Mohammed Jaabouk 24/7/2015
Le gouvernement Benkirane est décidé à réformer les caisses de
retraites dans « les meilleurs délais ». Le gouvernement met en garde
contre tout retard dans la mise en œuvre de ce chantier et se dit prêt à
« assumer ses responsabilités ».
L’Exécutif marocain est déterminé à réformer les
caisses de retraite. Le gouvernement ne souhaite visiblement pas
attendre une solution de compromis avec les syndicats pour lancer ce
chantier. « La décision de mettre en œuvre la réforme dans les meilleurs
délais a été prise », indique un communiqué de la réunion du conseil du
gouvernement du jeudi 23 juillet.
« Un choix obligatoire », ajoute la même source. Dans le cas
contraire, « le gouvernement sera, en 2018, dans l'obligation de faire
des ponctions sur les salaires pour combler le déficit, ou de ne pas
verser les pensions, en 2022, en l'absence de ressources financières
nécessaires », avertit le texte. Tout retard devrait rendre la réforme
« couteuse » et « impossible », met encore en garde le gouvernement.
Ce scénario catastrophe ne concerne dans un premier temps que les
fonctionnaires affiliés à la Caisse marocaine de retraite, un organisme
public. En revanche pour les adhérents de la CNSS (Caisse nationale de
la sécurité sociale) ou au RCAR (Régime collectif d’allocation de la
retraite, géré par la Caisse de dépôt et de gestion), ils ont quelques
années de répit avant que les finances n’atteignent la zone rouge.
Benkirane répond au rejet des syndicats de son offre
Cette position ferme est affichée deux jours après le rejet par trois
syndicats (UMT, CDT et FDT, le courant opposé à Lachgar) des
« cadeaux » du gouvernement aux salariés en échange d’un accord sur son
projet de redressement de la CMR. « Benkirane aurait proposé une
augmentation des allocations familiales de 200 à 300 dirhams pour cinq
enfants et non plus comme cela est en vigueur pour les trois
premiers seulement. Il s’est dit également prêt à exonérer totalement
les fonctionnaires qui gagnent 3 600 dirhams par mois de l’impôt général
sur le revenu », nous confie une source syndicale.
Dans un communiqué, parvenu à notre rédaction, les trois syndicats
qualifient l’offre de l’Exécutif de « très faible ». Selon eux, elle ne
répond même pas au « niveau des aspirations et espoirs de la classe
ouvrière marocaine et à l’ensemble des salariés de la fonction publique,
des collectivités locales, des offices publics et semi-publics et ceux
du privé ».
L’UMT, la CDT et la FDT se disent prêts à défendre les droits des
travailleurs mais se refusent d’annoncer des grèves ou des protestations
pour le moment. C’est pour eux une manière de laisser une chance au
dialogue, d’autant qu’ils ont des amis au sein du gouvernement,
notamment chez le PPS de Nabil Benabdellah qui est présent dans le tour
de table de la direction de l’UMT.
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