par FG, Basta!, 11/11/2010
Il suffit de regarder les vidéos qui arrivent à franchir le mur d’acier élevé par les forces d’occupation pour s’en convaincre : au Sahara occidental occupé par le Maroc, une véritable intifada est en cours. Comme en Palestine en 1987, les protagonistes en sont les chebeb – les jeunes, y compris les très jeunes – et les femmes. Un seul cri retentit sur les barricades bricolées par les insurgés : « Fuera Marruecos ! », Dehors le Maroc. Et s’ils le crient en espagnol, c’est parce que l’espagnol est leur langue de communication principale avec le monde extérieur, le monde tout court, autrement dit nous.
Il y a quelques jours, les salopards qu’on désigne sous le terme de « makhzen », autrement dit le pouvoir du roitelet M6, ont fait preuve d’un culot et d’un cynisme qui n’ont d’égal que la chutzpah de leurs amis, alliés et complices de Tel Aviv : ils ont profité de l’ouverture du énième round de négociations avec le Front Polisario à New York pour célébrer à leur manière le 35ème anniversaire de la sinistre Marche verte, qu’il faudrait plutôt appeler la Marche noire. Avant même le lever du soleil, ils ont donné l’assaut au campement de Gdeim Izik, où des dizaines de milliers de Sahraouis s’étaient rassemblés au fil des jours pour exprimer leur ras-le-bol de l’occupation. Les forces de répression ont fait preuve de la sauvagerie que permet l’assurance de jouir d’une impunité totale. En effet, l’ensemble des gouvernements des démocraties occidentales, USA, Espagne et France en tête soutiennent inconditionnellement l’occupation illégale du Sahara occidental, qui ressemble de plus en plus à une autre occupation, celle de la Palestine.
Là-bas, les sionistes de Ben Gourion avaient pris la relève de la puissance occupante, l’Empire britannique, au nom de droits historiques inscrits dans la Bible. Ici, le Maroc de Hassan II a pris la relève de l’Espagne dès la mort du Caudillo, au nom de la « marocanité » historique du territoire. Là-bas, les sionistes avaient instrumentalisé la souffrance endurée par les juifs en Europe et la mauvaise conscience des Alliés. Ici, le makhzen a exploité la déshérence des masses marocaines, entraînées dans une aventure qui leur promettait du pain et des roses et abandonnées par une gauche, à ce point terrorisée par le pouvoir royal qu’elle avalisa toutes ses saloperies, condition pour elle pour accéder au « pouvoir », aux honneurs et aux Mercedes noires.
L’intifada palestinienne de 1987 était partie de la base, sur le terrain, loin de Tunis, où siégeaient l’OLP et son chef Arafat, après leur fuite de Beyrouth en 1982. Par la suite, les « représentants » du peuple palestinien avaient tenté de prendre le contrôle et de canaliser ce soulèvement autogéré. Et surtout de l’utiliser pour négocier le bout de gras avec les sionistes. On connait le résultat : il n’est pas glorieux pour les « représentants » du peuple palestinien.
Le Front Polisario, sans avoir atteint le degré de corruption et de dégénérescence atteint par l’OLP de Mahmoud Abbas, est lui aussi loin du terrain de l’occupation et de la lutte, cantonné qu’il est entre Tindouf, Alger et New York. Il n’a pas les moyens d’aider pratiquement la population actuellement soulevée dans les territoires occupés du Sahara. Celle-ci en est donc réduite à « compter sur ses propres forces tout en recherchant l’aide internationale », pour reprendre une expression utilisée par les Vietnamiens durant la guerre contre l’occupant yankee.
Que peut-on faire pour les Sahraouis soulevés ?
Au moins, s’informer et informer autour de soi, car les médias planétaires semblent dans leur écrasante majorité s’être pliés à l’interdiction émise par le makhzen d’informer en direct depuis le Sahara occidental occupé.
Le Front Polisario, sans avoir atteint le degré de corruption et de dégénérescence atteint par l’OLP de Mahmoud Abbas, est lui aussi loin du terrain de l’occupation et de la lutte, cantonné qu’il est entre Tindouf, Alger et New York. Il n’a pas les moyens d’aider pratiquement la population actuellement soulevée dans les territoires occupés du Sahara. Celle-ci en est donc réduite à « compter sur ses propres forces tout en recherchant l’aide internationale », pour reprendre une expression utilisée par les Vietnamiens durant la guerre contre l’occupant yankee.
Que peut-on faire pour les Sahraouis soulevés ?
Au moins, s’informer et informer autour de soi, car les médias planétaires semblent dans leur écrasante majorité s’être pliés à l’interdiction émise par le makhzen d’informer en direct depuis le Sahara occidental occupé.
Au plus, interpeller nos dirigeants et « représentants » sur leur appui explicite ou tacite à un régime odieux.
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