Par AHMADOU EL-KATAB, Libe ma
Mustapha Ramid |
Le ministre était accompagné des présidents des conseils municipal d’Al Ouattia et ruraux de Ch’Bika et Lamsid, ainsi que du président du conseil provincial, du président du tribunal de Tan Tan et du procureur du Roi. Sitôt arrivé au palais de justice, des heurts ont commencé. Les représentants des associations locales des droits de l’Homme ont exprimé leur colère face au refus des forces de l’ordre de les laisser accompagner le ministre qui a ordonné au procureur du Roi de faire saisir les haut-parleurs utilisés par les greffiers et autres agents du parquet.
Dans le hall du palais, le ministre s’est rendu compte de l’absence de sièges permettant l’attente ainsi que d’une sonorisation dans les différentes salles d’audience. Il a donné ses instructions pour que ces équipements soient installés ainsi que l’aménagement d’un lieu de culte. Le ministre qui était attendu en fin de matinée, a fait une pause chez le gouverneur et n’est arrivé au tribunal qu’à 16 heures, marquant ainsi la ponctualité qui caractérise nos dirigeants. Éludant une question posée sur les raisons de ce retard, le ministre a indiqué que la visite dans les provinces du Sud entre dans le cadre de celles qu’il se propose d’effectuer dans tous les tribunaux du Royaume. Il a indiqué la tenue prochaine d’une conférence sur la justice et les médias et que dans le cadre de la restructuration des tribunaux, un service sera créé pour permettre la communication entre la justice et la presse.
Avant de clore cette visite qui s’était caractérisée par un déploiement sans précédent des forces de l’ordre, le ministre a reçu des citoyens qui se sont plaints de l’injustice qui prévaut à Tan Tan et qui a permis à certains élus de les déposséder de leurs terres, disent-ils. Passant devant le groupe de fonctionnaires qui criaient que le tribunal n’appartient ni à Benkirane ni au PJD, le ministre a levé les doigts en signe de zéro. Auparavant, il avait ordonné de procéder à l’interpellation de tous ceux qui tentaient de rentrer dans la salle des audiences fermée par les forces de l’ordre.
A Guelmim où il a débarqué le lendemain, le ministre a dû affronter plusieurs dizaines de mécontents dont les représentants des cadres chômeurs, ceux des handicapés et les justiciables qui attendent l’exécution de jugements contre les Grands Moulins de Guelmim. Sans parler des membres de l’Association des victimes d’injustice à Guelmim.
Parmi ces protestataires, certains ont porté des masques signifiant qu’ils ne veulent pas parler mais ont levé des banderoles demandant de mettre fin à la négligence dont ils sont victimes et que justice leur soit rendue.
A Sidi Ifni, autre étape de la tournée du ministre, le mécontentement n’était pas l’apanage des seuls fonctionnaires, mais également une grande partie de la population de la ville protestait contre les injustices dont elle est victime.
Comme son collègue de l’Education nationale, Mohamed El Ouafa, le ministre de la Justice et des Libertés n’était, apparemment pas le bienvenu dans les villes du Sud.
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