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Par Romain Dautcourt, 3/7/2013
Par Wail Fakih
Selon la télévision égyptienne, le secrétaire général du gouvernement vient de démissionner, à moins d’une heure de l’expiration de l’ultimatum lancé par l’armée au président Morsi.
Morsi destitué par l’armée ! Amère victoire !
Déclaration de l’Organisation Communiste Marxiste-Léniniste Voie Prolétarienne
Le
3 juin à 21 heures, au terme d’un ultimatum, l’Armée égyptienne a
destitué Mohamed Morsi, président élu démocratiquement. Elle affirmait
ainsi répondre aux aspirations du peuple égyptien qui depuis la fin du
mois de juin, hommes et femmes confondus, manifestait par millions
contre la politique des Frères musulmans au pouvoir et les menaces
qu’ils font peser sur les libertés politiques. Le fond social de ces
manifestations est la dégradation de la situation économique du pays,
avec ses conséquences dramatiques pour les travailleurs : chômage,
inflation. Les grèves des ouvriers et ouvrières des usines, qui avaient
commencé avant la chute de Moubarak, n’ont cessé de se développer.
Le
mouvement d’opposition à Morsi a commencé dans les villes, qui pour la
plupart n’avaient pas voté en faveur du candidat des Frères musulmans,
s’est ensuite étendu à toute l’Egypte. Le mouvement qui a exigé le
départ de Morsi s’étend des travailleurs exploités à la bourgeoisie
libérale. Cette dernière partage avec les Frères musulmans la défense de
l’économie libérale et l’attachement à l’alliance avec les USA. Elle
s’oppose à leurs conceptions sociales qui expriment les aspirations
d’une moyenne bourgeoisie rurale et traditionaliste, bien qu’ils aient
aussi en leur sein de grands bourgeois.
L’Armée, en dépit
de son soutien affirmé au peuple, n’est en rien porteuse de ses
intérêts. Elle représente une force économique considérable et une
puissance politique qui a contrôlé le pouvoir depuis 1952. Depuis
l’élection de Morsi, elle se trouvait confrontée à une tentative de
marginalisation toute relative. Cette armée n’a jamais reculé, depuis la
chute de Moubarak, devant une répression violente des manifestations
lorsqu’elle l’a jugé nécessaire. Le 9 octobre 2011, ses chars ont écrasé
des coptes qui protestaient contre la censure par la télévision des
agressions dont ils étaient victimes : 25 personnes tuées et 300
blessées. Cette armée, équipée par les USA, qui lui allouent chaque
année plus d’un milliard de dollars, est plus une affaire commerciale,
une force de contrôle populaire par ses services de sécurité
hypertrophiés, qu’une force combattante.
Le peuple
mobilisé a obtenu le départ de Morsi. Il a fait preuve de sa
détermination et de son courage. Il a exprimé la profondeur de ses
aspirations à une autre vie. Mais il n’a changé que la couleur de ses
oppresseurs. Les programmes des libéraux ainsi que de l’armée d’une
part, des Frères musulmans d’autre part, sont bien différents dans le
domaine sociétal, dans le rapport à la religion, mais ils sont
identiques sur le plan économique (libéralisme) et en politique
étrangère, en particulier pour ce qui concerne la coopération avec
Israël. Il ne faut pas attendre de l’Armée qu’elle défende les droits
des femmes, agressées et violées par centaines pendant les
manifestations. En 2011, ce sont ses soldats qui avaient agressé sur la
place Tahir, une femme voilée, lui arrachant ses vêtements.
Le
peuple mobilisé a obtenu le départ de Morsi. Ce départ est applaudi
aussi bien par l’Arabie saoudite qui y voit un revers pour le Qatar,
principal soutien et bailleur des fonts du gouvernement Morsi, que par
Bachar el Assad, le « démocrate » bien connu. Les USA ont eu une
réaction mesurée, car les Frères musulmans ne les gênaient guère.
Toutefois, ils n’ont pas à craindre de l’Armée une orientation politique
et économique qui aille à l’encontre de leurs intérêts. Et ils savent
qu’elle s’emploiera à assurer un retour à l’ordre en Egypte.
Le
peuple, les travailleurs exploités, ont été « volés » de leurs
mobilisations. Inorganisés, ils n’étaient pas en mesure de faire valoir
leurs intérêts économiques et politiques, en face des deux principales
forces politiques de l’Egypte, l’Armée et la Confrérie des Frères
musulmans. Ce sera nécessairement contre elles qu’ils devront imposer
ses intérêts. Sans organisation, sans parti porteur des intérêts des
exploités, ces derniers seront toujours frustrés de leurs combats et de
leurs sacrifices et contraints de choisir entre la peste et le choléra.
