Hier, j’apprenais qu’un garçon de quinze ans s’est pendu à la prison de Rouen et qu’une jeune Parisienne de quatorze ans a été emmenée et mise en garde à vue par des policiers parce qu’elle se serait interposée dans une bagarre, au cours de laquelle un se ses camarades frappait une fille. Sa mère dit qu’ils l’ont menottée.
Si c’est vrai, comment des policiers français peuvent-ils agir de la sorte ? Qu’est-ce qui se passe donc dans ce pays ? Comment un policier, père de famille ou non, peut-il obéir à un ordre pareil ? Les prisons françaises n’ont que 50 000 places disponibles. Et pourtant 66 000 personnes y sont enfermées, dont plusieurs centaines de mineurs. Un Français sur mille est en prison. Les geôles françaises ont été épinglées dans de nombreux livres et rapports. Elles sont non seulement surpeuplées mais inadaptées et dangereuses. Tout le monde sait ce qui s’y passe. Le taux de suicide y est le plus élevé d’Europe. Quatre vingt pour cent des détenus souffrent de troubles psychiques. J’ajouterai que la «diversité» y est mieux représentée que sur les listes des partis de toutes tendances pour les prochaines élections régionales : je ne prendrais pas beaucoup de risques en affirmant que plus d'un tiers , près de la moitié sans doute, des prisonniers français sont originaires des Antilles, d'Afrique ou du Maghreb (sans oublier les Roms). Je n'en prendrais aucun en affirmant que le plus vieux détenu est un Antillais. Je peux même dire son nom : Pierre-Just Marny. Ce sexagénaire enfermé à la Martinique a passé près de 50 ans derrière les barreaux. Plus fort que le comte de Monte Cristo au château d'If ! Les détenus blancs de peau, même condamnés à perpétuité, sont généralement libérés au bout de 20 ans. Mais lui, non. Ses demandes sont rejetées les unes après les autres.

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