Amnesty international interpelle Mohammed VI et lui demande des mesures concrètes pour éradiquer la torture.
« En mai 2014, le roi Mohammed VI a déclaré qu’il ne saurait tolérer la torture. Appelez-le à respecter sa promesse de mettre fin aux actes de torture et autres mauvais traitements, afin que cela se concrétise à la fois dans la loi et dans la pratique », demande Amnesty International.En matière de lutte contre la torture, le Maroc fait partie des cinq pays cibles de l’ONG, avec l’Ouzbékistan, les Philippines, le Nigeria et le Mexique. Dans un communiqué accompagnant une pétition à destination du roi, Amnesty explique ainsi que dans le royaume, « les violences peuvent commencer dès l’arrestation par la police et les gendarmes, au cours d’interrogatoires lors de la garde à vue, ou en prison. Tout le monde peut être torturé : les militants politiques, les prisonniers qui organisent des manifestations ou les personnes soupçonnées d’infractions de droit commun », avant de faire référence à l’incarcération pour diffamation et mensonges de personnes ayant dénoncé des actes de torture, comme Wafaa Charaf par exemple.
« Votre Majesté, Je salue votre engagement »
Le texte de la pétition débute donc ainsi : « Votre Majesté, Je salue votre engagement à ne pas tolérer la torture. Cependant, malgré vos promesses, des allégations d’actes de torture […] continuent à faire surface et les garanties légales en vigueur au Maroc contre la torture sont régulièrement bafouées ». Concrètement, l’ONG demande au roi trois mesures : une réforme du droit pour consacrer la lutte contre la torture, la protection des personnes qui dénoncent ces actes et enfin la poursuite d’enquêtes « approfondies, impartiales et indépendantes » en cas d’allégation. Pour assurer la protection des présumées victimes, l’ONG demande que les fonctionnaires accusés soient suspendus durant l’enquête.A vrai dire, Mohammed VI n’a pas exactement promis de mettre fin aux actes de torture. Lors d’un entretien avec Navy Pillay, la Haut-commissaire aux droits de l’Homme à l’ONU, il avait plutôt déclaré « ne pas tolérer la torture ».
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En mai dernier, Amnesty international a rendu public son rapport sur la persistance de la torture au Maroc, fondé sur 173 témoignages. Le document liste même les procédés utilisés comme le viol ou les décharges électriques. Un rapport vivement critiqué par le Maroc,
à travers la délégation interministérielle aux droits de l’Homme, qui a
immédiatement dénoncé le fait qu’elle n’ait pas eu son mot à dire et
que l’ONG ait « basé son enquête sur des données tronquées ».
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