Les
soulèvements populaires ne cesseront pas. Pas plus en Egypte
qu’ailleurs. Mais les conditions politiques et organisationnelles pour
les transformer en une véritable révolution, ouvrant une autre
perspective, sont à construire, aussi bien en Egypte, dans les autres
pays arabes, que dans les pays d’Europe.
Vive les luttes du peuple égyptien !
Vive la solidarité ouvrière et internationaliste !
Armées des peuples ?
J'ai
suivi avec un grand intérêt les derniers événements en Egypte. .Je
partage parfaitement cette régulation de la Révolution égyptienne par
le peuple descendu en masse dans la rue et non par l'armée comme le
prétendent le président déchu , son parti et les médias ennemis.
Sans cette intervention de l'armée , l'Egypte irait droit vers une république islamique à l'exemple de l'Iran si ce n'est pire .
Tous
les observateurs au fond d'eux-mêmes savent qu'il s'agit de plus en
plus d'une dérive et que les islamistes ont volé la Révolution
égyptienne des jeunes à cause des pétrodollars du Qatar et de l'Arabie
Saoudite avec la bénédiction et la médiation de Qaradaoui .
Les
Egyptiens et les Tunisiens ont subi le même traitement et ce n'est pas
par hasard que les jeunes tunisiens emboîtent aujourd'hui le pas aux
Egyptiens et revendiquent exactement la même chose(1).Les deux peuples
tunisiens et égyptiens ont vu leurs Révolutions volées par les
islamistes milliardaires financés par le Qatar et l'Arabie Saoudite, ce
qui nous a déçus nous aussi en tant qu'observateurs.
En
ce 3 juillet 2013, force est de constater que l'armée égyptienne
,fidèle à ses principes , s'est mise courageusement et dignement du côté
de son Peuple.
Toutes les dictatures arabes , la peur au ventre , crient au coup d'Etat militaire.
J'ai
suivi tous les discours de Morsi .Lorsqu'il a dit ,dans son avant
dernier discours ,qu'il allait frapper les mains de ses ennemis , cela
m'a fait peur, moi qui ne suis pas un citoyen égyptien.
Il ne
dit pas qu'il demandera à la justice de faire son travail dans un Etat
de droit et de démocratie..On peut compter à chaque discours une
vingtaine de fois la répétition de "ana", moi. C'est un dictateur en
herbe en plus de son fanatisme religieux.
Le conflit a commencé
au moment où les démocrates ont quitté la commission formée pour la mise
au point de la constitution et malgré leur départ , les islamistes ont
continué leur travail et il les a soutenus et encouragés à finir leur
sale boulot heureusement à revoir aujourd'hui .
La goutte qui a
fait déborder le verre est la nomination du gouverneur du Luxor , site
touristique par excellence, personnage qui appartient à la jamaa qui a
commis un attentat justement dans cette ville , ce qui a coûté la vie à
plusieurs touristes étrangers à l'époque.
Il faut être un dictateur sanguinaire ou un débile mental pour commettre une telle faute politique.
J'ai apprécié la manière dont l'armée égyptienne a tranché ce conflit et les mesures prises.
Dans un pays comme la Maroc et l'Algérie , sans l'aide de l'armée , il est presque impossible de changer les régimes en place.
Si
l'armée a le devoir de protéger le peuple de ses ennemis , elle sait
très bien que le régime peut atteindre le stade où il se transforme en
un véritable ennemi du peuple et il est de son devoir d'intervenir.
J'ai
toujours dit que l'armée doit dépendre du parlement issu du peuple et
que les décisions la concernant soient prises à la majorité
absolue.C'est extrêmement dangereux pour les peuples et la paix à
travers le monde , que l'armée dépende d'une seule personne , d'un
président ou un roi dictateur ou qui a l'esprit dérangé par exemple.
Au
Maroc ,depuis les deux putschs héroïques de 1971 et 1972 , Hassan II
a tout fait pour couper définitivement notre valeureuse armée de son
Peuple.
D'abord il a trouvé cette idée de la récupération du
Sahara Occidental pour l'éloigner de lui avant tout , ensuite , il a
écarté les officiers amazighs des postes clés de l'armée puisque
c'étaient eux qui avaient fait les deux coups d'Etat manqués de 1971 et
1972.
A partir du recrutement et de la formation , il a coupé
l'armée du Peuple qu'elle est censée défendre avant le territoire , ses
frontières , son unité et intégrité.
Notre armée , comme chez
les Pharaons et dans le culte de la personne , est formée pour adorer le
roi-dieu ce qui est aux antipodes de sa mission et de son devoir envers
le Peuple qui la nourrit et qu'elle devrait défendre en premier lieu
même contre un président ou roi dictateur qui s'auto-proclame son
chef suprême par abus de pouvoir , ce que chacun sait très bien ..
Quand est-ce que l'armée marocaine et algérienne vont redevenir les armées des peuples marocain et algérien ?
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