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mardi 9 novembre 2010

Jean-Paul Lecoq, un député français indésirable au Maroc

Jean-Paul LecoqJean-Paul Lecoq, député communiste de Seine-Maritime, a été expulsé de Casablanca (Maroc) le 8 novembre. Il tentait de rejoindre El Ayoun, capitale du Sahara Occidental occupé par le Maroc, où la population sahraouie subit une répression qui rappelle des heures sombres.
Depuis 1993, la Ville de Gonfreville l’Orcher est jumelée avec J’Refia, une ville sahraouie réfugiée dans le désert algérien du fait de l’occupation du Sahara Occidental par l’envahisseur marocain. Ce n’est donc pas sur un coup de tête que Jean-Paul Lecoq (député-maire PCF de la commune) a tenté de se rendre à El Ayoun dimanche soir en tant qu’« observateur ». Présent au Mans fin octobre pour la 36e conférence des Comités de soutien au peuple Sahraoui (EUCOCO), le député membre de la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale a été alerté sur les violences en cours dans les territoires occupés.
Lors de son arrivée dans l’aéroport de Casablanca, dimanche soir, Jean-Paul Lecoq a eu droit un comité d’accueil musclé. « J'ai été arrêté par la police qui m'a dit que la zone était interdite. On m'a demandé mon passeport. Deux heures plus tard, on me l'a redonné avec un billet de retour direct pour Paris. Il est inadmissible qu’on empêche des parlementaires d’aller voir ce qui se passe à El Ayoun », explique le député qui s’étonne aussi de ne pas avoir eu de contact avec l’ambassade de France durant son court séjour marocain. Le quai d’Orsay n’a émis aucune protestation… « Étais-je donc un député gênant pour le Maroc comme pour la France », s’interroge le parlementaire.
Pendant ce temps, des nouvelles alarmantes arrivent toujours d’El Ayoun où des affrontements auraient fait plusieurs morts. L’inquiétude est vive également pour le Campement de la Liberté de Gdem Izik (situé à l’est d’El Ayoun) où les forces marocaines sont intervenues lundi pour détruire les tentes où habitent environ 20 000 Sahraouis. Des hélicoptères ont largué des bombes lacrymogènes et des canons à eau ont agressé des personnes qui protestent pacifiquement. Il est difficile d’obtenir des informations précises. La peur et la censure jettent une chape de plomb sur la région. Comme les élus étrangers, les journalistes ne sont pas bienvenus sur place. Des reporters espagnols ont été refoulés ces jours-ci. Que veut cacher le gouvernement marocain ?
Le Sahara Occidental est occupé par le Maroc depuis 1975, date de la Marche verte commandée par Hassan II. Le Sahara Occidental est donc aujourd’hui le seul territoire non-décolonisé d’Afrique. Au-delà de la répression qui écrase le peuple sahraoui depuis des décennies, le Maroc pille illégalement les ressources naturelles du Sahara Occidental avec la complicité de pays européens, dont la France.
Le gouvernement français doit cesser son soutien inconditionnel au gouvernement marocain et doit agir pour que l’ONU organise un référendum d’autodétermination comme elle s’y est engagée en… 1991. « Ce qui se passe aujourd’hui est la conséquence du non-respect du droit fondamental des Sahraouis à choisir librement leur destin », expliquait récemment Mohamed Abdel Aziz, président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) et secrétaire général du Front Polisario.
Jean-Paul Lecoq interviendra cet après-midi à l’Assemblée nationale pour demander une réunion d’urgence de la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale.
www.lepost.fr/article/2010/11/09/2298544_jean-paul-lecoq-un-depute-indesirable-au-maroc.html

Bernard Kouchner condamne l'expulsion d'un élu
 (AFP) - 09/11/2010
voir_le_zoom : Le ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner à l'Assemblée nationale à Paris le 9 novembre 2010Le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, a qualifié mardi de "très graves" les heurts survenus lundi au Sahara Occidental, où l'armée marocaine a donné l'assaut à un camp de civils sahraouis, et jugé inadmissible le refoulement du Maroc d'un député français.
Le ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner à l'Assemblée nationale à Paris le 9 novembre 2010
"Il y a un problème d'urgence parce qu'à Lâayoune les chocs ont été très violents, les incidents très graves.(...)
Lundi matin, les forces de l'ordre marocaines ont donné l'assaut dans un camp situé à environ 13 km de Lâayoune abritant des milliers de civils sahraouis, qui protestent depuis des mois contre leurs conditions de vie. Des heurts ont ensuite éclaté dans la ville de Lâayoune, où des véhicules ont été incendiés et des bâtiments publics caillassés.
Le Front Polisario a affirmé mardi que 11 personnes ont été tuées, 723 blessées et 159 sont portées disparues après l'intervention des forces marocaines contre le campement. D'après Rabat, les heurts ont fait six morts, essentiellement dans les rangs des forces de l'ordre et aucun parmi les civils du camp.
Par la voix du porte-parole du Quai d'Orsay, Bernard Valero, la France a appelé Rabat et le Front Polisario à "s'engager résolument" dans un processus de paix, "afin qu'une solution politique soit enfin trouvée".
Le Polisario, basé en Algérie, réclame un référendum d'autodétermination sous l'égide de l'ONU. Le Maroc, qui a annexé le Sahara occidental en 1975, offre une autonomie sous sa souveraineté.
Alliée historique du Maroc, la France soutient le plan d'autonomie voulu par Rabat.
Faisant allusion aux discussions informelles entre le Polisario et le Maroc qui ont commencé lundi près de New York, M. Kouchner a observé que les affrontements avaient eu lieu juste avant et que le conflit avait "35 ans d'existence".
"La dernière proposition marocaine, qui parlait d'autonomie, a été bien accueillie à l'ONU", et elle "est l'un des éléments" d'un règlement, a-t-il dit devant les députés.(ce qui semble contredire la position de Christopher Ross, qui se montre résolument partisan du référendum d'autodétermination-NDLR)
M. Kouchner a répondu au député communiste Jean-Paul Lecoq, assis sur les bancs de l'Assemblée nationale, qui l'interpellait après avoir été expulsé du Maroc pour avoir voulu se rendre au Sahara Occidental.
"Je regrette la façon dont vous avez été refoulé du territoire marocain et nous l'avons fait savoir à l'ambassadeur du Maroc en France", a déclaré le ministre.
L'élu communiste avait raconté lundi à la presse être arrivé dimanche en fin d'après-midi à Casablanca pour se rendre à Lâayoune. Il avait alors été empêché de quitter l'aéroport par les autorités marocaines et remis dans un avion à destination de Paris lundi matin.
"Il n'est pas admissible qu'un représentant élu de la nation soit ainsi refoulé du territoire d'un pays ami", a dit M. Kouchner, en observant que la France "admirait" toutefois "les progrès vers la démocratie" du royaume chérifien.( en vérité, la belle démocratie...est-ce de l'humour ?? NDLR)

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