25/7/2015
Conjointement avec des organisations de
droits de l’homme et de nombreuses personnalités, Reporters sans
frontières (RSF) adresse une lettre au roi Mohammed VI, pour soutenir le
journaliste Ali Lmrabet. Ce dernier est en grève de la faim depuis le
24 juin pour protester contre la privation de son "identité nationale".
Depuis le 24 juin 2015, Ali Lmrabet,
héros de l’information de RSF, est en grève de la faim devant le Palais
des Nations unies à Genève. Sa revendication ? Que les autorités de son
pays lui délivrent son passeport et son attestation de résidence à
Tétouan, documents essentiels pour que le journaliste, interdit pendant
10 ans d’activité professionnelle, puisse enfin exercer à nouveau sa
profession.
Face au silence des autorités marocaines et l’état de
santé préoccupant de Ali Lmrabet, plusieurs organisations et défenseurs
des droits de l’homme ainsi que des journalistes ont adressé le 22
juillet une lettre au roi Mohammed VI,
cosignée par Reporters sans frontières, sa section espagnole, d’autres
organisations internationales des droits de l’homme et de nombreuses
personnalités.
Dans cette lettre, les signataires rappellent que « sans
certificat de résidence, passeport et autres documents relatifs à la
fonction de journaliste, Ali Lmrabet deviendrait ainsi le premier
Marocain à être privé de ses droits civiques et politiques ». Ils
demandent ainsi au roi « l’application stricte des dispositions de la
Constitution marocaine eu égard au droit de chaque citoyen et en la
circonstance à celui d’Ali d’exercer pleinement et librement sa
profession de journaliste et de directeur de ses publications au
Maroc ».
« En refusant de mettre à jour les papiers
administratifs d’Ali Lmrabet, les autorités marocaines cherchent à
l’empêcher de créer son journal, déclare Christophe Deloire, secrétaire général de RSF et cosignataire de la lettre. Le
journaliste a toujours été dans le collimateur des autorités
marocaines, qui doivent mettre fin au plus vite à une situation de plus
en plus dangereuse pour la vie du journaliste. Les autorités ne peuvent
plus faire la sourde oreille face à la demande légitime d’Ali Lmrabet. »
L’organisation, qui a toujours soutenu le journaliste,
appelle une nouvelle fois les autorités marocaines à lui renouveler ses
documents administratifs et à le laisser exercer son métier,
l’interdiction étant levée depuis le 11 avril dernier.
Depuis cette date, Ali Lmrabet, ancien directeur des publications Demain
et Demain Magazine (interdits depuis 2003), peut officiellement exercer
à nouveau son métier de journaliste sur le territoire marocain après 10
ans d’interdiction. Mais les autorités marocaines refusent depuis plus
d’un mois de lui délivrer les papiers administratifs pour relancer son
journal satirique.
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