L’étrange offensive de Mohammed VI
APRÈS L’ONU, LE MAROC S’EN PREND À LA TUNISIE ET AUX USA
Le roi du Maroc a décidé de foncer tête baissée dans une stratégie de
confrontation à l’issue peu probable. Effrayé à l’idée de perdre la
bataille du SAHARA OCCIDENTAL, il croise le fer de manière parfois
violente avec tout ce qui contredit ou peut contredire sa logique sur le
dossier SAHARA OCCIDENTAL
Abla Chérif - Alger (Le Soir) - Pour
ce, Mohammed VI n’a pas hésité à se lancer dans une véritable guerre
contre les Nations-Unies d’abord, puis contre les institutions
américaines qu’il accuse d’avoir changé de cap dans leur gestion du
Sahara occidental. Les derniers jours ont d’ailleurs démontré la logique
folle dans laquelle s’est embarqué le monarque à travers les réactions
qui ont suivi la publication d’un rapport du département d’État
américain dénonçant de graves atteintes aux droits de l’Homme dans ce
pays. Dans ce document annuellement publié, l’institution évoque la
persistance de problèmes tels que la corruption, le recours quasi
systématique à la force, la pratique de la torture, ainsi que les
mauvaises conditions de détention dans les prisons marocaines. Le même
rapport indique que la justice marocaine a parfois «manqué
d’indépendance et parfois accusé les accusés d’avoir droit à un procès
équitable (…) le gouvernement marocain a d’autre part enfreint les
libertés d’expression et de la presse y compris en harcelant et en
arrêtant des journalistes pour leur travail sur des sujets jugés
sensibles». Il n’en fallait pas plus pour que le roi s’emballe et crie à
la «manipulation».
La première réaction s’est fait entendre du
côté de la direction générale des prisons. Le responsable des
établissements pénitentiaires, qui n’a pu à l’évidence réagir de son
propre chef face à un département américain d’une telle envergure, s’est
déclaré outré par des propos qualifiés de mensongers et infondés.
Quelques heures plus tard, le ministère de l’Intérieur marocain réagit à
son tour en publiant un communiqué qualifiant le rapport de
«scandaleux» et basé sur les propos de «parties hostiles au régime
marocain».
Le même communiqué fait, par ailleurs, savoir que «le
royaume est prêt à aller jusqu’au bout pour dévoiler les dérapages de
ce rapport». Mais de simples textes ne suffisent pas à apaiser le
courroux royal. Dans la même journée, l’ambassadeur des Etats-Unis à
Rabat est convoqué par le ministre marocain des Affaires étrangères.
Celui-ci dénonce auprès du représentant américain les «manipulations et
les erreurs flagrantes contenues dans le rapport du département d’Etat».
En fait, l’ambassadeur des Etats-Unis venait ainsi de faire
l’objet d’une seconde convocation de la part des autorités marocaines
puisqu’il avait été, une journée auparavant, convoqué par le ministre de
l’Intérieur qui lui avait tenu des propos similaires.
La
violente réaction du royaume constitue réellement une première, un
antécédent même dans les annales de la politique du Maroc qui n’avait
encore jamais réagi d’une telle manière à des rapports de ce genre en
particulier lorsqu’ils émanent d’institutions américaines. L’offensive a
inévitablement attiré l’attention d’un grand nombre d’observateurs
étrangers qui voient en cette réaction une panique certaine chez le roi
déjà désabusé par l’attitude des Nations-Unies face au dossier du Sahara
occidental. Un bras de fer avait déjà été entrepris avec le secrétaire
général de l’ONU, Ban Ki-moon, accusé de partialité pour avoir utilisé
le terme de Sahara occidental et prôné la nécessité de laisser aux
Sahraouis le droit de statuer sur leur sort en organisant un référendum
d’autodétermination. L’évènement avait entraîné une réaction très
violente du Maroc qui a soulevé y compris les foules à Rabat. Le Maroc
est décidé à ne rien concéder ni laisser passer.
Au cours de ces
derniers jours, deux ministres tunisiens qui ont utilisé eux aussi la
terminologie «Sahara occidental, un territoire à décoloniser» ont été à
leur tour pris à partie par les autorités marocaines qui y ont vu une
provocation et une manœuvre destinée à déstabiliser le royaume.
Fort du soutien de la France et des monarchies du Golfe, Mohammed VI
s’est engouffré dans une logique qui risque pourtant de coûter cher à
son pays. Celle qu’adoptent généralement les personnes acculées qui
s’enfoncent en ouvrant plusieurs fronts à la fois…
A. C. http://www.lesoirdalgerie.com/articl…/2016/…/21/article.php…
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire