Par Hoda Salib,
Le 19 octobre, Maati Monjib, historien et défenseur des droits de l’homme, devra répondre aux questions de la police judiciaire. Monjib, en grève de la faim depuis dix jours, dénonce un harcèlement pour ses opinions.
Maati Monjib avait cessé de s’alimenter une première fois le 16 septembre pendant trois jours après avoir été empêché de se rendre à un colloque à Barcelone. Le ministère de l’Intérieur avait indiqué le 19 septembre que cette interdiction de voyage“n’avait pas lieu d’être”. Mais Maati Monjib a de nouveau été empêché de voyager, cette fois pour assister à une rencontre scientifique en Norvège.
“L’historien observe une grève de la faim depuis la dernière interdiction de quitter le territoire dont il a fait l’objet le 7 octobre. Lundi 12 octobre, un ‘comité national de soutien à Maati Monjib’ a été constitué à Rabat coprésidé par le militant associatif Sion Assidon, l’homme d’affaires Karim Tazi et le journaliste Soulaiman Raissouni, afin de plaider la cause de l’historien”, précise l’hebdomadaire marocain TelQuel.
“Quatre jours après sa constitution, le comité de solidarité avec Maati Monjib a tenu un point de presse, vendredi, au siège de l’Association marocaine des droits de l’homme (AMDH) à Rabat. [Le site] Yabiladi était présent pour recueillir des déclarations des principaux intervenants. Celle du médecin qui suit l’état de santé de l’historien était particulièrement intéressante [ci-dessous, vidéo en arabe].” En effet, Monjib est atteint d’un diabète de type 2 et souffre également d’une maladie cardiovasculaire. Le 13 octobre, après sa perte de conscience, il a été admis aux urgences de l’hôpital Avicenne de Rabat.
“Dans un communiqué, le ministère de l’Intérieur a donné sa version des faits”,relate TelQuel, qui publie le document :“Les déclarations rapportées par certains organes de presse et attribuées à Maati Monjib, selon lesquelles il prétend être interdit de voyage par les autorités sécuritaires et avoir fait l’objet de harcèlement et de menaces de mort sont dénuées de tout fondement. L’intéressé est poursuivi dans une affaire en relation avec des irrégularités financières alors qu’il gérait un centre d’études.”
“Cet acharnement trouve son origine dans mon militantisme et mes écrits en anglais”, souligne l’intéressé. Il estime que les accusations auxquelles il fait face sont “passées d’un angle politique à celui de droit commun : ‘Au début, la police judiciaire m’a accusé de porter atteinte à l’allégeance des citoyens aux institutions, et quand ils ont remarqué que ça ne marchait pas, cette accusation a disparu pour céder la place à des irrégularités financières’”, ajoute-t-il.
Yabiladi souligne pour sa part : “Malgré son état de santé de plus en plus fragile, l’universitaire est convoqué lundi 19 octobre au siège de la Brigade nationale de la police judiciaire à Casablanca pour un nouveau round d’interrogatoires sur sa gestion financière des comptes du Centre Ibn Rochd d’études et de communication, qui n’a plus aucune existence légale depuis janvier 2015.”
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