Le Maroc «fait pression» sur la communauté
internationale pour ignorer les violations des droits de l'homme qu'il
inflige au peuple sahraoui, a affirmé Mme Kerry Kennedy, dans un article
paru jeudi dans le quotidien londonien The Guardian.
Dans le but de maintenir le statu quo, «le Maroc a constamment fait
pression sur l'ONU pour qu'elle ignore la crise du Sahara occidental», a
déclaré Mme Kennedy, activiste humanitaire et présidente du Centre
Robert Kennedy pour la justice et les droits de l'homme. Elle a relevé
que «le Maroc a intensément manœuvré au Conseil de sécurité de l'ONU
pour bloquer toute tentative d'inclure une composante droits de l'homme
dans la MINURSO (Mission de l'ONU au Sahara occidental)», afin
d'utiliser la violence contre la population du Sahara occidental, comme
c'était le cas de Mohamed Lamine Haidala, un jeune assassiné par les
Marocains en février dernier à El-Ayoune occupée. Selon Mme Kennedy,
«des histoires comme celle de Haidala sont trop habituelles au Sahara
occidental, où il y a quotidiennement des violations des droits humains
en grande envergure». «L'une des raisons de cette impunité est qu'il n'y
a pas de tierce partie crédible sur le terrain pour faire face aux
violations des droits de l'homme» perpétrées régulièrement contre le
peuple sahraoui, s'est-elle alarmée.
L'activiste humanitaire a exprimé le désir de voir «le secrétaire
général de l'ONU, Ban Ki-moon, évoquer la question des violations
marocaines dans le territoire sahraoui», lors de sa visite dans la
région prévue prochainement. Mme Kennedy a également rappelé qu’«un
article récent paru dans The Guardian avait minutieusement dévoilé, à
travers l'analyse des câbles diplomatiques marocains filtrés, les
nombreuses manières avec lesquelles le Maroc a contraint, soudoyé et
coopté la communauté internationale pour ne pas être mis en cause en
raison de son traitement à la population du Sahara occidental».
L'article en question a été publié par le journal le 17 juin 2015 sous
le titre de «Câbles filtrés : le Maroc a fait pression sur l'ONU pour
qu'elle fasse l'aveugle au Sahara occidental dans une opération de
Chateau de Cartes».
Dans cet article, le quotidien londonien a évoqué un rapport de l'ONU
qui «accuse le gouvernement marocain de l'interception des
communications et l'utilisation de "tactiques contraires à l'éthique"
pour influencer l'organisation dans la question du territoire occupé»
du Sahara occidental.
Mort d’une femme sahraouie et de son bébé en raison d’une négligence médicale
Une mère sahraouie, Fatimetou Sakali, a trouvé la mort après avoir
perdu son bébé, en raison d'une négligence médicale à l'hôpital
universitaire de Marrakech, a rapporté le collectif des défenseurs
sahraouis des droits humains (CODEA). La mère Fatimetou devait accoucher
à l’hôpital Hassan II Tantan, mais, en l’absence de spécialiste, elle a
été transférée, après plus de 15 heures d’attente, dans un état très
critique à Guelmim, puis à Marrakech où elle a perdu sa vie, a indiqué
le collectif des défenseurs sahraouis, citant des déclarations de son
époux. La famille de la victime a appelé à ouvrir une enquête juste et
impartiale sur la question, et traduire les responsables devant la
justice, a ajouté la source.
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