Par Amirouche Mehidi, 4/1/2013
Le droit international et la question du Sahara occidental
Dans un livre intitulé: Le droit international et la
question du Sahara occidental, Frank Ruddy qui est un ambassadeur
américain en retraite et ancien vice-président de la mission des
Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental
(MINURSO), déclare:
1) Concernant la lettre envoyée par les membres du congrès à Georges Bush junior:
"Cette
lettre insistait auprès du président pour qu’il « engage des démarches
pour garantir que son gouvernement fasse preuve de respect à l’égard du
droit du peuple sahraoui de choisir démocratiquement son propre avenir
politique et économique. » Cette déclaration décrit très bien la nature
du conflit au Sahara occidental. Le conflit ne porte pas sur le projet
marocain d’autonomie, dernière d’une longue série d’illusions que le
Maroc a créées au fil des ans pour détourner l’attention du monde du
problème réel : la saisie éhontée par le Maroc des terres du Sahara
occidental, saisie qui a privé le peuple du Sahara occidental du droit
de cité sur son propre avenir. Cette saisie, par le Maroc, était un
crime aussi flagrant que le fut, en son temps, la prise du Timor
oriental par l’Indonésie. Le journal britannique the Economist les
qualifia d’ailleurs de « double Anschluss. »
La nature du conflit est bien décrit et ne souffre d'aucune ambiguïté.
2) Circonstances de l'occupation du Sahara occidental
"Mais les faits sont des êtres têtus et en dépit des efforts du Maroc pour les dissimuler, ils ne disparaîtront pas. En 1975, la Cour internationale de Justice déclarait déjà que les faits « n’établissent l’existence d’aucun lien de souveraineté territoriale entre le territoire du Sahara occidental, d’une part, le Royaume du Maroc […] d’autre part ». La Cour internationale de Justice confirmait également l’applicabilité de la résolution 1514 (XV) de l’Assemblée générale de l’O.N.U. quant à la décolonisation du Sahara occidental et, en particulier, l’application du principe d’autodétermination grâce à l’expression libre et authentique de la volonté du peuple du Sahara occidental. Immédiatement après avoir reçu la mauvaise nouvelle portée par l’avis de la Cour, le Maroc a envahi le Sahara occidental et l’occupe depuis lors."
Les circonstances du déclenchement de la marche verte sont clairement décrits.
3) Accord de cessez-le-feu et organisation du référendum
"Un référendum sur la question de l’indépendance du Sahara occidental ou de son intégration au Royaume du Maroc était prévu pour 1991, mais il fut postposé jusqu’en 1994. J’ai organisé ce référendum et le Maroc l’a saboté lorsqu’il est devenu clair que les Sahraouis se prononceraient en faveur de l’indépendance. J’ai apporté les preuves de ce sabotage, exécuté avec la complicité de l’O.N.U., lors d’un témoignage devant une commission du congrès américain en 1995."
Le Maroc ne veut de référendum que s'il est sûr de la gagner. Étant sûr de le perdre il a saboté le projet.
Des extraits du livre sont visible sur:
http://repi.ulb.ac.be/en/publications-livres-details_ledroitinternationaletla.html
Référendum au Sahara occidental: L'avis de James Baker
Un référendum au Sahara occidental qui puisse implémenter l’autodétermination du peuple du Sahara occidental est tout à fait possible. C'est l'avis de James BAKER dans une interview au PBS-TV (USA) le 18 août 2004.
Pour l'interview complète lire: http://arso.org/BakerPBS.htm
Rappelons que James BAKER est le secrétaire d'état aux affaires étrangères des USA du temps de Georges W BUSH junior.
Lui-même Georges se présente comme un ami du royaume du Maroc. Quelqu'un qui normalement arrange le Maroc.
Sur le plan de règlement signé en 1991 par les deux parties, il disait:
" JAMES A. BAKER III : Bien sûr, ce serait une conclusion qu'on pourrait comprendre, n'est-ce pas ? Il y a 10 ou 11 ans le Maroc a proclamé en public et en privé qu'il voulait le plan de règlement et qu'il voulait ce référendum, puis vers la fin, juste après que la liste des électeurs ait été établie, après l'identification, le Maroc a affirmé, le plan n'est plus applicable, nous n'allons pas continuer avec le plan de règlement."
