L’Afrique du Sud, l’Union africaine et autres...ont apporté leur soutien au peuple sahraoui.
La question de la décolonisation du Sahara occidental a tenu le haut du pavé ces derniers jours. Les Nations unies ont été appelées par des démocrates de premier plan et des formations politiques progressistes à la mise en œuvre d’un référendum d’autodétermination qui puisse garantir aux populations sahraouies de se prononcer librement quant à leur destin. Comme le stipule, sans aucune ambiguïté, la résolution 1920 adoptée par le Conseil de sécurité le 30 avril 2010.
Vendredi, au terme de ses 42es assises, le SPD (Parti social-démocrate finlandais) dont est issue l’actuelle présidente de la République, Tarja Halonen, élue en 2000 puis portée de nouveau à la magistrature suprême en 2006, a voté une motion de soutien en faveur de l’autodétermination du peuple sahraoui. Le texte, approuvé à l’unanimité par les congressistes, exige «la décolonisation du Sahara occidental, en permettant au peuple sahraoui d’exercer son droit à l’autodétermination» tout en précisant qu’il demeure «la dernière colonie en Afrique».
Le document a également mis en exergue «les violations flagrantes des droits de l’homme commises par l’Etat marocain contre les citoyens sahraouis dans les territoires occupés du Sahara occidental, documentées par de nombreux rapports d’organisations internationales telles que Human Rights Watch, Amnesty International et bien d’autres», malgré les nombreux appels de la communauté internationale pour mettre fin à ce conflit qui dure depuis plus de 35 ans.
La sortie la plus remarquée est cependant, sans aucun doute, à mettre à l’actif de l’emblématique militante sud-africaine, Winnie Mandela. Elle s’est prononcée jeudi dans la capitale espagnole pour la décolonisation du Sahara occidental, qu’elle a qualifié de «dernière colonie qui subsiste encore en Afrique». Elle a, en outre, fustigé le Royaume marocain qu’elle n’a pas hésité à comparer au «régime fasciste de l’apartheid». La fin du conflit doit nécessairement passer par des étapes incontournables: «... à savoir, l’autodétermination et l’indépendance basées sur l’application des résolutions légitimes des Nations unies et les principes internationaux reconnus», a précisé l’icône sud-africaine de la lutte contre l’apartheid lors des 4es Journées des universités publiques madrilènes sur le Sahara occidental qui ont débuté le 26 mai. «Le Sahara occidental est la dernière colonie qui subsiste encore en Afrique alors que nous célébrons le 50e anniversaire de la résolution de l’Assemblée générale des Nations unies qui est la pierre angulaire du processus de décolonisation placé sous l’égide de l’ONU dans le cadre du droit international, ainsi que des principales indépendances dans le continent africain», a justement fait remarquer Winnie Mandela, qui préside la plate-forme internationale des femmes pour le soutien à la cause sahraouie. Le pouvoir marocain en a pris pour son grade: «Tout le monde est convaincu que le Maroc affiche les mêmes tendances fascistes que le régime de l’apartheid en Afrique du Sud», a-t-elle tenu à souligner, tout en appelant à une conséquente mobilisation internationale pour que soient appliquées les résolutions adoptées par le Conseil de sécurité de l’ONU au Sahara occidental.
L’UE a reçu le message cinq sur cinq. «Depuis le début de ce conflit à ce jour, le rôle de l’ex-Organisation de l’unité africaine (OUA), devenue Union africaine (UA), est d'œuvrer étroitement avec l’ONU afin d’atteindre le seul objectif qui vaille: la résolution pacifique du conflit à travers le référendum d’autodétermination supervisé par les Nations unies et l’UA», a déclaré jeudi à Madrid, le chargé d’Affaires de l’Union africaine à Bruxelles, Cheikh Tidiane Niang.
Izquierda Unida (IU-Gauche Unie) et l’Union Progrès et Démocratie (UPD), deux formations politiques espagnoles, ont pointé du doigt, mercredi à Madrid, le «double langage» du gouvernement Zapatero qui s’appuie sur une position ambivalente dans ce conflit: tantôt pour le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui et tantôt soutenant le projet marocain de large autonomie.
Le président sahraoui a, de son côté, vigoureusement dénoncé la position de l’Union européenne qu’il n’a pas manqué d’interpeller. «Nous exprimons notre profond regret devant l’absence du gel par l’UE du statut avancé octroyé au Royaume du Maroc, alors qu’il viole gravement les fondements et les idéaux mis en place par l’Union européenne, à travers son occupation illégale du Sahara occidental et ses violations flagrantes des droits de l’homme», a souligné Mohamed Abdelaziz, lors de son discours prononcé devant la 42e session du Parti social-démocrate de Finlande qui a pris fin vendredi dernier.
Le secrétaire général de l’Organisation des Nations unies qui ambitionne de faire asseoir, à la même table de négociations, le Front Polisario et le Maroc, a vraisemblablement du pain sur la planche. Il ne peut faire la sourde oreille à la voix du peuple sahraoui qui tonne de plus belle à travers le monde.
source :L'Expression, 30 mai 2010
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