D’après
une source locale de Mamfakinch, les autorités de Zagora auraient réprimé
aujourd’hui un sit-in de deuil des habitants et des familles des
victimes de l’accident du car dans le col de Tichka.
Le car accidenté qui avait à son bord 69 personnes, soit une
surcharge de 15 personnes a pu passer 5 barrages routiers sans aucun
problème. Fait assez courant pour les déplacements en car. Après une
chute de 150 mètres, le car a fait 42 morts et une vingtaine de blessés.
Les habitants de la ville, dont une grande partie des victimes est
originaire, ont déploré l’absence d’assistance aux familles pour se
déplacer à l’hôpital de Marrakech pour reconnaître les cadavres de leurs
proches.
Selon notre source, le jour même, le préfet de Zagoura aurait procédé
à des inaugurations et assisté à des évènements festifs sans afficher
de deuil devant le malheur qui a frappé la région. Ce qui a fini
par excéder les habitants qui se sont alors rassemblés lors d’un sit- in
hier devant le local de l’AMDH. L’association a mis en place une tente
de deuil publique et a déclaré un deuil de 3 jours.
Aujourd’hui vers midi les occupants de la tente ont été surpris par
l’intervention des forces de l’ordre , qui les ont réprimés d’une
manière violente pour disperser leur rassemblement et saisir leur
matériel : tapis etc..
À l’heure qu’il est, un sit-in organisé par le M20Feb Rabat, en
hommage aux victimes et en solidarité avec leurs familles, a lieu aux
Oudayas à Rabat. Ce rassemblement s’est vite fait disperser par la
police qui a interdit au manifestants l’accès au lieu de rassemblement.
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La police démonte violemment une khaima de solidarité avec les victimes du drame de N’Tichka
Par Thami Afailal, Demain 6/9/2012
Rabat.- L’imbécilité et la violence d’Etat à l’état pur. Les forces de l’ordre ont démonté violemment aujourd’hui une khaima
(tente) de solidarité avec les victimes de l’accident d’autocar de
lundi dernier qui a fait 42 morts et des dizaines de blessés. Cela s’est
passé à Zagora, à quelques encablures du lieu de l’accident.
Cette khaima était le symbole de la solidarité de la population locale avec les très nombreuses victimes de ce grave accident de la route.
Qu’est-ce que cela veut dire ? Que personne à part l’Etat, qui est
mis en cause dans cet accident pour être l’un des pays où il y a le plus
d’accidents mortels de la route, ne peut se solidariser avec les
victimes ?
Cela rappelle une autre affaire. Après le séisme qui avait frappé en
2004 la région d’Al Hoceima, dans le Rif, et qui avait également fait
de nombreuses victimes mortelles, les autorités locales avaient prohibé
aux ONGs marocaines et internationales la distribution de l’aide aux
victimes en arguant que l’opération devait commencer seulement après
l’arrivée du roi dans la zone. Et donc, seulement après l’arrivée du souverain et la distribution de sa « harira » devant les caméras de télévision (Choufouni, choufouni !) que ces ONGs ont pu faire leur travail.
Le problème c’est que comme le sultan n’a pu se déplacer que
plusieurs jours après le drame, les victimes ont dû attendre longtemps
avant d’être secourus.
C’est ce qu’on appelle la « primauté » de l’action sultanienne. Même dans le malheur…
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Par Aziz Enhaili, du Bled du Makhzenistan:
Par Aziz Enhaili, du Bled du Makhzenistan:
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