Sur la colère des Sahraouis il disait:
" JAMES A. BAKER III : Bien sûr, parce qu'on leur a promis un référendum. L'autre côté a été d'accord avec le référendum jusqu'au moment même du référendum et s'est alors retiré. Et ensuite il y a le plan que j'ai mis sur la table, qui a obtenu l'appui unanime du Conseil de sécurité, 15 à zéro, et qui a été ensuite rejeté par le Maroc. Ainsi je suis sûr que les Sahraouis vont dire, attendez une minute, que faire pour arriver à l'autodétermination ? Que devons-nous faire ? Nous avons dit que nous allons inclure - non, ils n'ont pas dit ça, c'est moi qui l'ai dit - nous allons inclure toute la population du Sahara Occidental comme votants dans le référendum d'autodétermination. Et les Marocains ont manifestement peur, même de cela".
Sur sa frustration et sur l'acceptation du roi HASSAN II du référendum avant qu'il ne se rétracte:
MISHAL HUSAIN : Blâmez-vous les Marocains ? Pensez-vous qu'ils ont déplacé le poteau des buts dans ce conflit ?
JAMES A. BAKER III : Je n'ai pas dit qu'ils ont déplacé le poteau des buts, mais ils étaient d'accord avec Javier Perez de Cuellar, l'ancien secrétaire général des Nations Unies, d'appliquer le plan de règlement qu'il avait élaboré. Et pendant 10 ou 11 années, même pendant deux ou trois ans de mon mandat, nous avons pris des mesures pour le mettre en oeuvre. Et quand nous avons réussi à identifier les personnes autorisées à voter, les Marocains ont refusé le plan. Pourquoi ont-ils fait cela ? Il faut le leur demander, mais je suppose que c'était parce qu'ils craignaient de ne pas gagner la votation.
MISHAL HUSAIN : Cela doit très frustrant pour vous ?
JAMES A. BAKER III : J'ai déclaré au roi, au roi Hassan en particulier, j'ai dit, votre majesté, si vous ne voulez pas du plan de règlement ne dites pas que vous le voulez, parce que je pense que nous sommes capables de le réaliser. Et les Marocains ont continué à dire qu'ils le voulaient, pas seulement le roi mais tous ses courtisans également."
La solution était à portée de la main et le Maroc déclare qu'il n'en veut plus.
Vous remarquerez que James BAKER est allé jusqu'à lui dire est-ce que vous êtes sur d'accepter le référendum, le roi lui a dit oui.
Afligeant.!
1) Concernant la lettre envoyée par les membres du congrès à Georges Bush junior:
Franck Ruddy |
La nature du conflit est bien décrit et ne souffre d'aucune ambiguïté.
2) Circonstances de l'occupation du Sahara occidental
"Mais les faits sont des êtres têtus et en dépit des efforts du Maroc pour les dissimuler, ils ne disparaîtront pas. En 1975, la Cour internationale de Justice déclarait déjà que les faits « n’établissent l’existence d’aucun lien de souveraineté territoriale entre le territoire du Sahara occidental, d’une part, le Royaume du Maroc […] d’autre part ». La Cour internationale de Justice confirmait également l’applicabilité de la résolution 1514 (XV) de l’Assemblée générale de l’O.N.U. quant à la décolonisation du Sahara occidental et, en particulier, l’application du principe d’autodétermination grâce à l’expression libre et authentique de la volonté du peuple du Sahara occidental. Immédiatement après avoir reçu la mauvaise nouvelle portée par l’avis de la Cour, le Maroc a envahi le Sahara occidental et l’occupe depuis lors."
Les circonstances du déclenchement de la marche verte sont clairement décrits.
3) Accord de cessez-le-feu et organisation du référendum
"Un référendum sur la question de l’indépendance du Sahara occidental ou de son intégration au Royaume du Maroc était prévu pour 1991, mais il fut postposé jusqu’en 1994. J’ai organisé ce référendum et le Maroc l’a saboté lorsqu’il est devenu clair que les Sahraouis se prononceraient en faveur de l’indépendance. J’ai apporté les preuves de ce sabotage, exécuté avec la complicité de l’O.N.U., lors d’un témoignage devant une commission du congrès américain en 1995."
