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dimanche 2 septembre 2012

Témoignages des jeunes détenus politiques : Viol et torture dans les commissariats !

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Par Soumia El Marbouh, 2/9/2012 


Suite à la manifestation contre « La cherté de la vie et l’augmentation des prix » organisée le 22 juillet 2012 et qui a été réprimée et dispersée à coups de matraques, 6 militants du mouvement du 20 février furent arrêtés (cliquez sur le lien pour en savoir plus) : Samir Bradelly, Abderrahman Assal, Traek Rouchdi, Youssef Oubella, Nour Essalam Kartachi et Laïla Nassimi, cette dernière étant poursuivie en liberté provisoire.

Les détenus sont aujourd’hui poursuivis « officiellement » pour rassemblement non autorisé, outrage à agent public et pour coups et blessures. Inculpations sans fondements pour cacher un procès politique en premier lieu.
Lors de leur audience devant le juge le 31 août dernier, ils ont affirmé avoir subi des agressions physiques et morales très graves. A travers leurs témoignages, les détenus nous ramènent à une époque sombre de l’histoire du Maroc, époque des procès politiques et des PV signés sous la torture : Introduction d’objets dans leur anus, insulte, humiliation arrachage des ongles et des cils… une histoire à faire rougir de honte tout Marocain digne et fier. Présent lors du procès le blogueur Larbi rapporte :
Devant leurs familles en larmes et l’ensemble des présents abasourdis par de tels faits, ils ont relaté les détails du traitement inhumain subi depuis leur arrestation. Ci – dessous leur récit dans une lettre ouverte adressée à l’opinion publique agrémentée des détails de leurs témoignages :

Après la manifestation réprimée du 22.07.2012 pour dénoncer la hausse des prix, la cherté de la vie et les détentions politiques, nous avons été kidnappés individuellement, par la police civile. Ils nous ont embarqué dans une fourgonnette, nous ont bandé les yeux et ont commencé à nous rouer de coups de poing, de pieds et de matraque. Tout cela était agrémenté d’humiliations et d’insultes.
Une fois arrivés au commissariat de police, ils nous ont dépouillés de nos vêtements et ont introduits des objets durs dans nos anus, ils ont également arraché nos cils, rapporte Nour Essalam Kartachi pour nous obliger à scander « Vive le Roi ». Samir Bradelly rapporte également au juge que cette scène lui a rappelé les vidéos de la Syrie où on leur demandait de dire « la ilaha illa bachar».
Ensuite, lors des interrogatoires et pour nous intimider, la police nous a raconté tous les détails de nos vies antérieures.
Après notre refus de signer le PV, sans l’avoir lu, ils ont essayé de nous arracher les ongles avec une tenaille rapporte Tarek Rouchdi. La police lui a dit : «Mal Rabbek Kats7ab Rassek F l’Espagne ?  Hmazal Ma Wsalna Lih», traduction « (juron) Te crois-tu en Espagne? On n’en est  pas encore là» 
Ils ont refusé de nous soigner, notamment Samir Bradelly qui avait une plaie profonde sur la tête, qui nécessitait plusieurs points de suture. Il a demandé de l’aide plusieurs fois mais en vain, il en a conclu qu’il allait passer la nuit ainsi, obligé de rester éveillé sans reposer sa tête sur le sol pour éviter une inflammation.
Après une grève de la faim, la police a enfin accepté à nous amener à un petit hôpital de quartier. Le plus gravement blessé, Samir a été soigné seulement avec de la Betadine. Pour les autres, le médecin s’est contenté de nous demander les noms sans administrer de soin.
Cependant, notre périple n’était pas terminé pour autant. Une fois arrivés au sein de la prison d’Oukacha, plusieurs prisonniers ont été enrôlés pour nous provoquer, nous agresser et nous harceler.
Laila quant à elle est poursuivie en état de liberté provisoire. Elle a constamment mal au dos à cause du tabassage, elle a rapporté avoir été matraquée sur sa poitrine et rouée de coups également.

A la fin nous :
  • Réaffirmons notre attachement à toutes nos revendications pour lesquelles nous sommes sortis en tant que militants du mouvement du 20 février.
  • Exigeons notre libération immédiate et sans conditions.
  • Affirmons notre solidarité inconditionnelle avec tous les détenus d’opinion.
  • Saluons ceux qui nous ont apporté leur soutien ou exprimé leur solidarité avec nous.
  • Invitons tous les militants libres de rester fidèles aux protestation dans la rue et à défier ce cordon de répression qui étouffe les masses populaires de ce pays.

Ces propos ont été collectés et rapportés à Mamfakinch par la militante Soumia El Marbouh.
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 De Abdullah Baakil, membre du M20 qui suit de près cette affaire. « Je tire mon chapeau à ces jeunes d’avoir pu dénoncer ce qu’il leur ait arrivé car c’est extrêmement difficile d’avouer ce genre de chose surtout lorsque les familles sont présentes dans la salle. On sait que ce sont des pratiques qui sont utilisées de manière courante chez les prisonniers politiques mais le révéler de manière publique, c’est très dur
 

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