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samedi 6 juillet 2013

Lettre ouverte aux autorités : Situation alarmante des détenus politiques en grève de la faim dans la prison de Toulal à Meknès et appel à libération urgente

Par Solidmar, 4/7/2013

Lettre ouverte à Messieurs Le ministre de la Justice du Maroc, Le ministre de l’Intérieur du Maroc, Le ministre  des Affaires Extérieures de France, Le président du CNDH, Le président de l'Asdhom, L’ambassadeur du Maroc en France,


 Messieurs,

 Au Maroc il n’y a plus de prisonniers politiques et la torture, c’était il y a 30 ans, a affirmé le chef du gouvernement sur Tele5Monde


 Pur mensonge ! Année après année nous constatons la banalisation et l’aggravation des violations des droits de l’Homme au Maroc et au Sahara Occidental, surtout depuis que la jeunesse marocaine, à travers le Mouvement du 20 février et l’Union des Etudiants du Maroc, réclame la justice sociale, la liberté, la dignité… en un mot la démocratie,  « crime » que le Maroc, auto-proclamé exemplaire dans la défense des droits de l’Homme, ne devrait pas sanctionner par la prison, la torture et autres traitements dégradants !

 Comme il serait mal vu d’emprisonner officiellement pour soif de démocratie ces militants qui luttent pour un État de droit,  il est d’usage dans ce pays modèle d’extorquer par la torture des aveux, prétextes à accusations diverses comme troubles à l’ordre public, entrave à la circulation, atteinte au sacré… voire tentative d’homicide. C’est ainsi que plusieurs centaines  de prisonniers d’opinion, militants de droits de l’Homme et syndicalistes ouvriers et paysans,  survivent dans les geôles du royaume où les conventions internationales ne sont pas respectées.

Cinq prisonniers politiques militants de l’UNEM, arrêtés en décembre 2012 et  incarcérés sans jugement, risquent de mourir à la prison Toulal 2 de Meknès.  Hassan Koukou, Soufiane Sghéri, Mounir Aït Khafou, Mohamed Eloualki et Hassan Ahmouch ont entamé leur troisième mois de grève de la faim dans des conditions de santé déplorables : perte de poids, vomissements, évanouissements, tension anormale, hémorragies. N’obtenant aucun changement, ils refusent aussi de s’alimenter en eau et en sucre… Le 2 juin trois d'entre eux ont été  transférés d’urgence à l'hôpital Mohamed V à Meknès où ils ont subi des mauvais traitements pendant 5 jours… menottés, alors qu'ils sont incapables de bouger. Hassan Koukou a été hospitalisé une deuxième fois, le 17 juin.

Leurs revendications portent d’abord sur l’amélioration de leurs conditions de détention conformément aux conventions internationales que le Maroc a signées, ainsi que sur la reconnaissance de leur statut de prisonnier politique qui accorde l'accès aux soins et aux visites, l'arrêt des mises au cachot et des tortures, l’interdiction des insultes et des agressions de la part des gardiens et des prisonniers de droit commun dont ils sont régulièrement victimes. Et bien sûr, la libération.

 Deux autres prisonniers détenus à Taza, Abdessamad AL HAYDOUR dont c’est la deuxième longue grève, et Tarik AL HAMANI  également très affaiblis, ont suspendu leur grève de la faim à Fès, grâce à l’intervention du CRDH auprès de l’administration pénitentiaire qui a également permis la libération provisoire de trois étudiants accusés d’atteinte à l’ordre public. Ces améliorations obtenues prouvent que leurs demandes sont légitimes.

 Vous avez  été interpelés par des députés français, des militants de droits de l’Homme, des parrains de prisonniers politiques, inquiets de cette situation. Vous êtes au courant de la situation des droits de l’Homme au Maroc, vous savez  que celle que rapporte la presse aux ordres de la monarchie est mensongère… Obtenir la libération de ces victimes devrait être pour vous une question d’honneur et d’humanité, et pour eux la réparation d’une injustice

 La France affirme son attachement au plein respect des droits de l’Homme partout dans le monde, et continue à cautionner la politique répressive de la monarchie chérifienne, véritable insulte pour ses citoyens qui souhaitent que le ministre des affaires étrangères révise sa position et contribue à la libération de ces hommes afin qu’ils retrouvent  santé et vie normale, s’il est encore temps

 Je vous prie de croire, Messieurs, en ma considération. 
 Marie-José Fressard
Présidente de Solidarité Maroc 05
Marraine de Hassan Dah, prisonnier politique sahraoui de 26 ans,
journaliste, militant de droits de l’Homme
 condamné à 30 ans de prison       

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