Le 25 juin 2013 se sont ouverts 3
procès contre 5 militants de Sidi Ifni :
- Mardi 25 juin 2013 : Brahim Bara, Hasssan
Agherbi, Mohamed Amzouz sont convoqués devant le tribunal d’Agadir pour
un dossier qui remonte à 2007, suite à une plainte déposée
contre eux et de faux témoins, c’est un procès monté de
toute pièce . Il remonte à 2007 quand les habitants de Sidi Ifni s’étaient
mobilisés suite au décès d’une mère, Aziza, par manque de soins dans l’hôpital de
la ville. Toute la population s’était alors soulevée, puis organisée en
coordination pour exiger le droit à la Santé, des équipements et un service de
qualité.
Brahim Bara, Hasssan Agherbi, Mohamed Amzouz, les
principaux leadeurs de ce mouvement avaient été lourdement condamnés. Après une
campagne de solidarité nationale et internationale, ils sont
libérés en 2008. Mais la plainte
n’est pas retirée, ils sont de nouveau convoqués et jugés pour une
affaire montée de toute pièce. De nouveaux (faux)
témoins ont été présentés. Lors de l’audience, ils ont
niés les faits.
Mohamed Amzouz et Rachid Bouhafra ont été présentés ce mardi 25 juin 2013 devant le tribunal de Tiznit. Leur procès a été reporté au vendredi 28 juin 2013.
Mohamed Amazouz comparaitra dans un autre procès avec
Brahim Bara et Hassan Agherbi
- Les 2 frères Youssef et Karim Lembidae sont passés devant le tribunal d’Agadir. Ils seront jugés mardi 2 juillet 2013*
Mohamed Amzouz et Rachid Bouhafra ont été présentés ce mardi 25 juin 2013 devant le tribunal de Tiznit. Leur procès a été reporté au vendredi 28 juin 2013.
Bouhafra Rachid a été arrêté jeudi 6
juin à Ifni. Il est diabétique, son arrestation fait suite aux
derniers évènements qui avaient éclaté à Ifni lundi 29 avril 2013 au soir, une
manifestation des jeunes pour l'emploi à Ifni bloquée par les forces de
répression.
Mohamed Amzouz est convoqué mercredi 26 juin au tribunal de Tiznit pour une autre nouvelle affaire. Pas
moins de 3 dossiers pour le seul Mohamed Amzouz !
Jeudi 27 juin, tribunal Tiznit , le procès de Mohamed Amazouz a été reporté
à octobre
Vendredi 28 juin, tribunal Tiznit : Bouhafra et Mohamed
Amazouz sont condamnés à 8 mois de prison et 5000dh d'amende chefs
d'inculpation: jet de pierre, insultes , menaces contre fonctionnaires, sit in
non autorisé...- Les 2 frères Youssef et Karim Lembidae sont passés devant le tribunal d’Agadir. Ils seront jugés mardi 2 juillet 2013*
Karim Lembidae, 17 ans a été arrêté dans
la nuit du 2 mai 2013,Youssef Lembidae, militant actif à
Ifni, de la coordination, du M20F, a été arrête lundi 6 mai.
Les deux frères Lambidae ont été arrêtés puis condamnés à 8 mois et
1000dh d’amende chacun.
Mardi 2 juillet 2013, le tribunal
d’Agadir vient de confirmer la peine des 2 frères Karim et Youssef Lambidae : 8
mois de prison et 1000dh d’amende.
Rappel : La résistance
d’Ifni:
Lundi 29 avril 2013 au
soir, une
manifestation des jeunes pour l'emploi à Ifni a été bloquée par les forces de
répression. A partir de 21h, les slogans pour l'emploi, se sont radicalisés, en
solidarité avec la population de Laayoun contre la répression. Les affrontements
ont duré toute la nuit.
2008 |
La petite ville d’Ifni avait déjà connu en 2008 un mouvement de luttes exemplaire et très puissant, pour l’emploi, un service de santé, des équipements sociaux, pour la redistribution des richesses du port au profit des habitants. Jeunes, chômeurs, femmes, marins, toute la ville d’Ifni s’était mobilisée contre le saccage, la casse sociale, les ravages qu’annonçait l’ère de la mondialisation néolibérale.
La répression sauvage s’abat sur la
ville : le samedi 7 juin 2008 dit le « samedi noir ».
Depuis les revendications de la
population sont restées lettre morte.
Avec le déclenchement du
M20F, la population a repris la lutte à Ifni. La coordination des
chômeurs se met en place, le mouvement des lycéens, Attac, Avec la crise, les
spoliations des terres et la répression, les luttes s’élargissent
à de nouveaux secteurs : un mouvement important des paysans de la régions des
Aït Baamrane s’organise ainsi que les familles des détenus politiques .
Les habitants d’Ifni ont décrété un sit in ouvert jusqu’à la
satisfaction des revendications : emplois, distribution des richesses
au profit de la ville, …
Ifni, petite ville, vit du port, mais
la pêche est accaparée par les puissants. Le petit port d’Ifni rapporte des
milliards aux étrangers et rien n’est investi dans la ville.
La population poursuit la lutte et
réclame du travail, des infrastructures, des équipements, que les richesses du
port profitent à la ville et ses habitants.
Ces procès ne font qu’alimenter un
climat de tension et de terreur à Ifni. Empêtré dans une crise économique,
sociale et politique , le pouvoir incapable de trouver des solutions autre que
la fuite en avant. A Ifni comme dans les nombreuses régions
du Maroc, les luttes se poursuivent et comme le rappelle Brahim Bara « au
milieu de la tempête, on ne sent plus le vent. »
Il est important de rester vigilant,
de soutenir les militants, d’exiger l’arrêt de la répression et de la criminalisation
des luttes, la fin des poursuites et, l’annulation des procès fabriqués de toute
pièce contre les habitants de Sidi Ifni.
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