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mercredi 4 mars 2015

Des associations féminines épinglent la lenteur des réformes en matière de droit des femmes

Par Anais Lefébure,, 3/3/2015

INÉGALITÉS – Pauvreté, éducation, violences… 38 associations chapeautées par l’Association démocratique des femmes du Maroc (ADFM) viennent de publier un rapport sur l’état des droits des femmes dans le royaume.

20 ans après la conférence mondiale de Beijing sur les femmes, ces ONG font leurs recommandations au gouvernement et pointent du doigt les principales disparités en terme d’égalité des sexes. « En matière de droits des femmes, de nombreux chantiers de réformes sont ouverts » depuis l’adoption de la nouvelle constitution en 2011, souligne le rapport. « Mais leur exécution est marquée par des lenteurs inexplicables ».

Pauvreté
Les associations féministes condamnent notamment la persistance de la pauvreté, qui touche davantage les femmes, malgré un recul de celle-ci depuis dix ans. « La pauvreté humaine et sociale est fortement féminisée », note le rapport, qui prend pour exemple le faible accès des femmes à la propriété, la tendance à l’augmentation des écarts de salaires entre hommes et femmes, ou encore la concentration de femmes dans les secteurs précaires ou mal rémunérés. Selon les chiffres 2012 du HCP, en milieu urbain, le taux de chômage des femmes est de l’ordre de 24% alors que celui des hommes est de 17%.

Education
L’analphabétisme, bien qu’en lente régression, touche toujours près de la moitié des femmes (47,6%) en 2012, contre un quart des hommes (25,3%). Le milieu rural est davantage concerné par ce fléau, avec un taux qui avoisine 64,5%. En matière d’éducation, le rapport rappelle également les engagements de l’État concernant la généralisation du préscolaire, qui « n’ont pas été honorés ». « À titre d’exemple, le taux net de scolarisation des filles rurales au niveau de l’enseignement collégial ne dépasse pas 27,2% et chute à un taux alarmant de 7% au niveau de l’enseignement secondaire pour l’année scolaire 2011-2012″, indique le rapport.

Santé
En matière de santé, le rapport indique les efforts à fournir, dans les zones rurales, pour améliorer l’accouchement des femmes. En effet, seules 55% des femmes rurales bénéficient d’une assistance lorsqu’elles accouchent, contre 92,1% des femmes urbaines. Le cas des avortements clandestins est également évoqué, alors que la question fait la une des médias depuis la destitution, fin janvier, du professeur Chraïbi, symbole de la lutte contre l’avortement clandestin. Des centaines de Marocaines avorteraient quotidiennement « pour échapper à la honte d’une naissance illégitime, dans des conditions souvent douteuses ».

Violences
Le rapport souligne les efforts faits par le gouvernement en matière d’incrimination du harcèlement sexuel, de la violence conjugale physique, et de certains aspects de la discrimination basée sur le sexe. Il donne néanmoins quelques chiffres encore alarmants sur les violences conjugales, dont 62,8% des femmes seraient encore victimes. Le rapport appelle également à mieux sensibiliser les filles et les femmes à la culture de l’égalité, ou encore à reconnaître le statut de « mère célibataire », trop souvent dénigré.

Représentativité
« Un véritable mécanisme national de promotion de la femme à tous les niveaux doit être mis en place » préconise le rapport, afin de lutter contre la faible représentativité de la femme dans les instances de pouvoir et de direction. Les femmes restent en effet sous représentées dans les fonctions de responsabilité (24,2%), notamment en tant que « membres des corps législatifs, responsables hiérarchiques de la fonction publique, directeurs et cadres dirigeants des entreprises », alors que leur présence est marquée parmi « les cadres supérieurs » (41,9%).
  Par Anais Lefébure,, 3/3/2015

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