Par Dominique Vidal, Paris, 21/2/2010
Sur le racisme et l’antisémitisme, Michèle Alliot-Marie, comme d’ailleurs le chef du gouvernement, profèrent des mensonges aussi grossiers que diffamatoires, qui mériteraient sans doute d’être poursuivis.
Ministre de la Justice et Garde des Sceaux, Michèle Alliot-Marie est aussi ministre d’Etat. C’est dire qu’elle occupe une place éminente dans le second gouvernement de François Fillon. Elle manque pourtant singulièrement de cohérence.
Le 18 février dernier, participant au dîner de l’antenne bordelaise du Conseil de représentatif des institutions juives, elle déclare, dans le cadre de « son » combat contre l’antisémitisme : « Je n’accepte pas que des personnes, responsables associatifs, politiques ou simples citoyens, appellent au boycott de produits au motif qu’ils sont casher ou qu’ils proviennent d’Israël. Je souhaite que le parquet fasse preuve de davantage de sévérité à ce sujet. J’ai donc adressé une circulaire aux parquets généraux, leur demandant d’identifier et de signaler tous les actes de provocation à la discrimination. J’entends que tous les auteurs d’actes soient poursuivis dès qu’ils auront été identifiés et notamment quand les appels auront été faits sur Internet (1). »

En neuf mois, MAM a donc accouché d’une nouvelle théorie, fondement d’une campagne répressive. Pourquoi ? Aucune des associations engagées dans la campagne Boycott-Désinvestissement-Sanction ne « cible » les produits ou boutiques ou restaurants casher. Aujourd’hui comme hier, rien ne nous est plus étranger que le racisme et l’antisémitisme. Disons-le franchement : sur ces deux points, Michèle Alliot-Marie, comme d’ailleurs le chef du gouvernement, profèrent des mensonges aussi grossiers que diffamatoires, qui mériteraient sans doute d’être poursuivis.

Que nos dirigeants le sachent en tout cas : la répression que le pouvoir entend déployer contre les militants de la solidarité avec le peuple palestinien ne parviendra ni à les discréditer, ni à les intimider. Au contraire, ils amplifieront une campagne BDS large et rassembleuse en veillant à ne pas tomber dans les pièges qui leur sont tendus. Alliot-Marie veut punir, avec une loi datant de 1881, celles et ceux qui exigent l’application du droit international bafoué quotidiennement au Proche-Orient. Nous voulons, nous, que cesse l’impunité dont bénéficient les dirigeants israéliens. C’est à tort qu’elle pense vaincre avec la force répressive de l’Etat : nous retournerons l’arsenal juridique à nos fins, car nous avons pour nous le droit et la justice.
(1) http://www.crif.org/?page=articles_display/detail&aid=18913&returnto=articles_display/detail&artyd=2
(2) http://www.assemblee-nationale.fr/13/cri/2008-2009/20090247.asp#P301_63966
(3) The Marker, Tel-Aviv, 27 janvier 2010.
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