnesty International s'est également saisi du dossier et demande que toute la lumière soit faite !
Mais par ailleurs, l'identification des victimes a permis de découvrir que l'instance officielle marocaine chargée de la recherche des cas de violations des droits de l'homme par l’État marocain a menti. Désormais, c'est le désert qui parle !
Je cite l'expression sahraouie : "La dénommée "Instance Équité et Réconciliation" et le dénommé "Conseil Consultatif des Droits de l'Homme" (antécédent de l'actuel "Conseil National des Droits de l'Homme"), ont affirmé officiellement en 2006 et en 2010, que quatre des victimes, aujourd'hui exhumées et identifiées, sont mortes quatre mois après la véritable date de leur assassinat et qu'elles sont mortes dans une caserne militaire de la ville de Smara."
Alors évidement, les Sahraouis sont en droit d'exiger des explications sur ce présumé mensonge. Comme le rappelle l’Association des familles et disparus sahraouis (AFAPREDESA), depuis fin 1975 début de l’occupation du Sahara Occidental par le Maroc, "des milliers de Sahraouis, hommes, femmes et enfants, ont disparu dans les tristement célèbres bagnes marocains. Aujourd’hui, nous n’avons toujours pas de nouvelles précises pour plus de 550 personnes."
Ce dossier vient en plus de la recherche des coupables de l'assassinat !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire