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mercredi 10 février 2010

Une proposition de loi algérienne suscite l'émoi de Besson et Falco, tandis que Kouchner calme le jeu

NOUVELOBS.COM | 09.02.2010 | 18:42
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Une proposition de loi a été déposée en Algérie pour "criminaliser" le colonialisme français. Besson "regrette", Kouchner temporise.
Abdelaziz Bouteflika et Nicolas Sarkozy en décembre 2007 à Alger (AP)
Abdelaziz Bouteflika et Nicolas Sarkozy en décembre 2007 à Alger (AP)
Le dépôt au Parlement algérien d'une proposition de loi pour "criminaliser" le colonialisme français, dimanche 7 février, suscite une levée de boucliers en France.
Le ministre de l'Immigration, Eric Besson, a "regretté" cette initiative mardi, et qualifié cette question de "sujet sensible".
"Je regrette cette proposition", a dit Eric Besson sur RMC, ajoutant qu'il s'agit d'un "sujet sensible" alors qu'il reste "encore des cicatrices". Pour le ministre de l'Immigration, "il ne faut pas oublier la colonisation et la post-colonisation" et "dépasser" cette question.

"Charge anti-française outrancière", pour Falco


Le secrétaire d'Etat à la Défense et aux anciens combattants, Hubert Falco, va plus loin. Il a estimé mardi que l'initiative des députés algériens était "particulièrement inquiétante", "incompréhensible" et "outrancière". "Cette initiative portée par 125 députés algériens est particulièrement inquiétante et incompréhensible", a déclaré Hervé Falco devant l'Assemblée nationale.
"Il s'agit d'une proposition de loi qui n'a pas été débattue par l'Assemblée algérienne et sur laquelle le gouvernement algérien ne s'est pas prononcé", a-t-il ajouté. Pour lui, "il faut donc se garder de tout procès d'intention à l'égard des autorités algériennes qui ne sauraient cautionner une charge anti-française aussi outrancière, profondément blessante, insultante pour nos compatriotes rapatriés et pour notre mémoire nationale".
"Cette initiative profondément regrettable renforce ma détermination pour oeuvrer à la réconciliation des mémoires, non pas par le silence qui voudrait faire la réconciliation sur l'oubli des drames des harkis ou des rapatriés, sur la repentance, mais par le travail de mémoire et l'exigence de vérité", a-t-il fait valoir.
Hubert Falco a dit avoir "la conviction" que la fondation pour la mémoire de la guerre d'Algérie et des combats du Maroc et de Tunisie était "l'outil indépendant dont nous avons besoin, ici comme de part et d'autre de la Méditerranée, pour parcourir ensemble ce chemin de mémoire".

Kouchner met en avant "le dialogue"


Bernard Kouchner, quant à lui, temporise. L'exécutif algérien "n'a aucunement pris position" sur la proposition de loi criminalisant le colonialisme français, renvoyée par le bureau de l'Assemblée algérienne à son auteur pour qu'il retravaille son texte, a dit mardi le chef de la diplomatie française.
"L'exécutif algérien n'a aucunement pris position sur cette proposition, son inscription à l'ordre du jour n'est donc pas certaine, car c'est le gouvernement algérien qui en a la maîtrise exclusive", a-t-il souligné devant l'Assemblée nationale.
"Aurait-il donc fallu que la France réagisse dès maintenant à un projet qui n'est encore qu'en phase de conception et qui ne fait l'objet d'aucun soutien de la part des Algériens ? Cela me semble prématuré", a ajouté le ministre, qui a une visite en Algérie sur son agenda pour ce début d'année 2010.
"Il faut traiter avec sérieux le problème du dialogue et de la mémoire", a-t-il dit, en rappelant l'intention de la France de créer une fondation sur la mémoire de la guerre d'Algérie, dont la mission sera "de collecter avec rigueur et objectivité tous les témoignages, sans rien occulter".
L'éventuelle mise en place "des tribunaux d'exception n'est pas acceptable", a aussi déclaré le patron des députés Nouveau centre, François Sauvadet, demandant "une clarification de la part du gouvernement algérien sur cette initiative".

125 signatures


Le parlement algérien envisage d'adopter une loi criminalisant le colonialisme français (1830-1962), a indiqué dimanche un député du Front de libération nationale (FLN).
"Nous envisageons de créer des tribunaux spéciaux pour juger les responsables de crimes coloniaux ou de les poursuivre devant les tribunaux internationaux", a souligné un député FLN, Moussa Abdi, précisant que la proposition de loi avait été signée par 125 députés de différents partis.
Amère ironie, cette proposition de loi est l'exacte opposée de la loi française du 23 février 2005 vantant "le rôle positif de la présence française outre-mer, notamment en Afrique du Nord". Une disposition abrogée un an plus tard, condamnée par le président Bouteflika et qualifiée de "loi de la honte" par des parlementaires FLN.
Lors d'une visite en Algérie en décembre 2007, le président français Nicolas Sarkozy avait fermement dénoncé le système colonial "injuste par nature". Mais le chef d'Etat français refuse toute idée de "repentance", estimant qu'il s'agit d'une forme de "haine de soi" et de "dénigrement" de son pays.

(Nouvelobs.com)

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