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vendredi 27 mai 2016

La manif' surveillée devant le château "royal" de Betz.

Par Ali Lmrabet,  26/5/2016علي المرابط

Aujourd'hui on était sept (7) à manifester devant le château "royal" de Betz.
Le village où se trouve en villégiature le roi Mohamed VI était occupée par les forces de l'ordre. Impressionnant. Toutes les entrées et sorties de la ville étaient contrôlées par des véhicules de la gendarmerie. Toutes armes dehors.
Au total, la résidence de "Sidi" et ses alentours étaient surveillés par une section d'un escadron de la gendarmerie française. Des gendarmes de la brigade territoriale, des gendarmes mobiles et une unité d'élite du PSIG (Peloton de surveillance et d'intervention de la gendarmerie), lourdement armée.
Le préfet, qui obéit aux ordres du ministre de l'intérieur, l'avocat Bernard Cazeneuve, le même qui avait interdit aux Français de manifester leur solidarité avec Gaza en feu, durant l'été 2014, avait ordonné qu'on soit parqués dans une petite aire éloignée de 800 mètres de l'entrée principale du château, mais à seulement quelques dizaines de mètres des murs d'enceinte de la résidence.
Nous avons été, les deux pelés et trois tondus, tout le temps escortés par deux voitures de la gendarmerie. Une derrière et l'autre devant. 


Et sur place, nous avons reçu la visite d'un officier des RG, une dame qui en partant, a lancé à Mustapha Adib, l'organisateur de ce sit-in, "la prochaine fois tu m'avertis en avance de ta venue, hein...".
Ouakha "Lalla Florence" !
Mustapha Adib et ses courageux amis se sont égosillés à tenter de faire parvenir, avec l'aide d'un mégaphone, leurs protestations aux oreilles de l'autocrate alaouite.
عاش الشعب، عاش عاش
المغاربة مشي أوباش
فلوس الشعب فين مشات
في بناما والحفلات

Après le sit-in, nous avons demandé à nous rendre au centre ville pour boire un café. Dans un premier temps le commandant de la gendarmerie a refusé. J'ai insisté. En dépit de cet état d'urgence, qui ne sert qu'à camoufler les carences de l’État français dans sa guerre contre les quatre desperados de Daech, j'ai le droit en tant que citoyen de circuler du moment que je ne trouble pas l'ordre public, et que je ne fais l'objet d'aucun avis de recherche ni d'aucun signalement. Et le sit-in était fini.
Le commandant a cédé. Mais alors que nous nous dirigions vers le centre ville, nous avons appris de la bouche d'un membre de la maréchaussée que le seul bistrot de Betz avait opportunément fermé ses portes.
Pourtant, le seul bar du village, dont la licence avait été généreusement obtenue après une intervention du "commandeur des croyants", reste quasiment ouvert 24h/24h, puisqu'il augmente substantiellement son chiffre d'affaires avec l'arrivée de la smala chérifienne.
Pas sûr que notre ami barman se fasse aujourd'hui des amis parmi la monstrueuse suite assoiffée du souverain.
Après un petit tour par le centre ville, nous décidons de repartir sur Paris. Deux voitures de la gendarmerie nous escortent jusqu'à l'autoroute. Pour nous protéger sûrement.
Sur la route du retour, quelqu'un me demande : "Que pensent les habitants de Betz de cette cohabitation qui bouscule leurs petites habitudes de campagnards tranquilles ? ".
Rien du tout. Comme le roi paye à intervalles réguliers le séjour des enfants de l'école de Betz à la Mamounia de Marrakech, tout le monde ici jure qu'il a vu "Sidna" sur la lune.

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