Le Maroc ne veut de référendum que s'il est sûr de la gagner. Étant sûr de le perdre il a saboté le projet.
Des extraits du livre sont visible sur:
http://repi.ulb.ac.be/en/publications-livres-details_ledroitinternationaletla.html
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Un référendum au Sahara occidental qui puisse implémenter l’autodétermination du peuple du Sahara occidental est tout à fait possible. C'est l'avis de James BAKER dans une interview au PBS-TV (USA) le 18 août 2004.
Pour l'interview complète lire: http://arso.org/BakerPBS.htm
Rappelons que James BAKER est le secrétaire d'état aux affaires étrangères des USA du temps de Georges W BUSH junior.
Lui-même Georges se présente comme un ami du royaume du Maroc. Quelqu'un qui normalement arrange le Maroc.
Sur le plan de règlement signé en 1991 par les deux parties, il disait:
" JAMES A. BAKER III : Bien sûr, ce serait une conclusion qu'on pourrait comprendre, n'est-ce pas ? Il y a 10 ou 11 ans le Maroc a proclamé en public et en privé qu'il voulait le plan de règlement et qu'il voulait ce référendum, puis vers la fin, juste après que la liste des électeurs ait été établie, après l'identification, le Maroc a affirmé, le plan n'est plus applicable, nous n'allons pas continuer avec le plan de règlement."
Sur la colère des Sahraouis il disait:
" JAMES A. BAKER III : Bien sûr, parce qu'on leur a promis un référendum. L'autre côté a été d'accord avec le référendum jusqu'au moment même du référendum et s'est alors retiré. Et ensuite il y a le plan que j'ai mis sur la table, qui a obtenu l'appui unanime du Conseil de sécurité, 15 à zéro, et qui a été ensuite rejeté par le Maroc. Ainsi je suis sûr que les Sahraouis vont dire, attendez une minute, que faire pour arriver à l'autodétermination ? Que devons-nous faire ? Nous avons dit que nous allons inclure - non, ils n'ont pas dit ça, c'est moi qui l'ai dit - nous allons inclure toute la population du Sahara Occidental comme votants dans le référendum d'autodétermination. Et les Marocains ont manifestement peur, même de cela".
Sur sa frustration et sur l'acceptation du roi HASSAN II du référendum avant qu'il ne se rétracte:
MISHAL HUSAIN : Blâmez-vous les Marocains ? Pensez-vous qu'ils ont déplacé le poteau des buts dans ce conflit ?
JAMES A. BAKER III : Je n'ai pas dit qu'ils ont déplacé le poteau des buts, mais ils étaient d'accord avec Javier Perez de Cuellar, l'ancien secrétaire général des Nations Unies, d'appliquer le plan de règlement qu'il avait élaboré. Et pendant 10 ou 11 années, même pendant deux ou trois ans de mon mandat, nous avons pris des mesures pour le mettre en oeuvre. Et quand nous avons réussi à identifier les personnes autorisées à voter, les Marocains ont refusé le plan. Pourquoi ont-ils fait cela ? Il faut le leur demander, mais je suppose que c'était parce qu'ils craignaient de ne pas gagner la votation.
MISHAL HUSAIN : Cela doit très frustrant pour vous ?
JAMES A. BAKER III : J'ai déclaré au roi, au roi Hassan en particulier, j'ai dit, votre majesté, si vous ne voulez pas du plan de règlement ne dites pas que vous le voulez, parce que je pense que nous sommes capables de le réaliser. Et les Marocains ont continué à dire qu'ils le voulaient, pas seulement le roi mais tous ses courtisans également."
La solution était à portée de la main et le Maroc déclare qu'il n'en veut plus.
Vous remarquerez que James BAKER est allé jusqu'à lui dire est-ce que vous êtes sur d'accepter le référendum, le roi lui a dit oui.
Afligeant.!
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