[19/10/2015]
Risquant la décapitation et la crucifixion, Ali Mohammed Baqir al Nimr vient d’être conduit en détention à l’isolement.
Ali al Nimr a été arrêté en février 2012,
alors qu'il avait 17 ans, puis placé dans un centre de réinsertion pour
mineurs, avant d'être incarcéré dans une prison pour adultes. Il a été
condamné à mort en mai 2014 par le Tribunal pénal spécial de Djedda, un
tribunal jugeant des affaires ayant trait à la sécurité et au
terrorisme, pour 12 infractions - parmi lesquelles participation à des
manifestations antigouvernementales, agressions contre les forces de
sécurité, détention d’une mitraillette et vol à main armée.
Ali
al Nimr a déclaré que ses « aveux » lui avaient été arrachés sous la
torture, mais le tribunal a refusé de mener une enquête sur ses
allégations.
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2 AUTRES JEUNES MILITANTS DANS LE COULOIR DE LA MORT
Aux
côtés d’Ali Mohammed Baqir al Nimr, deux autres jeunes militants chiites
- Dawood Hussein al Marhoon et Abdullah Hasan al Zaher – ont été
conduits à l'isolement à la prison d’al Hair à Riyadh le 5 octobre.
Comme
Ali, Abdullah al Zaher et Dawood al Marhoon ont été arrêtés le 3 mars
et le 22 mai 2012, alors qu’ils avaient respectivement 16 et 17 ans. En
octobre 2014, ils ont été condamnés à mort par le Tribunal pénal spécial
de Riyadh pour des motifs similaires, puisqu’ils avaient notamment été
reconnus coupables d’avoir participé à des défilés antigouvernementaux,
commis un vol à main armée et « pris part à l’homicide de policiers en
fabriquant et utilisant des cocktails Molotov pour les attaquer ». Eux
aussi affirment qu’on les a torturés et forcés à « avouer ».
Sur le même sujet : Arabie saoudite : un jeune de 21 ans risque la décapitation
UNE MOBILISATION MONDIALE
Le
sort réservé à Ali al Nimr, qui pourrait être crucifié après sa
décapitation, a provoqué un tollé mondial. L’information sur son sort a
été relayé par les médias pro-gouvernementaux. Mercredi 14 octobre, sa
mère a exhorté Barack Obama, le président des États-Unis, à intervenir
pour sauver son fils.
La Convention relative aux droits de
l'enfant, que l’Arabie saoudite est tenue de respecter, indique
clairement que la peine de mort ne peut être prononcée pour des
infractions commises par des personnes mineures.
La peine de mort
est un châtiment cruel, inhumain et dégradant et il n’existe aucune
preuve qu’elle ait un effet dissuasif sur la criminalité. Son
utilisation dans le but de punir une personne qui était mineure au
moment des faits qu’on lui reproche est une violation flagrante du droit
international.
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Condamnations à mort et exécutions en 2014Index AI : ACT 50/001/2015Date de publication : 1er avril 2015
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